Abstract / Résumé
Les
œuvres artistiques étaient faites et exposées partout en Europe et souvent à la demande de Bonaparte
et/ou Napoléon. Des thèmes artistiques grandiloquents ainsi que l’ingénierie
civile et militaire foisonnaient.
Il
créa un empire européen en gouvernant par l’autocratie.
Des
progrès significatifs furent faits en matière d’administration publique et de
législation codifiant les droits et devoirs sociaux et civiques.
Son
œuvre a un double visage. Lorsque les satiristes ou les fervents
admirateurs
utilisent les faits avérés, et/ou obtiennent l’information de sources
contemporaines et écrivent de manière éloquente ils arrivent à nous
convaincre
simultanément.
C’est
pourquoi il a exercé son influence dans les
arts et la politique pour le bien, le mal et l’abjecte d’une civilisation
marquée par une période de bouleversements
et de contradictions.
Poésie Impromptue
1- Le
mécénat.......................................................................................
Introduction: NAPOLEON – Le Bon, La Brute et le Truand
Napoléon fut le pourfendeur adroit et le
meilleur chantre de la Révolution Française.
De cette duplicité légendaire et réelle,
s'ajoute une dimension internationale.
Plaisir stendhalien ou insoumission de Goya. Ambiguïté ducale de Wellington.
Lors de mon voyage de 60 jours je vais tenter de narrer les impressions d'antan d'admiration, de rejet et de contradictions. Les villes, les villages, les pays sont divisés. Les familles le sont aussi.
Plaisir stendhalien ou insoumission de Goya. Ambiguïté ducale de Wellington.
Lors de mon voyage de 60 jours je vais tenter de narrer les impressions d'antan d'admiration, de rejet et de contradictions. Les villes, les villages, les pays sont divisés. Les familles le sont aussi.
J'utiliserai le titre du fameux western spaghetti car ce film a fait partie de mon enfance ; il influença une représentation de la vie par le théâtre. Il est important de présenter les aspects négatifs de la période napoléonienne afin de donner encore plus de majesté au legs mélioratif de la vie guidée par Napoléon, ce héros, à la fois anglais, français et corse. Un Napoléon bien européen.
Je prendrai en compte mes précédentes expériences des villes marquées par le sceau de la vie sous Napoléon.
Pour des raisons logistiques je me résous à ne pas faire de
croisière à Longwood / Jamestown
dans l'île de Sainte Hélène ni de retourner sur
la plaine de Waterloo.
Il me reste quelques jours pour faire
l'inventaire des villes et lieux avant que ne débute mon défi intellectuel et
humain.
A l'heure où il faut défendre l'Europe et ses valeurs, l'histrion héroïque le plus connu est souvent méconnu. Je ne suis pas un spécialiste de l'histoire
napoléonienne;
je suis un fervent européen implorant l'utilisation de lectures multiples
auprès d'un personnage complexe. D'anecdotes d'enfance aux découvertes d'un
voyage au cœur de contrées sélectionnées, on se permettra également d'utiliser
certaines lectures littéraires ou esthétiques magistrales et capitales à nos humbles yeux.
Napoléon
Loin
d’être l’empoté. Plutôt le maître
de l’Aiglon.
Il
harangue les armées. Il conduit les légions.
Des
traces il laissait. Un saint né
lors de l’Ascension.
Contre
lui peuples révoltés. A l’Europe au fait des séditions.
Les
droits certes modifiés. Les sujets sous
divisions.
Dormir
c’était tricher. Un Don Juan de séduction.
Vivre
tant de traités. La dernière grande
bénédiction.
Balham
12h50 26th September 2018
Raucous cries
Nothing short of cries.
Nothing short of lies.
Let our Napoleonic
adventures deploy ably
What history and memory
tell our body.
There is a sense of
urgency. Some sort of insanity.
Raucous as your cries be
let new chapter set
The right priorities
that would be anyone’s bet.
Elephant & Castle 18h30 24th
September 2018
Ecusson vénitien
Sous les reflets de
Calle de la Passion
Les couleurs variées
sont légion.
La Sérénissime d’unique
dimension
A été meurtrie par les
invasions
Mais reste centre
d’attention :
Le flambeau esthétique
d’histrions;
Le tableau des gondoles
en motion;
Les jeux de lumière des
saisons.
Balham 0h40 le 30 septembre 2018
L’ascension
Le grand général
d’Arcole
Se distingua par le cas
d’école
Que fut son coup du 18
Brumaire
Rien de sectaire.
Seulement le nécessaire.
Retenu par ses ambitions
planétaires
Il s’affirme comme génie
militaire.
Ses contradictions
fascinent le public.
On le compare aux héros
d’effets puniques.
Sa capacité de travail
est incroyable
Quand ses desseins
furent parfois louables.
L’ascension au faîte de la
gloire
Fut aussi subtile que
ses déboires.
Un jugement hâtif. 200
ans après.
Face aux mutins, il
reste la liberté.
La troika militaire se
joue de lui
Mais il ne courbera
l’échine ; il n’a fui.
Balham 1h20 le 30 septembre 2018
Isola et plages
Les plages d’un blanc,
bleu et vert
Vous rendent un temps
distrait. A revers
D’une Histoire conquise
sans surprise
C’est dans ce cadre
idyllique qu’eut reprise
Sur quoi et comment a
t’il main mise
De cette petite Corse en
grande frise
Vivre ce moment héroïque
d’un despote
C’est revenir dans les
ères de redingote.
Alessandria 2h20 le 7 octobre 2018
Un instant
napoléolonique
En chair et en os il
parvint à ses fins
De transformer l’Europe
hors de l’Albion
Le monde avance mais
c’est toujours division
Auprès de la légende.
Libération par gredins.
Si fort en logique, grec
et latin. Salluste. Cicéron
Il disposait très vite
des symboliques notions
De ce moment de culture
il en retint les stratégies.
Inachevé Alessandria 2h28 le 7 octobre 2018
L’héros
Le sabre piémontais d’un
cheval monté
Est la première vision
de cette résidence
En jaune et simple, elle
est grande volupté
A l’image de ses jardins
et flore d’enfance
L’effigie par la
couronne N est offrande connue
De ce mythique héros au
parcours qui ne déplut
L’amour, l’intellect,
l’esprit politique
Sont les attributs d’un
Mulini onirique.
Interrompu Alessandria 2h45 le 7 octobre 2018
Verve
jamais éteinte
Dernier
camp de retranchement d’un audacieux
Homme
d’Etat hors pair à jamais facétieux
Distribuant
impériales attributions. Se sauver
Pour
échapper tant aux français qu’aux alliés
Une épopée
dont le destin en fascine légions
Doit
s’achever très vite dans l’âpre confusion
Le souffle
de l’Empereur irradie la verte contrée
L’instinct
de survie impérial sert aux Anglais
La
compassion de la perfide d’Albion tient bon
Les
soutiens du régime déchu voient un chemin long
Car tout
périple d’évasion est voué à l’échec
Il est
temps d’adopter une realpolitik ‘high
tech’
Sans
ambages il aura mené son destin loin
Des rivages
corses, des parties champenoises
Son aura
restera le plus grand trésor de loin
Des rimes
chaotiques 19h15 Dans RER vers St
Germain le 21 octobre 2018
Ile d’AIX
Petite île
aux plages intrigantes
Dévore les
derniers instants. Usurpateur,
Que faites-vous?
En ce lieu, déchu d’honneur
Vous, aux
grandes batailles, foi de Constituante
Donnez-nous
de l’espoir. Feu ceux du Moniteur
La
Restauration trouble nos esprits, Hantent
Les Cent
Jours d’une jubilation sans ambages
Sauvage
souvenir de votre dernier passage
Votre
légende dépasse les plus vastes rivages
Interrompu 10h40 entre Marly et la Défense le 26 octobre 2018
Ile sauvage
C’est une
île fortifiée et fortifiante
Victime de
pillages de flottes insouciantes
Les arbres
et le sol ont végétation diverse
Tandis que
la vie paradisiaque souvent renverse
Les
préjugés auprès d’une île si souriante
Sa terre
fut foulée par un héros. Intenses
Sont les
marques de son passage. Que pensent
Les
contemporains après cette reddition?
Marly-le-roi
8h50 le 28 octobre 2018
Survival
instinct
On his blockade he tried a parade;
Under his tirade his clout was made.
In an era of upheaval, vast spade;
Under resolute action, new grenades.
Prancing horses listen to serenade.
On his return any liberty he forbade
To severe his ties in need of blade.
Northern
Line near Clapham Common 15h50 18th November 2018
Humble heritage
Some kind of portent imperial hope
That his policies would not go to rope
That with evil future can stoically cope
Or fear of death lonely way to pave
To die a prince or survive as a slave,
The election is most cruelly brave.
Between royalists and anarchists,
They all know the problem’s gist.
Such duplicity in his actions. A mist
Settles the obscure plebiscite.
From Elba to St Helena, all hope
That with serene retreat Boney
Left to his memoirs, soft prey,
Would subject to what we crave
Would aspire to humility on his grave.
V&A London 14h35 22nd
November 2018
Diplomatic
Zest
Caricaturist
set his trade on nest
Of stifling
conquests and policy zest
His tally
of foreign ideal officers
Were
powerless. Their views a tad nicer
Were
dismissed in a barrage of fits
Whilst
Volpone and Will praise true Brits
Using the
most appaling imagery of business
Reducing
Little Boney to loneliness.
On Bakerloo line 12h50 1 December 2018
Nemesis is
apotheosis
Vigorous
fight for Liberty and Democracy
Was not on
the agenda of mean aristocracy
Devoted to
a reformed religion without orders
Secluded to
a paternalist regime with order
To God his
labours, a new symbiosis
For
the nemesis would turn into apoteosis.
On Northern Line 13h05 1 December 2018
Remerciements
Je tiens à remercier plusieurs personnes et
plusieurs institutions pour leur aide et leur soutien.
Je voudrais chaleureusement remercier Mark Philp
du département d’Histoire de l’université de Warwick car il m’incita à prendre
cette tâche vraiment au sérieux. Il m’a permis aussi de réaliser que je pouvais
faire ce travail en français et en anglais.
Je voudrais transmettre mes plus tendres
remerciements à ma mère (Nicole Cournier) et
mon amie Karine Deslandes pour m’avoir donné des idées, pour être toujours à
l’écoute et enfin d’être un soutien dans les bons et mauvais moments de la vie.
Je tiens à dire que durant toute la durée du
voyage en Europe j’avais comme compagnon de voyage l’ouvrage Napoléon the Great par Andrew Roberts.
Enfin, je souhaite remercier le staff
sympathique à la bibliothèque d’Art du Victoria & Albert Museum de Londres,
au musée Napoléon à l’île d’Aix, à la villa Mulini à Portoferraio et à la
Malmaison pour apporter des souvenirs chouettes à ce projet.
L’histoire de l’Art en Europe
n’aurait point été différente si Napoléon n’avait pas existé. Delacroix confie dans son Journal que « la vie de Napoléon
est l’épopée du siècle à travers les arts ».
«Qui pourra jamais expliquer, peindre ou comprendre Napoléon? Un homme qu’on représente les bras croisés, et qui a tout fait ! […]
Un homme qui pouvait tout faire, parce qu’il voulait tout[1]».
Une citation de Balzac qui nous laisse un peu pantois quant à la
portée de nos recherches et le caractère hybride du personnage et de la
perception de son œuvre artistique et politique.
L’influence est un mécanisme qui peut être négatif, positif ou neutre.
En général l’art requiert une tutelle. L’initiative de sponsoring suppose un
biais dans la relation de l’artiste avec son œuvre. Le projet de l’artiste peut
être différé ou abandonné
tandis que l’œuvre finale peut être perdue, détruite ou endommagée. Le niveau
d’influence est politique, financier et philosophique. Napoléon était opposé aux idéologies ; il était
néanmoins attiré par toute
opportunité d’élever son profil. L’artiste influence les desseins politiques à travers des messages symboliques
et/ou la création d’un univers de valeurs.
Au cours du voyage à
travers les villes d’Europe[2]
de Napoléon, nous avons pu rencontrer les différents modes esthétiques
suivants:-
-
Porcelaine et orfèvrerie pour décoration et set
de table montrant portraits et/ou batailles
-
Mobilier
incluant notamment lits, tables et horloges
-
Sculptures et bustes sculptés
-
Colonnes
et obélisques
-
Statues
équestres
-
Médailles, médaillons et monnaies faites de
portraits et/ou batailles et/ou événements
-
Gravures
faites de portraits et/ou batailles et/ou événements
-
Peintures
à l’huile faites de portraits
et/ou batailles et/ou événements
-
Croquis
correspondant à des
caricatures, dessins ou bande-dessinée
La créativité artistique est
impactée par les données politiques. Des artistes sont requis pour établir un
culte de la personnalité et accompagnent les desseins politiques du grand chef
d’Etat. Le Musée du Louvre est ainsi
devenu sous l’impulsion de Denon le musée Napoléon en 1802. Louis XVIII donna
l’instruction de faire disparaitre toute peinture, sculpture ou encore gravure
a l’effigie de Bonaparte des palais royaux et des maisons. Cela fait de
nombreuses années que je ne suis pas rentré dans les ailes du musée du Louvre ; malheureusement je
n’ai pas pris du temps pour faire une visite au cours de mes différentes haltes
à Paris. Le musée a bien sûr son aile ‘Denon’ et son hall
‘Napoléon’. L’influente Ecole du Louvre est un legs significatif de l’investissement
dans les Beaux-Arts et les prestigieuses Grandes Ecoles impulsé par Napoléon. Dans le court terme tant une visite des
expositions et/ou œuvres permanentes qu’une synthèse de l’histoire du musée et
des ressources digitales[4]
de celui-ci amélioreraient ce travail académique.
Bonaparte est dépeint en général fougueux et héroïque de la
République. L’objectif est double. Les accents romantiques sont mis en valeur.
Son caractère séduit un public éclectique.
Dans ma chambre à
Marly-le-roi, je dispose d’images d’Epinal de ces faits historiques à l’intérieur d’une bande dessinée
‘Bonaparte’[5]. Les buste(s) de Bonaparte
par le sculpteur Corbet ont été commissionnés par le Directoire, mais les
originaux ont été perdus. Les sculptures
de Bonaparte sises dans les musées arpentés à ce jour,
notamment celles de l’île d’Aix,
étaient soit d’un autre matériau utilisé
par Corbet soit réalisées par un autre sculpteur[6].
Quant aux deux tableaux sur huile Bonaparte haranguant les troupes avant la
bataille des Pyramides et Bonaparte au
pont d’Arcole par Gros, nos manuels scolaires pollués par la propagande et le livre
‘Napoléon’ orné de cuir vert
donné par ma grand-mère
incluent ces deux magnifiques items. Je pense avoir vu des copies dans les
lieux visités en Octobre.
Napoléon est dépeint en empereur romain tel un Grand Homme
‘classique’. Contrairement à
Napoléon, le latin était parmi mes matières préférées. Voilà la raison pour laquelle j’étais
scotché devant les
impressionnantes horloges Napoléon aux effigies classiques et les bustes
augustes sculptés à l’île d’Aix[7].
Quant au château de Fontainebleau[8],
considéré comme un des palais favoris de Napoléon, un buste romain est visible dans la galerie extérieure et
un autre dans une des premières salles de la visite. Napoléon en César est le
thème du buste noirci ayant survécu au feu du château de Saint-Cloud. Il devient aussi législateur ‘classique’
pacificateur (Canova représentant Napoléon comme Mars à Apsley House) en dépit d’une manipulation historique des
esprits[9]
(Napoléon au cheval cabré au
col du Grand Saint Bernard, château de Versailles et île d’Aix). Dans un des portraits les plus fidèles de
l’empereur, tel que la gravure de Vigneux, la célébration de l’Antiquité[10]
n’est pas présente.
L’expédition en Egypte (voir les objets égyptiens du musée du Louvre,
du musée Wellington et les croquis relatifs à La Description de l’Egypte au musée Victoria & Albert de Londres) est le
laboratoire idéal pour ce prince illustre qui souhaite diriger la destinée des
nations et notamment leur libération. Les historiens anglais de la fin du 19ème siècle (dont Mitchell mais pas seulement) insistent sur les mensonges du
plus grand despote au sujet de cette campagne[11].
Désormais, le personnage
historique est présenté comme homme civil aux prouesses diplomatiques et
réalisations politiques, comme le montre le portrait avec redingote rouge par
Laurent Dabos ou bien une redingote en noir et blanc par Robert Lefèvre vu(s) tant à Apsley House[12]
qu’à la Malmaison et l’île d’Aix respectivement. Du
portrait rouge se dégage une sensation de calme et j’étais ravi de le
découvrir.
Ou bien il dispose de vertus
thaumaturges en sauvant les malades et ceux qui souffrent. J’ai ainsi un faible
pour les amphores grecques du château de Fontainebleau montrant Napoléon
réalisant des miracles. Grace à
cette période sabbatique je me suis rendu à l’île
d’Elbe où les gravures dans
la Villa Mulini[13]
traitent de ce sujet. Au cœur d’un quartier cossu et verdoyant, je découvrais
le musée Marmottan. Je suis arrivé
au bon moment, j’ai profité
des œuvres de peintres impressionnistes et la présentation du ‘bon’ Napoléon
dans la collection napoléonienne.
Ou bien encore il est mis en
avant ses vertus de clémence auprès des ennemis défaits puisqu’il représente un
conquérant qui a de la compassion pour les conquis[14]
(Napoléon pardonnant les rebelles du Caïre
par Guérin) ou bien faire montre de bonne volonté (Napoléon à la bataille d’Eylau par Gros, où l’Empereur a le temps après la
bataille de bénir les défunts[15])
et/ou d’affection (L’arrivée de l’Impératrice
Marie-Louise à Compiègne par Pauline Auzou et
peinture bucolique[16]
à la Malmaison) et/ou de
courage pour convaincre les soldats de l’absence de danger (biographie de
Napoléon par Max Gallo[17],
récemment disparu, qui fait vivre le tableau de Gros du Général Bonaparte visitant les pestiférés à Jaffa[18]).
Compte-tenu des changements
politiques, il est maintenant empereur des Français (Ingres
- Napoléon sur le trône impérial), monarque impérial de droit divin (Gérard - Napoléon dans ses habits de
sacre vu au Château de Fontainebleau), dont le mariage civil avec Marie
Louise s’accompagne de vastes fêtes populaires (musée Marmottan et musée du
château de Saint-Cloud).
Ou bien encore couronné par la renommée (Château de la Malmaison), guidé ou couronné par la Victoire. Houdon le ceint du laurier. Chaudet le drape
de la toge antique en législateur au Palais Bourbon. Cartellier enveloppe
Bonaparte de son grand costume impérial[19].
A la Malmaison, Joséphine est aussi représentée comme une déesse de l’Antiquité
comme si elle était couronnée par Minerve.
Et mettre en scène une vie simple de bons
villageois, fiancés
attendris, époux fidèles, soldats valeureux, bref de petites histoires
la gloire ainsi que les actions
des gouvernants (comme par exemple portrait flatteur de Joseph par Gérard au musée Napoléon au château
de Fontainebleau[20])
et
maréchaux, généraux et soldats
belliqueux (Table d’Austerlitz à
la Malmaison, portrait du général Leclerc à la Malmaison, portrait(s) de Duroc
et Murat, passage du Danube avant Wagram by Fontaine à Apsley House, Officier
au cheval cabré de Géricault,
portrait de Desaix par Appiani) et
Tandis que l’on peut admirer de
belles sculptures de la famille impériale (augustes parents de Napoléon, frères
et sœurs de Napoléon) au musée Marmottan, on peut également admirer des
portraits en peinture à huile
du roi d’Espagne Joseph et de l’impératrice Joséphine par Robert Lefèvre à Apsley House.
C’est ainsi que Napoléon insiste
sur l’exécution d’édifices commémoratifs, comme des colonnes en souvenir des
guerriers[21]
telles que celle Place Vendôme et à
Boulogne et les projets d’un temple de gloire en l’honneur des soldats de la
Grande Armée en l’emplacement
de la Madeleine. Des plans pour l’Arc de Triomphe et l’Arc du Carrousel sont
ainsi formulés. Une approche
similaire s’applique à la reconnaissance
de la campagne égyptienne à
travers la commande d’un obélisque Place des Victoires en l’honneur du général
Desaix, au Pont-Neuf en honneur de la Grande Armée et enfin celui de Baltard
pour la place de la Concorde. Cependant l’obélisque de Louxor sur la
place de la Concorde actuelle date de la Restauration. D’un côté la grandeur des édifices publics, d’un autre le faste de la
Cour et des châteaux tant en France que dans les Etats annexés et royaumes satellites. Une
transformation pour une amélioration des conditions de vie ; seulement la
plupart des constructions, embellissements et travaux de désinfection sont pour
Paris[22].
On remarquera les médaillons de
Jupiter (île d’Aix), les
colliers Bonaparte (musée Marmottan) et les pièces de monnaie célébrant la paix
d’Amiens (château de
Fontainebleau). De manière plus prosaïque, mes clefs de maison sont dans un
porte-clefs en cuir noir avec l’aigle et la lettre N brodés provenant d’un
magasin du musée du Louvre.
On citera également les horloges
impériales célébrant l’empereur disposées à l’Ile d’Aix arrêtées à
l’heure de sa mort comme pour signifier l’aspect immortel de la légende
napoléonienne.
A la villa Mulini à l’île d’Elbe les visiteurs sont accueillis avec des meubles de
Style Empire restaurés et de
nombreuses gravures parmi lesquelles des batailles perdues, des scènes de vie à l’île d’Elbe ainsi que des portraits de famille tristes. J’ai été
fasciné par les lieux. J’ai
vraiment aimé la vue depuis
les jardins J’étais si fatigué
que je ne me suis pas rendu compte que la plupart de mes photos étaient
brouillées. Quand les deux employés du musée m’ont vu avec le costume et la
bicorne[23]
ils ont dit que j’étais comme à
la maison, maître des lieux,
et que par conséquent je n’avais pas à
payer la visite. J’ai bien aimé
le fait d’avoir la visite gratuite grâce au costume de Napoléon.
Sans hésitation on peut parler de
nomination d’artistes ‘officiels’. Une liste non exhaustive inclut : Gros
(éternisant les fastes de l’Empire), Meynier, David, Gérard (portraits flatteurs de la famille impériale et des rois
européens), Ingres, Girodet (élève de David mais trouva difficile de peindre
sous l’Empire), Canova.
D’autres fascinants portraits ou
évènements de l’époque napoléonienne proviennent d’artistes comme Spalla,
Benvenuti, Piat Joseph Sauvage et Carle Vernet (gravure La traversée du pont de
Lodi[24]).
Certains artistes comme Otto
Runge et Friedrich utilisent la peinture comme refuge face à l’occupation de l’armée
française.
Des sculpteurs sont utilisés afin de développer un mobilier
fastueux et mémorable, tel un testament de la gloire impériale.
On exploite l’art décoratif à des fins politiques. Isabey est
l’exemple accompli. Par exemple on remarquera les objets en porcelaine de la
manufacture de Sèvres (Saint-Cloud, les petits portraits de Napoléon anonymes ou
d’après Isabey au Musée Marmottan, Ile d’Aix, Château de la Malmaison, Wallace
Collection à Londres, Apsley House). Je suis vraiment sous le charme des
objets en porcelaine et la richesse du design est inouïe.
On
vante les résultats du régime nouveau en conservant les allégories
révolutionnaires : Beauvallet expose la Force guidée par la Raison qui
ramène la Paix, le Commerce, l’Abondance et les Arts, Boizot le Génie
victorieux de la France présentant la Paix, Bocquet le Génie de la Liberté
traçant sur des tablettes les victoires des Français[25]. On y rajoute la correction du trait et
l’élégance de la ligne, les thèmes héroïques : c’est l’école romaine et
Quatremère de Quincy sans oublier l’apologie des vertus guerrières et
civiques, comme la série des grands hommes de la galerie des Tuileries par
Angiviller[26].
D’après
Timothy Wilson Smith[27] et Hautecoeur[28], les architectes et décorateurs de l’Empire
dont Percier et Fontaine ont singulièrement transformé
les palais et monuments réputés des villes en Europe ; leurs décorations
intérieures colossales comportent des motifs antiques et permettent de
développer l’artisanat local.
Il
existait une véritable mode impériale. Les inspirations des peintres pouvaient
être très éclectiques. Certains artistes, qu’ils fussent peintres ou
sculpteurs, étaient très proches de la dynastie impériale ou des monarques
européens ou encore de l’aristocratie.
Il
semblerait qu’il puisse exister une tendance à analyser de
trop le message véhiculé par certains tableaux comme le Venus et Adonis de
Prud’hon montrant une déesse vieillissante tentant de garder son jeune amant[29].
La
diffusion du décor d’Empire fut clairement un moyen de se souvenir de l’Empire
napoléonien. Cependant, l’effet combiné du blocus continental et des
échecs militaires a concouru au déclin du style Empire.
Les œuvres servent les intérêts
de Napoléon : préserver les traits immortels et relater les épopées afin
qu’elles appartiennent à la
postérité. La reproduction des événements est parfois duale : les
peintures de Boilly confirment sa fascination pour le sacre impérial tandis que
les gravures de Gillray mettent en lumière la colère de ce dernier à travers le travestissement de la
procession impériale.
Des reconnaissances à la nation sont mises en place à travers la création de la Légion
d’Honneur. Ces hommes utiles et au service de la Nation sont stimules par
l’auguste présence de l’Empereur comme semble le montrer le tableau d’Isabey
représentant Napoléon et Oberkampf.
Il s’appuie sur des soutiens et des
goûts éclectiques, une
propagande redoutable d’efficacité et enfin une personnalité charismatique. Il
est ainsi voué à jouer le rôle de mécène des
Beaux-Arts, de l’Académie de France. Comme chaque Grand Homme il souhaite
disposer d’une période d’apogée[30].
C’est ainsi que la propagande officielle conquiert les manifestations à la fois littéraire et
architecturale tels que le salon annuel qui fut dénommé en 1808 comme l’hommage
au second anniversaire de la bataille d’Iéna.
Il se montra particulièrement
intéressé au sort des petits artisans. Il se dégage une obsession pour le
prestige. Les œuvres doivent être achetées ou construites à grande échelle[31].
Une tutelle des arts comme le théâtre se traduit par une délimitation du nombre
de lieux et de représentations ainsi que du choix du contenu de celles-ci.
Comme l’explique Boime, un régime politique en place par
usurpation ne peut se suffire à
lui-même. Mobiliser, manipuler et surveiller chaque croquis ou image devient
indispensable afin de maintenir le contrôle des mouvements au sein de ce
système hégémonique[32].
La propagande artistique provient
également de la déclaration selon laquelle en période de paix (par exemple la
paix suite au Traité
d’Amiens) les arts et la science prospèrent. Il suffit de regarder au-dessus
d’un tableau sur huile du musée Napoléon à l’île d’Aix
où cette phrase en question
est inscrite comme s’il s’agissait d’une chronique picturale harmonieuse
annoncée.
Disposant d’une connaissance très
poussée des différentes formes d’art, il inspira la mise en place de missions
et d’actions à la fois
paternalistes et aristocratiques. Il délégua certaines de ses prérogatives à des personnes clef, comptait sur
le rôle de deus ex machina
divertissant des gazettes et des nouveaux instituts. Il n’était néanmoins pas
la seule source d’inspiration et avait un contrôle limité sur le type et la quantité d’œuvres littéraires et
artistiques subversives. Ses Muses ne lui donnaient pas toujours satisfaction.
Parfois les artistes ou gouvernants les plus inattendus changeaient d’opinion
sur sa capacité à influer sur la veille artistique.
2- Une spoliation lors des conquêtes
Les lieux de batailles et
territoires sous le joug français sont soumis à une mise à
sac. Certains monuments sont détruits.
Comme l’atteste l’expédition en
Egypte, Denon fut un pilleur invétéré d’œuvres d’art et il était entendu qu’il
faisait du zèle au niveau de ses prérogatives[33].
Des œuvres d’une valeur certaine
sont soustraites. C’est l’impérialisme culturel de Napoléon, exécuté de manière importante et
impitoyable par ses généraux et maréchaux au sujet de collections privées et
pinacothèques à travers le
monde. Le principe cardinal était que Paris fût la capitale européenne des
Arts. Les artistes britanniques séjournaient à Paris afin de partager
le bon goût des protégés de
Napoléon.
Le retour de bâton du congrès de Vienne en 1815 ne sera que
partiel et incomplet. Le retour des tableaux accumulés au Louvre est la rétrocession des œuvres. On rappellera les
vaines protestations de Denon au sujet du tableau de Murillo Sainte Elisabeth
s’occupant des malades qui aurait été transmis à titre gratuit par la ville de Séville au maréchal Soult[34].
Il est intéressant de noter qu’un
des ouvrages favoris de Napoléon
est Ossian de l’auteur écossais Macpherson, cette fascination ayant été
développée au château de la Malmaison par Gérard et Girodet (Ossian recevant la
vertu des héros français), l’ayant emmené avec lui à Sainte-Hélène.
L’imagerie britannique est la
peur d’une invasion des mœurs de la Révolution et du bonapartisme comme en
témoignent les caricatures. Napoléon est ainsi présenté comme ou comparé
à Hannibal ou un boulanger ou
un jardinier ou un matador ou encore maitre-nageur. Les sujets voient leurs
choix de société exposés. Le
travail prodigieux d’organisation méthodique
et ludique de Broadley est en tout point fascinant[35].
C’est le parfait anti-climax face à
la propagande impériale. A
coup sûr le meilleur de la
satire par le dessin. Voici une sélection
de mes favorites : “Britannia weighting the Fate of
Europe”, “The Bone A Part in a Fresh Place”, “Boney
at Bayonne having a Spanish bubble”, “Napoleon the
little in a rage with his great French eagle”, “The Sorrows of Boney at Elba Island”. Chaque estampe ou gravure a
sa propre histoire. Il en existe parfois différentes versions.
La civilisation française est en
fait en déclin d’où la comparaison établie avec Carthage par le peintre Turner[36],
lequel avait déjà dépeint la fameuse Bataille de Trafalgar que l’on peut voir à la Tate Gallery de Londres. On
remarquera la combinaison du mécénat et du patriotisme agrémentée d’une
critique des guerres contre Napoléon dispendieuses dans les peintures
historiques et paysages de Turner[37].
En y regardant de plus près, la
relation des éditeurs, des hommes politiques, des artistes, des écrivains ou
encore poètes avec les conquêtes réelles ou anticipées de Napoléon est beaucoup
plus nuancée qu’on essaie de nous faire croire. La spoliation est une recherche
de sa propre identité. C’est aussi un rendez-vous avec les chefs d’œuvre sous
la bénédiction des autorités du pays. Les caricatures étaient aussi utilisées
par Napoléon pour prendre à
défaut ses ennemis à leur
propre jeu. Je souhaite proposer la typologie suivante quant à l’héritage artistique et
politique:
-Intense rejet
et/ou admiration et parfois la combinaison des deux: Allemagne,
Grande-Bretagne, Italie
-Invasion
répudiée et mal acceptée: Espagne et Pays Bas
-Doux
ennemis : Suède et Suisse
-Pugnaces rivaux
pour suprématie : Autriche et Russie
-Des signaux très
positifs : Pologne
-Des signaux
insoupçonnés ou relativement positifs : Belgique, Croatie, Hongrie et
République Tchèque
Figure 32:
Bonaparte et le
destin de l’Europe
Edité par William Holland, Bodleian
Library & Broadley
Figure 33: Bone-a-part dans un
nouvel endroit,
Gravure de William Charles [voir thèse de Dupuy, livres de Broadley et
Ashton]
Figure 34: Les jeux consulaires
- Les Jeux prétentieux – Le jeu du Hasard
Broadley, fait partie des British
Cartoon Prints collection Library of Congress Washington DC (loc.gov), Bodleian
Library et British Museum: d’après gravure de Woodward éditée par Piercy Roberts d’Holborn
Figure 35: Boney à Bayonne soufflant la bulle de
l’Espagne, gavure
de Charles Ansell
Broadley, fait partie des British
Cartoon Prints collection Library of Congress Washington DC (loc.gov et image
disponible), éditée par Thos Tegg de Cheapside
Figure 36: Le Tyran démasqué
Attribué à l’artiste Jean Baptiste l’Ainé Gautier, Musée Napoléon d’Arenenberg & Broadley
Figure 37: Les chagrins de Boney,
pensées à l’île de Sainte Hélène, gravure par anonyme,
Broadley et éditée par McCleary à Dublin, copie renversée de celle de l’île d’Elbe]
Les chagrins de Boney, pensées à l’île d’Elbe
British Museum, éditée par John Wallis
Les Trois Plaies de l’Europe
o
Dessin
original édité par Holland et attribué à G. M. Woodward
par Broadley dans son livre
o
Adaptation
version 1 [fait partie de la British Cartoon Prints collection Library of
Congress Washington DC (loc.gov) ou le
British Museum, dessiné par Mr West, édité par Roberts d’Holborn
o
Adaptation
version 2 [fait partie de la John Johnson collection of Political and Satirical
prints, édité par McCleary à Dublin, Bodleian Library]
[vads.ac.uk]
3- Les reconstitutions
L’industrie artisanale au service
de Napoléon était protéiforme : de la réalisation de mobilier, médaillons
et des planchers à la
fabrication d’habits à la
mode et d’uniformes militaires. Ironie
du sort. J’ai réussi à
trouver mon costume de Napoléon en 2013 dans un petit magasin de Granollers,
qui était jadis une ville importante de la guérilla espagnole contre les afrancesados.
Les manifestations qui permettent
la reconstitution de la vie sous Napoléon sont légion et constituent un large
succès encore aujourd’hui. J’ai raté
la reconstitution au château de Rambouillet au début du mois d’octobre 2018
parce qu’il n’y avait plus de places disponibles. Les reconstitutions du
bicentenaire de la bataille de Waterloo ont été noires de monde et il pleuvait
beaucoup ce week-end là. Je
suis parti avant la fin de la victoire anglaise lors de la deuxième journée, ce
qui m’empêcha de rejoindre pour déjeuner
un collègue de travail anglais qui se passionne pour l’histoire napoléonienne.
De fin 2017 à fin 2018 la ville d’Arras a
organisé, en collaboration
avec le château de Versailles, sur une durée de 12 mois un calendrier
d’événements relatifs à
l’héritage culturel et politique de Napoléon. Il ferait sens d’étudier en
profondeur les conclusions des différents ateliers du symposium.
Les villes disposent de souvenirs
multiples: les artères de Paris sont connues comme les boulevards des
maréchaux. La proportion de stations du métro parisien ayant un rapport direct
ou indirect avec Napoléon est significative. Il existe une histoire d’amour[38]
entre Napoléon et Paris : la description la plus accomplie à ce jour revient à
Maurice Guerrini dans Napoléon et Paris
(1967). Il devint le maître
absolu et l’administrateur de sa paisible citée. Les travaux dans Paris étaient
à la fois un moyen de
maintenir l’ordre et de manifester sa puissance : l’exécution des grands
travaux est aussi nécessaire à
l’intérêt de mon peuple qu’à
ma propre satisfaction[39].
Une transformation pour rendre la vie plus facile, mais les constructions,
embellissements et assainissements concernent principalement Paris.
Le Retour des Cendres fut un
grand événement populaire et entretint la légende napoléonienne c’est-à-dire
notamment le concept des 8 épopées (Ile d’Aix et exposition Sainte Hélène à la
Malmaison)
4- Comment auteurs et artistes réagissent ?
Les auteurs ou artistes sont soit
sous le charme ou critiques ou font preuve d’une duplicité à l’égard du personnage et de son
influence à travers les arts
et la littérature.
Lorsqu’ils arrivent à la fin de l’exposition sur les
derniers jours de Napoléon à
Sainte Hélène à la Malmaison les visiteurs peuvent lire sur un écran bleu
fonce lumineux la citation suivante d’Henri Heine dans Lutèce : « […] ce n’est point pour ce Napoléon
liberticide, le héros mitrailleur de vendémiaire, le Jupiter Tonnnant de
l’ambition, qu’on vous demande de décréter les obsèques et les arcs de triomphe
les plus magnifiques ! Non, c’est l’homme qui représenta la jeune France
vis-à-vis de la vieille Europe qu’il s’agit de glorifier : car c’est le
peuple français qui vainquit et qui fut humilié et outragé
en sa personne, et qui en sa personne s’honore, se célèbre et se réhabilite
lui-même. » Cette déclaration m’a interpellé car l’auteur indique le bon, le mauvais et l’abject du
personnage historique. C’est un compliment éloquent. Il n’en reste pas moins
trop emphatique. Cette assertion est également plus complexe qu’elle n’y
apparait de prime abord.
Stendhal
fut ma principale inspiration pour le trajet sur les traces de Napoléon. Au
cours des voyages en train à travers l’Italie (région d’Udine,
Milan et la Lombardie, Toscane, Piedmont) nous avons fait un saut rapide parmi
de nombreuses villes qui faisaient partie du Royaume d’Italie de 1805. Ces
villes ont souffert de l’invasion des armées de Napoléon ; malgré cela
Stendhal organisa son propre pèlerinage des lieux visités
par l’Empereur[40]. Jeune adolescent, j’eus la chance de
pouvoir acheter un magazine littéraire qui était composé d’un classeur de
couleur rose pâle rempli de notes de synthèse sous format A4 de pièces/romans
des auteurs les plus grands de la littérature. Ils nous ont offert une copie
gratuite du roman ‘Le Rouge et le Noir’. Je suis attaché à cette copie mais
aussi à l’édition spéciale anglaise du ‘The Red and the Black (aussi connu
comme ‘The Scarlet and the Black’) puisqu’elle contient une typographie sur le
nom d’Henri Beyle. Julien Sorel, le fameux héros du roman ‘Le Rouge et le Noir’
se sert énormément des aphorismes de Napoléon. Une citation connue provenant de
La Chartreuse de Parme se lit comme
suit : « Le général
Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui
venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de
siècles César et Alexandre avaient un successeur»[41].
Ceci revêt de la pure idolâtrie de la gloire impérissable de Napoléon ainsi que
son souvenir perpétuel[42].
Tandis qu’Henri Beyle admettait que « Napoléon était sa seule religion»,
il reconnaissait être brouillé
avec Napoléon, ce qui traduit une dévotion plus mesurée.
Le père d’Alexandre Dumas, général n’ayant été honoré par Napoléon, il
est attendu que l’auteur du roman Le
Comte de Monte Cristo rappelle avec sournoiserie
malicieuse le principe d’égalité et les bienfaits de Napoléon (p55) malgré la
chute d’influence (p53). Coûte que coûte
il faudrait se défaire de Napoléon et rompre les traités
indique la marquise (p57). Aussitôt la folie gagnerait l’Usurpateur.
« Grand Homme, héros, demi-dieu » déchu (p57) au soutien duquel la
France reste divisée (p118)
La biographie de Napoléon Bonaparte par Alexandre Dumas ne contient
pas autant d’ironie et de satire que la pièce de théâtre Napoléon Bonaparte ou
les 30 ans d’Histoire de France et les 23 tableaux. La plume sert les avis
politiques car Alexandre Dumas en veut à
Napoléon pour son manque de respect vis-à-vis de son père défunt.
Napoléon
est le héros hégelien par excellence. « J'ai vu l'Empereur - cette âme du
monde - sortir de la ville pour aller en reconnaissance ; c'est effectivement
une sensation merveilleuse de voir un pareil individu qui, concentré ici sur un
point, assis sur un cheval, s'étend sur le monde et le domine ». L'être
vrai de l'homme est bien plutôt son acte ; c'est en cet acte que
l'individualité est effective […] l'homme individuel est ce que cet acte est.
C’est le concept de La Ruse de la Raison de Hegel. Napoléon est un homme
d’action qui a révélé à l’homme ses possibilités créatrices. Dans Principes de la philosophie du droit
et La raison dans l'histoire:
introduction à la Philosophie de l'histoire, il se félicite du 18 Brumaire
et du Code Civil dans un style enflammé dont les plus ardents admirateurs
de Napoléon seraient jaloux. On aurait besoin de la version originale allemande
pour encore mieux apprécier l’influence.
Au cours des 100 Jours Benjamin
Constant, ancien adversaire libéral[43],
sera chargé par Napoléon de créer une nouvelle constitution ; l'idée
fondamentale étant de changer la souveraineté absolue (d'un roi, d'un empereur,
ou même du peuple) par la notion de souveraineté relative du peuple, limitée
par le respect d'autrui. Villepin[44]
met l’accent sur le rôle de Constant dans la tentative de renouveau
philosophique et politique orchestrée par Napoléon.
L’intensité de la propagande du
régime napoléonien était telle qu’une guerre fratricide pouvait avoir lieu dans
l’art et la politique. Au même endroit mentionné ci-avant, on peut lire
l’extrait suivant de Servitude et
grandeur militaires par Alfred de Vigny : « J’appartiens à cette génération née avec le
siècle, qui, nourrie de bulletins par l’Empereur, avait toujours devant les
yeux une épée nue, et vint la prendre au moment même où la
France la remettait dans le fourreau des Bourbons ».
A travers des subtilités de style
la pièce de théâtre L’Aiglon par Edmond Rostand fait l’apologie et entretient
le mythe napoléonien mais aussi en souligne son ignominie comme l’atteste la
représentation de 1993 à quelques encâblures
du château de Vincennes.
Le Génie du Christianisme
par Chateaubriand propose une symbiose entre religion et idées romantiques.
Atala est le symbole de la licence spirituelle[45].
Dans Les Mémoires d’Outre-Tombe
Chateaubriand s’attache davantage à railler Napoléon Bonaparte que l’encenser
pour son génie militaire. Napoléon Bonaparte aurait empoisonné les citoyens de Jaffa
contrairement à ce que fit
Saint-Louis[46].
Par conséquent « Bonaparte n’est plus le vrai Bonaparte. C’est une figure
légendaire composée des lubies du poète, des devis du soldat et des contes du
peuple».
Madame de Staël
formula une courageuse critique de la répression autoritaire de Napoléon dans
son apologie du système allemand dans ‘De l’Allemagne’: « Le
joug que l’empereur de France fait peser sur tous les Etats du continent est
tel, qu’on se croit dans une république dès que l’on arrive dans un pays où la
tyrannie de Napoléon ne peut plus se faire sentir»[47].
Goya : une représentation des
exactions et excès du régime en place contrebalancée d’une certaine admiration.
Godoy était le mécène du peintre et ce dernier était proche du roi Joseph.
C’est donc pour sa propre survie qu’il se rapprocha du nouveau régime[48].
La déception de Beethoven fut si grande
à l’heure de la proclamation
de l’Empire qu’il retira son apologie de Napoléon comme héritier de la
Révolution Française entendue dans la symphonie Eroica[49].
A travers A History of Europe, Norman Davies semble nous faire
partager son irritation et sa tristesse quant à l’influence globale de Napoléon tant d’un point de vue
esthétique que politique.
5- L’insolence du cinéma et de l’historiographie
Au projet pharaonique inachevé de Stanley Kubrick s’opposent trois
types de films relatifs au mythe napoléonien (voir table 2). Je n’ai jamais vu
(à ce jour) les classiques de
Guitry ni ceux d’Abel Gance ni ceux de Bondarchuck donc il m’est difficile
d’établir un jugement. Le réalisateur de films historiques dispose d’un tableau
de route bien compliqué comme
l’expliqua Bertrand Tavernier lors d’entretiens avec Priska Morrissey.[50].
En terme de pourcentage par rapport aux ouvrages sur le personnage, le nombre
de films de Napoléon est réduit et pourquoi donc ne pas retravailler les scénarios et dialogues de Stanley
Kubrick afin de proposer un nouveau produit cinématographique à un producteur et un réalisateur?
Bien qu’il soit possible que plus d’ouvrages sur notre incorruptible
héros ont été publiés que de
jours depuis le jour de sa mort en 1821, il existe cependant un nombre limité d’experts du fait napoléonien. Je
citerai Lentz, Tulard, Lefebvre, Roberts.
Napoléon est hanté de rêves immenses mais veut à défaut de la liberté donner à ses sujets confort et bien-être[51] ;
c’est pourquoi amour des théories et respect de la réalité animent aussi bien
les gouvernants que les architectes, les peintres, les décorateurs. D’un ton
assurément romantique, on considère que la plupart des sculptures et peintures
de la période napoléonienne ont une beauté si pure qu’elles semblent porter en
elles calme et paix immortels en adéquation avec les aspirations politiques les
plus belles:-
« A thing of Beauty is a joy for ever :
Its loveliness increases ; it will never
Pass into nothingness ; but will still keep
A bower quiet for us, and a sleep
Full of sweet dreams, and health and quiet breathing […] »
Endymion, Keats
L’influence dans la Politique
Le sous-titre
du ‘18 Brumaire’ par Thierry Lentz est ‘Les Coups d’Etat de Napoléon
Bonaparte’. Ceci permet de montrer
comment un seul événement politique peut être analysé de différents points de vue. Il s’agit d’un voyage fascinant
au cœur d’un moment clef qui est par ailleurs sous-estimé par les historiens. C’est également la plate-forme idéale
pour l’analogie avec ‘Le Bon, La Brute et le Truand’. Napoléon n’a pas attendu
Nietzsche afin de le guider ‘au delà du bon et du diabolique’ dans ‘la volonté
du pouvoir’[52] ;
c’est le Nietzsche le nomma ‘Ens
realissimum’ et l’unique bon résultat de la Révolution (Française).
« Les hommes forts sont bons ; seuls les faibles sont méchants»[53]
disait le jeune Bonaparte.
Le soin
méticuleux avec lequel les aphorismes politiques de Napoléon ont été recensés, conservés et ordonnés
justifie, au delà de tout jugement positif ou négatif, une influence
significative dans les desseins politiques de la France, l’Europe ainsi que les
autres contrées du monde
II- L’influence dans les politiques
1- Les nouveaux textes juridiques
Les droits sociaux et les
règles en société sont codifiés :
le Code Civil est mis en place. L’art sert
la politique comme prouvé par
la peinture allégorique de Mauzaisse[54].
Il établit le sacro-saint principe de propriété privée ainsi que la vie de
famille dirigée par le père. Ce corpus législatif
aussi connu sous le nom de code Napoléonien est toujours actuellement utilisé dans plusieurs pays à
travers l’Europe. L’influence désigne
le legs législatif à travers
l’Europe.
Le tissu administratif de
la Révolution grandit avec les cadastres et la collecte des impôts est rendue
plus efficace.
La liberté religieuse est
proposée ainsi que le gallicanisme. Il réussit à réconcilier le Saint-Siège et la France révolutionnaire. L’aval du Pape est obtenu avec le Concordat.
Une avancée significative de telle sorte que les artistes louent cet événement
avec de prodigieuses allégories. Durant le voyage en Europe, j’ai vu un tableau
allégorique par un artiste anonyme[55],
une gravure par Monnet[56]
et une autre allégorie par François[57].
J’ai été captivé par
l’allégorie d’un artiste anonyme sise à
la Malmaison. La lumière semblait atteindre les visiteurs !
Une empreinte
de la chose publique[58]
voit le jour avec la mise en place et la distribution des Légion(s) d’Honneur.
J’ai à la maison un puzzle de
collection lequel représente Napoléon distribuant la Légion d’Honneur[59].
Et le Conseil d’Etat est établi. Il était divisé en sections rapportant sur les
questions de littérature, science, lois, affaires civiles, navales, militaires
et religieuses[60].
A mesure que l’empire grandissait, les hommes les plus brillants étaient
choisis pour enrichir le conseil. Tant la médaille prestigieuse que
l’institution sont toujours au cœur de la présente vie politique française.
Une logique de
concentration des activités s’impose d’où
la volonté de créer le palais
de la Bourse.
2- La Politique Extérieure
a) La place de la France
Le leadership de
la France débuta avec les guerres révolutionnaires. Une nouvelle Confédération
du Rhin et du Danube se met en place. Elle sera à géométrie variable en raison des guerres incessantes ainsi
que des annexions.
L’influence des
ministres des affaires étrangères sur la période 1793-1815 est souvent
sous-estimée.
En terme
d‘influence et de durée je ferais probablement une scission en trois groupes
comme suit:
Forte influence:
Talleyrand, Maret (Duke of Bassano), Caulaincourt
Influence moyenne:
Colchen, Delacroix, Reinhard,
Faible
influence: Lebrun-Tondu, Deforgues,
Buchot, Mangourit, Melito, Champagny, Laforêt
Convention =
Lebrun-Tondu / Deforgues / Buchot / Mangourit / Melito / Colchen
Directoire =
Delacroix / Talleyrand / Reinhard
Consulat =
Reinhard / Talleyrand
Empire =
Talleyrand / Champagny / Maret (Duc de Bassano) / Caulaincourt / Laforêt
Première Restauration
(Louis XVIII) = Talleyrand
Cent Jours =
Caulaincourt
Deuxième
Restauration = Talleyrand
Il y avait
tellement d’états satellites sous domination française et/ou sous la protection
de la famille impériale napoléonienne ainsi que de différends avec les Alliés dont la Grande Bretagne que les
ministres français des affaires étrangères se devaient de maintenir avec tact
l’hégémonie diplomatique de la France.
En disposant
les membres de sa famille sur les trônes étrangers, les intérêts de la France
devaient prévaloir.
Ancien
ministre des Affaires Etrangères, Mr Dominique de Villepin était toujours
disposé à faire la promotion des intérêts de la France. Quand il écrivit ‘Les
100 Jours, l’Esprit de Sacrifice’ quelques années plus tard, l’analogie entre
les deux hommes d’Etat pouvait s’analyser comme un palimpseste.
Un système de
valeurs esthétiques créé par des artistes soutient la fierté nationale et le
colonialisme[61].
Le Directoire a créé un précédent[62]
en choisissant l’expansion impériale vers l’Orient afin d’étouffer les
querelles ou divisions internes. Tandis que la France a perdu la bataille
militaire en aout 1801, le travail scientifique et académique d’un collège
d’experts connu sous le nom de ‘Description de l’Egypte’ confirme le début de
l’égyptologie sous le leadership de la France.
Le développement
de la culture française s’observe à
l’aune de trois stratégies superposées[63]:
celle de la mémoire historique, des conflits de valeurs et d’avancées
scientifiques. L’Art sert le pouvoir : Napoléon ordonna la création d’un
tableau gigantesque représentant la bataille de Nazareth et Gros fut
sélectionné par le jury. On citera par ailleurs la Bataille du Mont Tabour de
Lejeune où l’on identifie
facilement l’impérialisme religieux chrétien. Le tableau La Bataille d’Aboukir
par Gros rassemble les trois stratégies[64].
Vincent, Hennequin et Lejeune reproduisent le même thème avec la Bataille des
Pyramides[65].
En d’autres
termes, la rédemption de la France passe par le retour d’Egypte (tableau de
Franque correspondant à
l’Allégorie de l’état de la France avant le retour d’Egypte, 1810). Quelques
années après la mort de Napoléon, Gros fit le tableau ‘Le
Génie de la France animant les Arts et au secours de l’Humanité’. C’est une
empreinte visuelle des missions diplomatiques et messianiques de la France en
tant que nation prééminente dans la quête de la grandeur politique et la
défense des droits de l’Homme.
Lors de mon
adolescence je lisais les livres de Jean Tulard sur Napoléon[66]
tandis qu’une année pendant le Lycée j’achetais début mars lors du fameux Salon
du Livre un livre de Thierry Lentz[67].
Ce qui resta gravé dans mon
esprit ce sont les complications diplomatiques. Tulard a sans doute simplifié son argumentaire afin de rendre
l’histoire de Napoléon accessible à
tous. Au final je devrais probablement faire une analyse comparative de leurs
vastes bibliographies en utilisant l’art et la politique étrangère comme
vecteurs d’influence.
Le but
primordial est une saine rivalité avec l’Angleterre : dès que l’échec du blocus
continental était devenu patent, il a cédé le pas au pax mercanti. Le respect mutuel est essentiel.
b) Quelle Europe?
Une Europe de
la Révolution qui éveille les nationalismes en Prusse, en Italie[68]
mais aussi en Autriche et Illyrie pour des raisons opposées.
C’était le
premier grand souci de Napoléon, dès
son arrivée au pouvoir, de réconcilier la France avec l’Europe et de faire la
paix avec le monde[69].
La France en avait assez de la guerre, mère de la destruction. Il fallait
tourner la page de l’agitation révolutionnaire.
Mon voyage
européen ne peut inclure la Russie car cette dernière n’est pas couverte par
mon pass InterRail Global mensuel). L’objet du voyage devait se faire comme le
chemin à l’envers des principaux
traités napoléoniens.
Une Europe des
Traités (BACALUAPRESTIVIPAPA)
Bâle
Campo-Formio, près
d’Udine
Lunéville
Amiens
Presbourg
(Bratislava)
Tilsitt (enclave
d’Oblast Kaliningrad en Russie)
Vienne
Paris
Paris
Les coalitions
étaient souvent divisées mais de plus en plus hostiles envers Napoléon et ses
représentants. Le traité bilatéral
signé à Paris en 1806 reconnaissant l‘indépendance de la Hollande n’est
pas respecté par la France.
Quant au royaume d’Italie, son indépendance présentée dans le traité de Presbourg n’est pas respectée
par la France.
Les
différences politiques entre le tsar et l’Empereur qui avaient conduit au
sommet d’Ertfurt semblaient tant s’estomper que les souverains paraissaient se
quitter de manière amicale. Il demeurait néanmoins de véritables poudrières
géopolitiques (Turquie, Pologne, Finlande, Suède). Napoléon fut ainsi force de polir certains de
ses discours à l’égard de la
Russie car ils ont dû
provoquer des querelles diplomatiques.
Le train à grande vitesse ICE entre Liège et
Francfort était très populaire ce jour là
et légèrement en retard. J’avais hâte de prendre le train reliant Francfort à Munich avec un arrêt historique
sur le chemin : la ville d’Ulm qui fait écho à une bataille victorieuse de la Grande Armée. Des supporters
du Bayern montaient dans le train car le soir c’était le duel Bayern-Ajax. Moi,
je restais devant la cathédrale d’Ulm, la principale attraction de la ville et
prenais une photo de mon costume de Napoléon.
Quand je fis
mon trajet de train d’Ulm à
Salzbourg puis enfin vers Vienne, je fus choqué par le prix extrêmement élevé du logement dans la capitale
autrichienne (qu’il s’agisse d’un hôtel ou d’un ‘hostal’). J’ai marché dans le centre de la ville dans
les quartiers proches de la gare ferroviaire centrale (Wien Hbf) aux alentours
de 22.45 mais j’étais dans l’impossibilité d’aller vers le palais de Schönbrunn. Il était trop tard pour
aller au centre d’information touristique de Vienne. Austerlitz qui se situe en
République Tchèque n’est pas en loin en train mais je n’étais pas en mesure de
passer la nuit sur Vienne. Je décidais par conséquent de procrastiner le trajet
de train Vienne - Brno - Slavkok u Brna. A la place je sautais dans le dernier
train pour Presbourg (Bratislava) juste avant 1h du matin. Les alentours de la
gare sont ceux d’une ville à
l’abandon et les nouveaux gratte-ciels vus au loin a quelques milles sur la
gauche du pont autoroutier donnaient l’impression d’un capitalisme chancelant.
Je commençais à fatiguer. La
pluie fine ainsi qu’une petite brise me tenaient éveillé
jusqu’à ce que la station
n’ouvrât à nouveau.
Je suis ensuite
retourné sur Vienne puis
Salzbourg pour ensuite me diriger vers Villach et enfin Udine. Le jour suivant
je me dirigeais vers Venise, Verne et Milan. Un retard de 3 heures pour le
train vers Livourne conduit à
une nuit sans sommeil. Je pris le premier train pour Piombino Maritimo et ce
fut la course pour sauter dans le ferry matutinal en direction de l’ile d’Elbe.
En fonction de
l’opinion de l’artiste, l’atmosphère des réunions avec Metternich était
dépeinte de manière totalement différente. De même les améliorations de
l’hygiène et santé publique à Venise sont oubliées à cause des pillages et nombreux
meurtres commis par les soldats français.
Comme Stendhal et
l’Armée d’Italie jadis, je voyageais de Milan à Turin via Alessandria, qui est proche du musée Marengo (lieu
de bataille). Impossible de le visiter au milieu de la nuit mais je fus
stupéfait de la richesse architecturale de la ville.
Une
Europe de Noblesse Impériale existe[70].
L’Empereur introduisit une nouvelle aristocratie en conférant aux membres de sa
famille, ses maréchaux[71],
certains membres de l’administration et de grands savants. L’Europe se
construit également à l’aune d’une dynastie impériale. On citera les exemples de portraits de la famille
impériale maîtresse de
l’Europe par Appiani: d’un jeune général Bonaparte commandant l’Armée
d’Italie en 1797 à roi
d’Italie, le beau-fils de Napoléon Eugène
de Beauharnais, Joséphine de Beauharnais, Paolina Bonaparte Borghese. Le
portrait de famille par excellence fut Le Sacre de l’Empereur par David[72].
On peut
évoquer le destin des trois sœurs[73]
de Napoléon : Elisa, Pauline et Caroline, reines et princesses italiennes,
symbole d’une Europe en construction. Il s’agit d’une dynastie en Europe aux
portraits saisissants selon Charles Edwards Lester dans son The Napoleon Dynasty (1853). Napoléon était dispose à divorcer de Joséphine dans le but
de forger une alliance avec la plus ancienne et plus noble des familles royales
en Europe (i.e. celle d’Autriche) en épousant Marie-Louise, ayant été rejeté
par la sœur du tsar.
Son
idéal politique était une fédération d’états européens ou continentaux
gouvernés depuis Paris, la capitale du monde, pour leurs affaires de politique
extérieure. Dans cette ‘Association Européenne’ chaque Etat aurait la même
monnaie, unité de poids, unité de mesure ainsi que les lois fondamentales et il
n’y aurait pas d’entraves politiques aux voyages, transport et commerce[74].
L’Europe
impériale de Napoléon était une Europe fédérale d’états vassaux puisqu’ils
étaient souvent annexés de
manière arbitraire (comme par exemple les 16 nouveaux départements rattachés à l’Empire d’un seul décret en date du 16 juin 1811).
Un
voyage à travers les villes
d’Europe napoléonienne est une expérience de désolation et déclin ainsi que de
perte des valeurs si chères aux hommes. Ceci est probablement la raison pour
laquelle la plupart des personnes étaient indifférents ou ne semblaient vouloir
parler avec moi quand je portais, dans les trains à travers l’Europe, mon costume de Napoléon sous mon manteau.
Cependant,
si j’étais allé jusqu’à Austerlitz (Slavkok u Brna), je n’aurais pas été très
loin de la ville libre de Cracovie, un joyau de la culture européenne et site
de l’euro 2016 de handball masculin. Les soldats polonais ont eu un rôle
primordial dans le maintien de l’influence de Napoléon en Europe, son exil à l’Ile d’Elbe inclus. L’hymne
national polonais (la Mazurka de Dabrowski) contient une ode à Napoléon: «Bonaparte nous a montré le chemin / Comment remporter des
victoires » [« Dał
nam przykład Bonaparte jak zwyciężać mamy »].
3- Des erreurs stratégiques et politiques
La retraite de
Russie est un itinéraire de désolation pour les grognards.
L’échec cuisant de
Napoléon en territoire espagnol impose un retour hâtif et pensif. «J’admets que
je m’y suis très mal pris dans le cas de la campagne d’Espagne : le côté immoral était bien trop évident, l’injustice trop cynique, et
les choses vont de mal en pis depuis mon abdication ; car la tentative est
seulement vue par sa cruelle laideur, dépourvue de toute majesté et de tous les
bienfaits que mon dessein incluait», indiqua Napoléon à Sainte-Hélène[75].
Il est intéressant de noter que le corps législatif, d’habitude servile, était
réticent à l’invasion de
l’Espagne. Le train dans lequel je montais à Avila s’arrêta quelques minutes à Valladolid. Les gros nuages noirs rappelaient le court séjour
de Napoléon avant qu’il ne quitte avec célérité l’Espagne, l’empêchant par la
même occasion d’assouvir une conquête de la Grande Bretagne. On peut observer
une gravure représentant la bataille de Talavera à Apsley House. La statue de Wellington et l’arche de
Wellington près d’Hyde Park Corner m’ont fait penser au livre intriguant
d’Andrew Roberts Napoléon et Wellington ou l’on apprend qu’ils avaient beaucoup
de choses en commun. L’ironie veut que Wellington ait vécu 52 ans du 19ème siècle, soit le nombre d’années de vie de Napoléon.
Le TGV qui relie
Paris à Hendaye s’arrête à Bayonne mais je n’ai pas eu le
temps de m’y arrêter. Les lettres confidentielles[76]
de Napoléon à son frère Joseph,
entre mai et juin 1808 sont écrites depuis Bayonne. Le trajet de Joseph doit
être discret comme précisé dans la lettre no.384 en date du 11 mai 1808. Les instructions limpides de Napoléon
apparaissent dans la lettre no.386 en date du 16 juin 1808: «tu devras faire
part de ton chagrin dont les troubles en Espagne te remplit, ainsi que ton
regret d’être obligé
d’obtenir par une répression autoritaire ce qui pourrait se réaliser par la
raison et la conviction uniquement».
Il existe un
nombre conséquent de lettres de Napoléon en date de juillet 1808 lesquelles
détaillent les plans militaires, le financement de l’expédition de Joseph ainsi
que les lieux clefs du voyage (Burgos et Vitoria notamment). Irún est mentionné comme un poste
d’arrêt d’une nuit ; je me suis aussi arrêté pour dormir à Irún dans un vieux hôtel spacieux en route vers la France après
quelques jours passés à Salamanque. La lettre no.
401 en date du 18 juillet 1808 présente
un Joseph soucieux et en difficulté, ce qui provoque le courroux de l’Empereur.
A la fin de la lettre no.746 en date du 20 février 1812 du Volume 2 Napoléon
rappelle l’importance de Salamanque comme forteresse.
Vitoria était un
arrêt du trajet du Sud Express qui relie Hendaye et à Lisbonne. Elle abrite
de nos jours le gouvernement et le Parlement de la communauté autonome du Pays
Basque ; sous l’ère napoléonienne, la bataille de Vitoria donna de
l’espoir à de millions de citoyens à
travers l’Europe quant la faillibilité de l’armée napoléonienne et la montée
des identités nationales.
A travers The Fall of Napoleon, an historical memoir,
Mitchell lance une attaque virulente contre la propagande déployée par les
historiens qui ont tendance à
surestimer le rôle de Napoléons dans les guerres de la Révolution Française et
le Directoire tandis qu’ils semblent passer sous silence les faits ignominieux
commis lors des premières expéditions d’Italie, d’Egypte ainsi qu’au
Moyen-Orient. Il explique comment “cet ignoble personnage était arrogant quand
le succès l’accompagnait et faible face à
l’adversité. En outre Mitchell est choqué
par les déclarations et récits historiques inadéquats de Thiers dans sa
biographie de Napoléon. Il abhorre la comparaison avec
l’expédition d’Hannibal. Sa fuite vers l’Opéra, suite aux événements tragiques rue Saint Nicaise n’est pas
bien perçue. Il considère que “Napoléon a choisi
d’assujettir le monde à son
oppression quand il aurait pu en être le bienfaiteur”. Il poursuit en indiquant
que Napoléon est plus cruel et moins ingénieux que le Tibère de Tacite.
Les historiens
hostiles à Napoléon l’ont
stigmatisé et les opinions
contradictoires sur Napoléon sont stupéfiantes. Abbott, dans sa préface
explique avec éloquence pourquoi il admire le personnage historique et
politique. Il simplifie alors le jugement fondé sur les réponses aux trois questions suivantes:
-Est-ce que
Napoléon a usurpé la
souveraineté de la France?
-Ayant atteint le
pouvoir suprême, était-il un tyran, utilisant ce pouvoir pour la promotion
égoïste de son propre agrandissement?
-Les guerres dans
lesquelles il était sans cesse engagé
étaient-elles causées par son arrogance?
La voix du peuple
l’exhorte vers le trône, la carrière due au talent.
L’auteur américain
poursuit en indiquant que si le pouvoir qu’il adorait était le pouvoir d’élever
la multitude vers l’intelligence, le respect de soi-même et le bonheur
matériel, il pourrait être comparé
Washington[77].
«Parmi toutes les
calomnies et pamphlets par lesquels les ministres anglais ont inondé l’Europe, il n’y en a aucun ou
aucune qui restera pour l’éternité […] mes victoires et mon œuvre
d’amélioration de la vie publique sont la seule réponse adéquate[78]».
J’étais supposé faire une croisière vers Sainte Hélène le 4 novembre ; au lieu de cela j’étais l’heureux
invité d’un dîner surprise au fameux café
littéraire et historique de Paris Le Procope. Une habitude de Bonaparte[79]!
4- Révolution ou contre-révolution(s)
a- Pérenniser les acquis de la Révolution
Les
limites administratives du Directoire et de la Constituante non seulement conservées mais amplifiées suite aux conquêtes.
L’adhésion
aux principes révolutionnaires s’applique aux concepts suivants:-
o Le
principe d’égalité devant l’impôt / la loi est consolidé
o Suffrage
Universel
o Séparation
des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire)
o Vente
des biens Nationaux
o Répression
des vendéens
Stabilité
monétaire: suite au contexte favorable de la paix d’Amiens l’étalon du franc germinal est mis en
place. Le monopole d’émission du papier-monnaie attribué à la Banque
de France est encadré.
Une
déclaration du Consulat en date du 15 décembre 1800 : «la Révolution est enracinée dans ses principes
premiers ; elle est terminée»[80].
b- Un système politique hybride pour un bilan mitigé
Roberts
indique ainsi que les concepts de liberté, d’égalité et fraternité ne peuvent
coexister tous les trois. J’appelle cela
l’axiome Liberté Egalité
Fraternité d’Andrew Roberts. Pour le triangle impossible, on observe ensuite
l’assertion suivante ‘ a society can be
formed around two of them, but never all three’[81].
-
Si la liberté et l’égalité sont respectées
scrupuleusement alors la fraternité en pâtit
-
Si l’égalité et la fraternité sont satisfaites
alors cela fait disparaître
la liberté
-
Si la liberté et la fraternité interviennent
alors c’est aux dépens de l’égalité.
-
Et inversement une égalité poussée à son paroxysme anéantit liberté et
fraternité
« Si je devais choisir entre la monarchie
d’Ancien Régime et le chaos jacobin, je préfèrerais toujours la première. […]
Il considérait que la France avait besoin d’un pouvoir solide, soutenu par une
illustre noblesse et une armée toute puissante, qui transmette de manière
progressive et contrôlée des droits civiques au sein du peuple»[82].
De
Consulat tripartite à Consul à vie. Napoléon est ainsi considéré
comme un despote autocrate éclairé[83].
Révolution
bourgeoise mais noblesse d’Empire et dynastie impériales. La conservation de la
symbolique monarchique confirme l’existence d’une hiérarchie sociale tout en
laissant imaginer que le commun des mortels puisse gravir l’échelon social[84].
La mise en place d’une noblesse d’Empire en 1808 avec des titres héréditaires
et des propriétés était un flagrant manquement au principe
Figure 54 Remise en cause des principes révolutionnaires et
dynastie de Bonaparte
révolutionnaire
de l’égalité[85].
Napoléon considérait que sa dynastie était légitime suite à son sacre en 1804,
son mariage autrichien et la naissance du Roi de Rome. Stendhal rappelle que
Napoléon fit l’erreur d’un parvenu car le système monarchique était parti avec
Louis XVI et que la bourgeoisie était prête à accepter une dictature temporaire
de Napoléon mais un jour ou l’autre elle demanderait une place dans le
gouvernement du pays.
Dans le
cadre de son marketing politique, il s’aventure vers l’absolution ou l’amnistie
des royalistes provoquant un retour des émigrés[86],
ce qui contraste profondément avec ses missions (révolutionnaires) durant le
Directoire.
L’éducation
se développe mais c’est un embrigadement élitiste (Lycée(s) et Grandes Ecoles
dont Ecole Polytechnique) avec une discipline de fer[87].
Les
citoyens autorisés à voter sont seulement des hommes
d’une certaine nubilité, ce qui diminue la portée du suffrage universel.
La
nomination de prêtres et évêques par Napoléon est un mélange de leaders
religieux réfractaires d’Ancien Régime et de prêtres ou évêques proches des
disciples de Robespierre. L’Etat continue à s’immiscer dans le fait religieux. Le nouveau Catéchisme
Impérial, organisé par
Portalis pour l’Empereur est susceptible de défier le Saint-Empire et nourrit
la nouvelle génération avec les idées impériales et un code d’instruction
religieuse[88].
Quand le Pape refusa d’appliquer le blocus continental, Napoléon occupa le Saint-Siège en
février 1808. L’arrestation du Pape au Vatican était probablement une action
qui dépassait les instructions de l’Empereur.
Le
mécanisme de patronage limite fortement l’autonomie locale et
l’auto-détermination.
Le
recours à la conscription est
brutal car il est difficile d’y échapper et les batailles militaires en continu
sont sanguinaires.
En
dépit de sa clairvoyance et sa passion pour les faits, la vision politique de
Napoléon avait des limites qui lui furent fatales et il semblait incapable de
voir ou se refusait à
corriger les contradictions de sa politique[89].
L’illusion de
pouvoir des Cent Jours et le Congrès
de Vienne annonce une nouvelle ère comme le soulignent Henry Kissinger[90]
et Norman Davies[91].
L’université de Warwick a réalisé un de mes rêves avec son exposition
virtuelle: nous suivons les pas de Napoléon à travers la présentation de 100 œuvres d’art ou de souvenirs.
J’aurais souhaité faire la même chose pour mon parcours européen. Le retrait du
soutien des maréchaux, les motifs de colère grandissants des citoyens,
l’effondrement de la dynastie impériale, la révolution industrielle,
l’influence de la Grande Bretagne sur la politique européenne ont fait que ce
retour de l’homme d’état était comme anachronique. C’est une fin terrible mais
la Grande-Bretagne se comporta plutôt en gentleman.
c- Fragile légitimité d’un tyran fossoyeur de la République?
Il incarne
les acquis de la Révolution mais s’en émancipe (‘masses de granite’) ;
La Fondation
Napoléon a une quantité prodigieuse de documents sur l’influence politique de
Napoléon. Je suis tombé, un peu
par hasard, sur un article de 33 pages mal agencé au titre Le pouvoir napoléonien et ses légitimités
dans lequel Durand (1972) semble expliquer dans un style assez alambiqué que les différents changements de
système politique (et de Constitution) depuis 1789 ont conduit à la situation suivante : deux
écoles de pensée aux allégeances diamétralement opposées ont laissé un homme d’Etat s’embarquer dans
un régime révolutionnaire fabriqué
sur mesure, qui au final ne satisfait ni les partisans de la Révolution
Française ni les monarchistes.
J’ai adoré lire le Napoléon par
Lefebvre car il s’agit d’un historien très reconnu qui sait mettre en lumière
le bon, le mauvais et l’abject du général, du Consul, de l’Empereur et du
souverain déchu.
J’avais à peine 15 ans quand j’ai pris connaissance de la pièce
importante de Corneille Cinna. Grant[93]
fait référence avec éloquence et un peu d’ironie envers Napoléon à la citation suivante:-
“César tu vas règner. Voici le jour auguste
Où le peuple
romain pour toi toujours injuste”
Il a
établi un régime dictatorial sous un joug oppresseur. Son régime politique a
une dimension machiavélique. Il est
entendu qu’il avait étudié Machiavel : une copie annotée du livre Le Prince
a été trouvée dans ses affaires à
Waterloo[94].
La suppression manu militari des
opposants existe (assassinat du Duc d’Enghien, arrestation de Stapz, et tant
d’autres[95]).
La liberté de la presse/d’expression est bafouée. La censure prévaut. Le
Moniteur est un vecteur essentiel de la propagande d’Etat.
La
déférence politique auprès du Premier Consul était remise en cause par une
minorité de courageux artistes : le patriotique Canova considérait que
Bonaparte était un oppresseur de l’Italie et que des trésors éternels de Rome
étaient dans les mains d’étrangers, par conséquent il refusait d’exécuter le
buste mais dut finalement obéir comme un esclave obéit à son maître[96].
La
déliquescence des libertés est à
son paroxysme à travers le
prisme du commerce triangulaire international qui voit la traite des esclaves
reprendre avec vigueur du fait de sa légalisation par décret en date du 20 mai
1802. Les colonies se révoltent. Mais il convient de remarquer l’existence d’un
décret impérial abolissant la traite des noirs en date du 29 mars 1815.
Karl
Marx a écrit le 18 Brumaire de Louis Bonaparte et l’analogie rappelle d’emblée
la tragédie absolue que fut le régime politique napoléonien. Friedrich Engels
écrivit de Manchester dans ses lettres à
Karl Marx en utilisant un langage très agressif au sujet des événements
politiques napoléoniens.
Napoléon
indiqua qu’il était le chantre de la franc-maçonnerie et son influence sur ce
thème était bien présente aux archives de la Guerre Civile à Salamanque car la moitié de leur exposition permanente
était consacrée à l’histoire
de la franc-maçonnerie. Quel heureux hasard !
Malgré
son aura, il est la cible de multiples caricatures. Il est “little Boney”. La Bodleian Library
d’Oxford en 2004, le British Museum en
mars 2015 et le musée historique d’Arras en 2018 ont mis en exergue les
railleries auprès de l’Usurpateur déchu.
Nombreuses
sont les œuvres satiriques ou caricatures anglaises déployant une image abjecte
et péjorative de Napoléon, le grand ennemi. Ceci grâce à l’adroite combinaison d’anecdotes, de poésie et de dessins.
On reconnaitra la puissance de l’image et de l’art poétique dans le cas de
l’arrivée à l’Ile d’Elbe[97].
L’ironie du sort veut que les caricatures cessèrent à la fin octobre 1815.
Faciles à comprendre,
les acronymes de prénom et nom en latin[98]
se lisent comme ci-après:-
Nationibus Bona
Auctoritatem Usurpavit
Principibus Omnium
Obedientiam
Neutrorum
Libertatem Aurum
Ecclesiae Populorum
Omni Modo Animas
Negans Revera
Tyrannus
Execrandus
Les dessins sont principalement de
Rowlandson, Gillray, Woodward ou bien les deux
Cruikshanks. Pour des raisons de copyright, je dois demander une licence
académique et apposer un texte standard aux reproductions des gravures de
Gillray formant partie de la collection de la National Portrait Gallery. La
richesse prodigieuse des aphorismes politiques dans les estampes correspond aux
conséquences anticipées ou effectives de la napoléonisation des esprits en
Europe et en Grande Bretagne. Je visitais les archives Heinz dans le but de
mieux saisir ces bijoux, à l’odeur si spéciale, aux détails
savoureux en calligraphie et des contrastes en couleur, reposant dans de larges
boîtes vertes. Je profitais de trois visites pour faire autant de
photos que le temps me permettait[99]. Cette opportunité inestimable compense mon
impossibilité d’approcher (de nouveau) la collection du British Museum ainsi
que celle de la bibliothèque du Congrès à Washington
DC. Elles sont aussi reconnaissables
dans les livres lus à la bibliothèque d’art du V&A
dont le cadeau de ma sœur Napoleon and
the invasion of Britain, Franklin and Philp (2003), Ed. Bodleian Library. A
travers la lecture de Broadley, Ashton, Bryant, Dupuy, Semmel ainsi que
Godfrey, je crois que les historiens et les chercheurs n’ont pas toujours
exploité les caricatures et la satire au maximum ainsi que les
bénéfices provenant des œuvres pérennes. Londres devint la plateforme politique
des fans de Gillray mais aussi celle des nostalgiques des politiques
napoléoniennes.
D’un point de vue de l’influence politique,
une analyse à géométrie variable des croquis
faits à l’époque en France, Allemagne, Russie, Italie, Espagne,
Pays-Bas, Suisse ou Scandinavie permettrait d’avoir une idée plus claire de la
capacité d’expression
démocratique des sujets à
l’heure de donner leur avis et d’éventuelles critiques en Europe et hors du
Royaume-Uni. J’ai déjà noté une discrétion latente quant aux
sources des dessins espagnols que je souhaiterais rompre. J’ai aussi en vue de
me rendre compte en personne des histoires guère disséminées abstruses dans les
musées et bibliothèques de Berlin.
A travers son ouvrage Die Karikatur der Europäishen
Völker, Edward
Fuchs démontre l’extrême susceptibilité de Napoléon envers la satire puisqu’il
désirait en 1802 introduire une clause dans le traité
d’Amiens qui indiquait que toute personne s’aventurant à
ridiculiser sa personne ou sa politique serait considéré comme assassins ou
conspirateurs, et soumis à extradition.
La preuve la plus éclatante de l’influence
politique exercée réside au Royaume-Uni où le gouvernement de William Pitt
est souvent remis en cause par des auteurs et hommes politiques qui convergent
dans une représentation équilibrée de Napoléon,
Voici pourquoi un morceau de poésie ad hoc en guise de déclaration finale
équilibrée est offert:-
Little Nap is having a nap
Good news for his European subjects
Thereupon Corsican despot so abject
Has influence cut to tiny map.
Dans le monde d’aujourd’hui, l’influence
artistique et politique en Europe s’observe à l’aune des nombreuses
représentations esthétiques de l’ère napoléonienne omniprésentes ainsi que
l’héritage bonapartiste.
Tandis qu’il ne semblait pas retenir la leçon de
temps de paix impératifs, il est possible qu’il eût fait la guerre par
nécessité politique laquelle provenait de circonstances inattendues.
Si l’art a été prospère sous son mécénat et son
autorité, il a contribué à la destruction et le pillage de joyaux uniques lors de ses
conquêtes à travers l’Europe.
Sa dynastie impériale causa des querelles
diplomatiques avec l’Autriche, la Russie et la Grande-Bretagne. Il a aussi
souhaité établir un réseau d’états européens partageant monnaie et
lois communes.
Sa duplicité est le fait de sa relation complexe
avec la Révolution française mais aussi les contradictions dans ses affaires
domestiques et internationales.
Les artistes hostiles ou les fervents
admirateurs sont tout aussi convaincants dans la mesure où ils utilisent les véritables
faits historiques et des sources fiables. Dans le cas contraire, l’influence
est une distorsion qui a des conséquences artistiques et politiques.
En résumé je pense que je devrais me consacrer
désormais à travailler plus en détail sur les six sujets suivants:
·
Le
pillage et la reconstitution du patrimoine du Louvre (et celui des autres
musées ou galeries quand cela s’applique)
·
Une
analyse comparative des ouvrages de Lentz et de Tulard
·
Une
analyse comparative de l’influence militaire, artistique et politique des
maréchaux et frères de Napoléon
·
Une
analyse comparative des ministres des affaires étrangères quant à leur
influence et leur gestion des nationalismes en éveil
·
Une
approche européenne des caricatures et satires de l’époque sur Napoléon et sa
politique
·
Scénario
et dialogues d’un film sur Napoléon
J’ai aussi remarqué qu’il me faut encore rendre
visite à un nombre significatif d’endroits marqués positivement ou négativement
par les traces de Napoléon.
Table 1 Typologie des maréchaux de noblesse impériale
Liste
des 26 maréchaux d'Empire [1804-1815] (basée sur historyofwar.org)
Augereau
(1757 - 1816) Duc de Castiglione
Bernadotte
(1763 - 1844) Prince and Duke of Ponto-Corvo, plus tard Roi Charles XIV de Suède
Berthier
(1753 - 1815) Prince de Neuchâtel, prince de Wagram
Bessières
(1768 - 1813) Duc d'Istrie
Brune (1763
- 1815) a eu des postes diplomatiques et militaires prestigieux mais ne fut
jamais annobli
Davout
(1770 - 1823) Duc d'Auerstadt, prince d'Eckmuhl
Gouvion
Saint-Cyr (1764 - 1830) Comte de l'Empire en 1808. Plus tard, en 1817, Marquis
de St Cyr
Grouchy
(marquis de) (1766 - 1847) Comte de l'Empire
Jourdan
(1762 - 1833) Ne fut pas annobli
Kellermann
(1735 - 1820) Duc de Valmy
Lannes
(1769 - 1809) Duc de Montebello
Lefebvre
(1755 - 1820) Duc de Dantzig
MacDonald
(1765 - 1840) Duc de Tarente
Marmont
(1774 - 1852) Duc de Raguse
Masséna
(1758 - 1817) Duc de Rivoli, prince d'Essling
Moncey
(1754 - 1842) Duc de Covegliano
Mortier
(1768 - 1835) Duc de Trévise
Murat (1767
- 1815) Grand duc de Berg et de Clèves, roi de Naples
Ney (1769 -
1815) Duc d'Elchingen, prince de la Moskowa
Oudinot
(1767 - 1847) Duc de Reggio
Pérignon
(marquis de Grenade) (1754 - 1818) Comte de l'Empire en 1811.
Poniatowski
(1763 - 1813) Prince du Saint-Empire
Sérurier
(1742 - 1819) Comte de l'Empire
Soult (1769
- 1851) Duc de Dalmatie
Suchet
(1770 - 1826) Duc d'Albufera
Victor
(1764 - 1841) Duc de Bellune
Table 2 Films de Napoléon
Austerlitz
|
1960
|
Abel Gance
|
Napoléon
|
1927
|
Abel Gance
|
Napoléon
|
1955
|
Sacha Guitry
|
Adieu Bonaparte
|
1985
|
Youssef Chahine
|
Guerre et Paix
|
1966
|
Sergey Bondarchuk
|
Waterloo
|
1970
|
Sergey Bondarchuk
|
Table 3 Villes ou lieux visités
Journée 1 Bruxelles - Bruges (canal de
Damme) - Anvers - Liège - Maastricht
Journée 2 Augsburg - Ulm - Munich – Salzbourg
- Vienne
Journée 10 Bâle - Dusseldörf - Coblence
Journée 5 Ile d’Elbe (Portoferraio -
Lacona - Rio Marina - Cavo)
Journée 26/27 Fouras - Ile d’Aix -
Rochefort
Journée 3 Vienne - Bratislava (Presbourg)
Journée 3 Bratislava (Presbourg) - Vienne
- Salzbourg - Villach - Udine
Journée 10 près de Brienne
Journée 11 Luxembourg (du train) - Nancy
Journée 11 Lunéville
Journée 8 Paris (de l’extérieur uniquement - Invalides, Arc du
Carrousel, Musée du Louvre)
Journée 8 Paris (de l’extérieur uniquement - église Saint-Roch, Notre Dame)
Journée 21 Paris (Musée Marmottan rue de Rivoli, place de
la Concorde, Tuileries, Colonne
Vendôme)
Journée 35 Paris (Procope)
Journée 25 Saint-Cloud
Journée 29 Château de La Malmaison
Journée 12 Château de Fontainebleau
Journée 7 Alessandria (Marengo) et sa
province
Journée 3/4 Udine (Campo-Formio)
Journée 5 Livourne
Journée 6 Piombino
Journée 7 Turin
Journée 4/7 Milan
Journée 4 Venise
Journée 4 Vérone (Arcola)
Journée 16/17/18/19 Salamanque
Journée 19 Valladolid
Journée 19 Avila
Journée 16/19 Vitoria
Journée 41 Londres (Apsley House /
Musée Wellington)
Journée 60 Londres (Archives Heinz
de la National Portrait Gallery)
Table 4 Lieux non encore visités ou qui doivent être re-visités
Autun
Montereau
Brienne le Château – Musée Militaire
Pontivy
Châteauroux
Rome – Musée Napoleonico
Albenga
Altare
Balestrino
Boissano
Borghetto Santo Spirito
Capraia
Cengio
Cherasco
Cosseria
Dego
La Maddalena
Loano
Mantova
Pontinvrea
Santa Teresa
Savona
Torresina
Dubrovnik
La Valette
Kaliningrad Oblast (Tilsitt)
Kaliningrad Oblast (Eylau)
Kaliningrad Oblast (Friedland)
Vilnius
Borodino
Boleslawiec
Klodzko
Lidzbark Warmiński
Pultusk
Vienne – Palais
de Schönbrunn
Vienna – Deutsch Wagram
Grossbeeren
Hanau
Hövelhof
Kassel
Mainz
Auerstedt (Iéna)
Slavkov u Brna & Tvarozna
(Austerlitz)
Bailen
Parc de Bois Préau [dejà allé]
Ajaccio - Maison natale de Napoléon [dejà allé]
Bocognano
Calvi [dejà allé]
Corte [dejà allé]
Perinaldo
Zuccarello
Paris (Hôtel des Invalides) [dejà allé]
Paris (Musée des Archives Nationales)
Paris (Musée du Louvre) [dejà allé]
Paris (Musée Carnavalet)
La Roche s/Yon
Laffrey
Valence [dejà allé]
Montmirail
RN7 (Route Napoléon)
Monaco -
Antibes - Grasse - Vallauris - Toulon
Château de
Versailles et Grand Trianon [dejà allé]
Château de
Rambouillet
Château de
Grosbois
Château de
Compiègne
Amiens
Seclin
Boulogne s/
Mer
Château de
la Pommerie
Colpo
Coudekerque-Branche
Millesimo
Anvers
(palais du Meir)
Luxembourg [dejà allé]
Arenenberg
(Suisse)
Aranjuez
Ciudad
Rodrigo
Fuentes de
Onoro
Granada [dejà allé]
Lerma
(Burgos)
Mostoles
(Espagne)
Saragosse [dejà allé]
Ucles
Almeida
(Portugal)
Torres
Vedras (Portugal)
Campagne de France et de Belgique
Fleurus
Charleroi
Sombreffe – Ligny
Wavre
Ferme du Caillou (Waterloo) - Braine
l’Alleud [deja allé]
Domaine
français de Sainte Hélène
Table 5 Bibliographie
Institutions
La Fondation
Napoléon: site d’histoire en anglais et en français http://www.napoleon.org
La Fondation
Napoléon: Archives et documents napoléoniens
http://www.napeolonica.org
http://www.napoleoncities.eu et destinations «Napoléon Le Magazine»
Opuscules
Revue Napoleonica
Revue des études napoléoniennes
Bibliothèques virtuelles
https://www.musees-nationaux-malmaison.fr/musees-napoleonien-africain/phototheque/oeuvres
Bibliothèque
numérique napoléonienne
http://www.napoleon.org
Bibliothèque de la
Fondation Napoléon http://www.napoleon.org
Estampes, gravures et tableaux relatifs à Napoléon Bonaparte de la National Portrait Gallery (NPG) de
Londres http://www.npg.org.uk
Livres
Napoleon in Caricature [1795-1821] in two volumes, Broadley & Holland Rose (1910), Ed. John Lane, The
Bodley Head
English Caricature and Satire on Napoleon I,
John Ashton (1884)
Napoleonic Wars in Cartoons, Mark Bryant (2009), Ed. Grub Street
Bonaparte and the British: Prints
and Propaganda in the age of Napoleon, T. Clayton
and S. O’Connell (2015), Ed. The British Museum Press
Napoleon, Bailly (1908), Ed. The
Connoisseur Magazine, London
Les 100 Jours, l’esprit de sacrifice, Villepin (2001), Ed.
Librairie Académique Perrin
Le 18 Brumaire, les coups d’Etat de Napoléon Bonaparte, Lentz (1997), Ed. Jean Picollec
Napoléon, Lefebvre (1935)
Napoleon the Great, Andrew Roberts
(2014), Ed. Penguin Books
Napoleon and Wellington, Andrew Roberts
(2002), Ed. Phoenix Press
The Napoleon dynasty, Charles Edwards Lester (1853)
The History of Napoleon Bonaparte, John
S C Abbott (1855)
The fall of Napoleon, an historical memoir,
John Mitchell (1845)
The Fall of Napoleon, the
final betrayal, David Hamilton Williams (1994), Ed. Arms and Armour Press
Art in the age of Bonapartism, Boime (1990), Ed. University of Chicago Press
Napoleon and the artists, Hamil Grant
(1917), Ed. Grant Richards, Londres
Napoleon and his artists, Timothy
Wilson-Smith (1996), Ed. Constable,
Londres
The allure of empire : art in the
service of French imperialism, 1798-1836, Todd B. Porterfield (1998)
L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953), Ed. Guy Le Prat, Paris
L’Empire des Muses Napoléon, les Arts et les
Lettres, Bonnet et alia (2004), Ed. Belin
“The Confidential Correspondence of Napoleon
Bonaparte with his brother Joseph, some time King of Spain” (1855)(traduction
anglaise)
History of Europe, Norman Davies (1997),
Ed. Pimlico
War and Peace in an age of upheaval
1793-1830, Edited by C. W. Crawley (1965), Vol IX in The New Cambridge
Modern History, Ed. Cambridge University Press
Napoléon
and Paris, Maurice Guerrini (1967) (English translation)
Articles
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-heros-hegelien/
Comprendre
l’Histoire, Spécial Napoleon 1er, août 2018 (129 pages)
Histoire Magazine, Napoléon de l‘intime à la légende, octobre-novembre 2018 (98
pages)
Le pouvoir napoléonien et ses
légitimités, Durand (1972)
Murat et la question italienne de 1815, Dufourcq (1898) Mélanges de l’école française de Rome pp207-270
Table 6 Illustrations
Pour des motifs de copyright je supprimais tant mes photos personnelles des lieux visités que les images des caricatures et/ou peintures bien connues de ce travail de recherche à titre personnel. La version la plus récente est en date du 30 décembre 2018. La version 'blog' en français date du 1er février 2019.
Tandis que les institutions britanniques sont relativement flexibles, les organismes français sont beaucoup plus contraignants. Ce dossier est un travail de recherche à titre personnel. Afin de faciliter la lecture j'ai laissé dans la version blog la liste des figures et une description de certaines caricatures.
· Corbet - Buste du Général Bonaparte
· Gros - Bonaparte haranguant les troupes avant la bataille des Pyramides
· Gros - Bonaparte haranguant les troupes avant la bataille des Pyramides
·
Gros - Bonaparte au pont d’Arcole
·
Montorgeuil - Bonaparte
·
Canova - Napoléon comme Mars le pacificateur
·
David - Napoléon au cheval cabré au col du Grand Saint Bernard
·
Vigneux - Portrait de Bonaparte
·
Janssens - Napoléon en César
·
Description de l’Egypte
·
Guérin
- Napoléon pardonnant les rebelles du Caïre
·
Dabos - Portrait de l’Empereur
·
Lefèvre
- Portrait de Napoléon
·
Amphore grecque montrant Napoléon thaumaturge
·
Gros - Napoléon à la bataille d’Eylau
·
Auzou - L’arrivée de l’Impératrice Marie-Louise à Compiègne
·
Du Vigneau – Napoléon entouré des femmes de sa cour a Malmaison
·
Gros - Général Bonaparte visitant les
pestiférés à Jaffa
·
Théière en porcelaine représentant l’Empereur
·
Girodet
- Napoléon dans ses habits de sacre et le Code Civil
·
Costume impérial
·
Gérard
- Joseph Bonaparte
·
Brongniart (œuvre collective) - Table
d’Austerlitz
·
Célébrations du mariage de Marie-Louise
·
Carle Vernet - Une promenade de l’Empereur dans
le parc de St Cloud
·
Le coup d’Etat du 18 Brumaire
·
Un aperçu de Saint-Cloud
·
Un héritage par la bière a l’île d’Elbe
·
Hennequin - Napoléon distribuant les croix de la
Légion d’Honneur au camp de Boulogne le 16 août 1804
·
Caricature montrant le gouvernement de Bonaparte
en Egypte que la Grande Bretagne veut éviter
·
Dessin justifiant l’influence de Napoléon jusqu’à
la postérité en dépit de Waterloo
·
Médaillon familial emporté par Napoléon à
Sainte-Hélène
· Caricature - Britannia weighting the
Fate of Europe
· Caricature - The Bone A Part in a
Fresh Place
· Caricature - Consular Games
· Caricature - Boney at Bayonne having
a Spanish bubble
·
Caricature
- Le Tyran démasqué
·
Caricature
- The Sorrow of Boney at Elba Island
·
Reconstitution bicentenaire bataille de Waterloo
·
Milan et la bataille de Lodi dans Rome, Naples et Florence par Stendhal
·
Carle Vernet - La traversée du pont de Lodi
·
Goya - 3 de mayo 1808
·
Goya - 2 de mayo 1808
·
Pièce
satirique d’Alexandre Dumas
·
Mauzaisse -
Napoléon couronné par le Temps écrit le Code Civil
·
Anonyme - Allégorie du Concordat
· Gros - Bataille d’Aboukir
· Lejeune - Bataille des Pyramides
·
Franque
- Allégorie de l’état de la France avant le retour d’Egypte
· La convention d’Alessandria
·
L’hommage de
Cracovie à Napoléon
· Poésie satirique - Le Triomphe de l’Europe sur
Bonaparte
· Carte de l’empire français en 1809
· La bataille de Vitoria et Salamanque en tant que
forteresse
·
Principes
révolutionnaires et dynastie de Bonaparte contestés
·
David - L’Armée
prêtant serment après la distribution des aigles
· La paix alimente sciences et arts
·
Allégorie du
Catéchisme Impérial
·
In Memoriam
·
Bureau de Napoléon
à l’île d’Elbe
·
Gérard - Le tombeau de Napoléon à Sainte Hélène
·
La colonne
Vendôme en double
·
Bouvier - Les 8
épopées
·
Les Invalides
·
Appiani - Portrait de Desaix
·
Isabey - Napoléon et Oberkampf
·
Fontaine - Le
passage du Danube avant Wagram
·
Girodet - Ossian recevant la vertu des héros
français
·
Turner – La bataille de Trafalgar
·
François - Allégorie du Concordat de 1801
·
Monnet
- Napoléon venant au
devant du Pape à Fontainebleau le 25 Novembre 1804
· Gros - Bataille de Nazareth
· Lejeune - Bataille du Mont Tabour
· Vincent - Bataille des Pyramides
· Hennequin - Bataille des Pyramides
·
Gros
- Le Génie de la France animant les Arts et au secours de l’Humanité
·
David - Le Sacre
·
Appiani - Général Bonaparte commandant l’Armée
d’Italie en 1797
·
Appiani - Napoléon roi d’Italie
[1]
Cette citation présentée à la fin de l’exposition de ‘Napoléon à Sainte Hélène’
à la Malmaison fait partie de “Une conversation entre
onze heures et minuit”, Contes bruns, Honoré de Balzac (1832)
[2] Le
premier voyage est limité à 31 jours en Octobre 2018. Le mois
de Novembre est consacré
principalement à la recherche
académique à la bibliothèque
d’Art du musée Victoria & Albert (V&A)
[3] Ars longa, vita brevis
[4]
Voir la rubrique historique et la galerie virtuelle à http://www.louvre.fr
[5] La
bande dessinée se nomme ‘Bonaparte’
par G Montorgeuil (1910), Ed. Boivin
[6] La
liste des sculpteurs et le type de matériau ne sont pas ici précisés.
[7] La
dame qui s’occupe des tickets n’était pas présente donc ma visite fut gratuite.
L’entrée se fit exceptionnellement par la porte principale. J’avais attendu
quinze minutes en tapant sur la porte au fond du jardin. Je fis beaucoup de
photos durant ma visite de 90 minutes.
[8] En
dépit de mon costume de Napoléon si chaud et encombrant, je n’ai pas eu de
souci avec la sécurité. L’éclairage tamisé dans le palais a nuit à
mes photos.
[10] Note préliminaire dans Napoleon and the Artists, Hamil Grant (1917)
[12]
Les photos ne sont pas autorisées dans la demeure (Apsley House). J’ai acheté
le guide de la fondation de conservation des monuments et musées de
l’Angleterre pour 5 livres sterling
[13]
Il s’agit de la résidence principale de Napoléon à Portoferraio.
[15] p163 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[16]
Voir Figure 16 Du Vigneau fit cette peinture. Une de mes photos favorites du
voyage.
[17]
pp 357-365 du chapitre 34 dans Le Chant du Départ (Volume 1) de Napoléon
(1997), Ed. Robert Laffont
[18]
Veuillez noter qu’il y a différentes versions de ce tableau par le même
artiste.
[19] p59 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, Hautecoeur (1953)
[20]
Napoléon était très autoritaire et sélectif, en tant que sponsor, dans son
élection des personnes à
glorifier. Par exemple son refus auprès de Junot. Voir p96 dans L’art sous la Révolution et l’Empire
en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués,
Louis Hautecoeur (1953). J’ai remarqué que les mots ‘Le Directoire’ visibles sur la couverture du
livre sont ôtés du titre principal du livre comme pour augmenter l’influence de
Napoléon.
[21]
pp23-24 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[22]
p28 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[23]
Le costume avec le fameux bicorne est présenté au château de Fontainebleau dans
une salle très sombre.
[24] La source est
http://www.napoleonexhibit com/item.php?id=9
[25]
p54 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[26]
p59 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[27]
Une description détaillée des œuvres architecturales fascinantes de Percier et
Fontaine pour Napoléon comme mécène dans les différentes villes de mon voyage
en Europe se trouve dans le chapitre Imperial
Designers pp100-133 dans Napoleon and
his artists, Wilson-Smith (1996)
[28]
p23 et pp38-43 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués,
Louis Hautecoeur (1953). Il convient de noter que Napoléon faisait
davantage confiance aux ingénieurs et officiers militaires qu’aux dispendieux
architectes
[29] p186 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[31]
p31 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815:
architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[32] page xxvi de l’introduction dans Art in an age of Bonapartism, Boime
[33] p259 dans Napoleon and his Artists, Wilson-Smith
(1996)
[34] p272 dans Napoleon and his Artists, Wilson-Smith
(1996)
[35]
Respectivement p209/210/266/278/354 dans Napoleon in Caricature [1795-1821] en deux volumes, Broadley (1910)
[36] pp113-115 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[37] pp106-110 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[38]
p71 et p146 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[40]
Stendhal prit de nombreux itinéraires en l’honneur de l’Empereur en Italie et
son ‘Rome, Naples et Florence’ est un
trésor d’anecdotes d’histoire de l’art.
[41]
Cette citation est exposée sur un mur bleu à la Malmaison dans le cadre de
l’exposition ‘Napoléon à Sainte Hélène’
[42]
pp269-271 dans Napoleon and the artists,
Hamil Grant (1917)
[43]
Constant montra son opposition à Napoléon quand ce dernier devenu Premier
Consul indiquait des désirs de pouvoir absolu. pp302-308 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to
1815, Will&Ariel Durant (1975)
[44]
pp 271-298 du chapitre intitulé ‘Le Malentendu’
dans 100 Jours, l’Esprit de Sacrifice,
Villepin (2001), Ed. Librairie Académique Perrin
[45] p81 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[47] pp309 et suivantes dans The Age of Napoleon, A History of European
Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975). J’avais
choisi les même auteurs (Chateaubriand et Madame de Staël) comme auteurs s’opposant au régime de Napoléon. Le meilleur
résumé sur l’antipathie réciproque avec Mme de Staël est en pp233-252 dans Napoleon
and the artists, Hamil Grant (1917) et pour Chateaubriand ce sont pp259-264
du même ouvrage.
[48] On peut scinder
les influences et intérêts de Goya comme suit: proximité
de la cour et de Godoy p226/231/234 et pp243-248, satire via
‘los caprichos’ pp264-271, 3 de mai pp210-212, ‘afrancesados’ et 2 de mai
pp296-302, sous les ordres de Joseph pp302-303, Napoléon
en tyran p305, désastres de la guerre pp308-312
dans Art in the Age of Bonapartism,
Boime
[49] p234 War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W.
Crawley (1965) et pxxvi de l’introduction dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[50]pp35-38,
pp47-48, pp93-95, pp 99-100, p122, p124, p133, p152, pp239-247 dans Historiens et Cinéastes, rencontre
de deux écritures, Morrissey (2004), Ed.
L’Harmattan
[51]
Comme le concède Hautecoeur en page 17 dans L’Art
sous la Révolution, le Directoire et l’Empire (1953)
[52] p251 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to
1815, Will&Ariel Durant (1975)
[53]
Cette maxime date de 1791 et serait devenu le point cardinal de sa politique.
Voir The Mind of Napoleon, a selection from his written and spoken words, Herold (1955)
[54]
Le tableau est à la
Malmaison. Je pris une photo de celui-ci: ‘Napoléon
couronné par le Temps écrit le Code Civil’
[55]
L’Allégorie du Concordat
est à la Malmaison.
[57]
L’Allégorie du Concordat de 1801 est à la Malmaison.
[58]
Napoléon déclarait : ‘Il est de mon devoir de favoriser les avancées des
institutions populaires ainsi que les réformes
dans chaque branche de l’administration publique’. p38 Volume 1,The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott
(1855)
[59]
Napoléon distribuant les croix de la Légion d’Honneur au camp de Boulogne le 16
août 1804, Hennequin
[60] pp571-573 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott
(1855)
[61]
p5 dans Allure of Empire, Art in the Service of French
Imperialism, Todd
Porterfield (1998).
[62] Ibid. p44
[63] Ibid. p47
[64] Ibid. pp50-52
[65] Ibid. pp61-67
[66]
Tulard a écrit beaucoup de livres sur Napoléon. Mes meilleurs souvenirs sont
avec Le Temps des passions : espérances, tragédies et mythes sous la
Révolution et l'Empire, Tulard (1996)
[67] D’un point de vue académique les travaux de Lentz sont plus
puissants. Mon achat opportuniste était: Le 18-Brumaire: les coups
d’État de Napoléon Bonaparte (novembre-décembre 1799), Lentz (1997)
[68]
Cette section devrait être plus développée. Pour l’Italie il existe notamment
l’essai Murat et la question italienne de
1815, Dufourcq (1898) Mélanges
de l’école française de Rome pp207-270
[69]
Juste avant le traité de
Lunéville, un traité d’amitié
franco-américaine fut établi. pp348/349 dans Volume 1, The Life of Napoléon Bonaparte, Abbott (1855)
[70]
p270 dans The Age of Napoleon, A History
of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[71]Voir
table 1 comme récapitulatif d’anoblissement des maréchaux. Tous n’ont pas été
fidèles à l’Empereur jusqu’au bout : mort précoce, conspiration, trahison
ou bien encore éloignement politique
[72]p205 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime. Force est de constater que
Joseph, Louis et Jérôme sont l’objet
de beaucoup de portraits, souvent à leur initiative. Seul Lucien ne fut pas dans ce cas.
[73]Le
musée Marmottan fit une exposition en 2013/2014 faite de parures, accessoires,
bijoux, sculptures et peintures relatifs aux sœurs de Napoléon. Des
institutions et musées prestigieux ont prêté leurs œuvres. J’ai acheté le livre
de l’exposition : Les Sœurs de Napoléon,
trois destins italiens, Ed. Musée
Marmottan
[74]p257
dans The Age of Napoleon, A History of
European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[75]
Ceci est une traduction non officielle. La source anglaise est à vérifier
[76]
p318/319/320-334/332 dans Volume
1 et pp213-215 dans
Volume 2 of The Confidential
Correspondence of Napoleon Bonaparte with his brother Joseph, some time King of
Spain (1855) (English translation)
[77]
p273 dans Volume 1, The Life of Napoleon
Bonaparte, Abbott (1855)
[78]
p171 dans Volume 1, The Life of Napoleon
Bonaparte, Abbott (1855)
[79] p7 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[80] p33 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[81] p465 dans Napoleon the Great, Andrew Roberts
[82] p46 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott
(1855)
[83]
La terminologie est utilisée en page 126 dans The Fall of Napoleon, the final betrayal, David Hamilton
Williams
[84] page xxv de l’introduction dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[85] p321 dans War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W.
Crawley (1965)
[86] p32 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[88]
pp209-215 dans Napoleon and the artists,
Hamil Grant (1917)
[89] p319 dans War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W.
Crawley (1965)
[90] Voir pp67-80 dans Diplomacy, Kissinger (1994)
[91] p731, p733, pp747-748, pp 761-763
dans History of Europe, Davies (1997)
[92] p111 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[93] p82 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[94] p251 dans
The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815,
Will&Ariel Durant (1975)
[95]
La liste d’assassinats ou éxécutions sommaires peut être vue dans The fall of Napoleon, an historical memoir, John
Mitchell (1845)
[96]
L’explication complète est aux pages 159-161 et 167-171 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant
(1917)
[97] pp390-391 Chapitre LVI dans Volume 1 of English Caricature and Satire
on Napoleon I, John Ashton (1884)
[98]
p7 Chapitre II dans Volume 1 of English
Caricature and Satire on Napoleon I, John Ashton (1884)
[99]
J’ai fait un inventaire détaillé des photos de mes gravures favorites de
Gillray dont la description meta-historique pourrait provenir du Historical and Descriptive account of James
Gillray Caricatures, Wright and Evans (1851), Ed. Bohn, London ainsi que du
Napoléon en images, estampes anglaises, John
Grand-Carteret (1895).
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