Sur les traces de Napoléon en Europe





Abstract / Résumé


Les œuvres artistiques étaient faites et exposées partout en Europe et souvent à la demande de Bonaparte et/ou Napoléon. Des thèmes artistiques grandiloquents ainsi que l’ingénierie civile et militaire foisonnaient.

Il créa un empire européen en gouvernant par l’autocratie.

Des progrès significatifs furent faits en matière d’administration publique et de législation codifiant les droits et devoirs sociaux et civiques.

Son œuvre a un double visage. Lorsque les satiristes ou les fervents
admirateurs utilisent les faits avérés, et/ou obtiennent l’information de sources contemporaines et écrivent de manière éloquente ils arrivent à nous
convaincre simultanément.

C’est pourquoi il a exercé son influence dans les arts et la politique pour le bien, le mal et l’abjecte d’une civilisation marquée par une période de bouleversements et de contradictions.

Poésie Impromptue


Introduction: NAPOLEON – Le Bon, La Brute et le Truand




Napoléon fut le pourfendeur adroit et le meilleur chantre de la Révolution Française.
De cette duplicité légendaire et réelle, s'ajoute une dimension internationale.
Plaisir stendhalien ou insoumission de Goya. Ambiguïté ducale de Wellington.

Lors de mon voyage de 60 jours je vais tenter de narrer les impressions d'antan d'admiration, de rejet et de contradictions. Les villes, les villages, les pays sont divis
és. Les familles le sont aussi.

J'utiliserai le titre du fameux western spaghetti car ce film a fait partie de mon enfance ; il influença une représentation de la vie par le théâtre. Il est important de présenter les aspects négatifs de la période napoléonienne afin de donner encore plus de majesté au legs mélioratif de la vie guidée par Napoléon, ce héros,
à la fois anglais, français et corse. Un Napoléon bien européen.

Je prendrai en compte mes précédentes expériences des villes marquées par le sceau de la vie sous Napoléon.
Pour des raisons logistiques je me résous à ne pas faire de croisière à Longwood / Jamestown dans l'île de Sainte Hélène ni de retourner sur la plaine de Waterloo.
Il me reste quelques jours pour faire l'inventaire des villes et lieux avant que ne débute mon défi intellectuel et humain.

A l'heure o
ù il faut défendre l'Europe et ses valeurs, l'histrion héroïque le plus connu est souvent méconnu. Je ne suis pas un spécialiste de l'histoire
napoléonienne; je suis un fervent européen implorant l'utilisation de lectures multiples auprès d'un personnage complexe. D'anecdotes d'enfance aux découvertes d'un voyage au cœur de contrées sélectionnées, on se permettra également d'utiliser certaines lectures littéraires ou esthétiques magistrales et capitales à nos humbles yeux.




Napoléon
Loin d’être l’empoté. Plutôt le maître de l’Aiglon.
Il harangue les armées. Il conduit les légions.
Des traces il laissait. Un saint né lors de l’Ascension.
Contre lui peuples révoltés. A l’Europe au fait des séditions.
Les droits certes modifiés. Les sujets sous divisions.
Dormir c’était tricher. Un Don Juan de séduction.
Vivre tant de traités. La dernière grande bénédiction.
Balham 12h50 26th September 2018

Raucous cries
Nothing short of cries. Nothing short of lies.
Let our Napoleonic adventures deploy ably
What history and memory tell our body.
There is a sense of urgency. Some sort of insanity.
Raucous as your cries be let new chapter set
The right priorities that would be anyone’s bet.
Elephant & Castle 18h30 24th September 2018

Ecusson vénitien
Sous les reflets de Calle de la Passion
Les couleurs variées sont légion.
La Sérénissime d’unique dimension
A été meurtrie par les invasions
Mais reste centre d’attention :
Le flambeau esthétique d’histrions;
Le tableau des gondoles en motion;
Les jeux de lumière des saisons.
Balham 0h40 le 30 septembre 2018


L’ascension
Le grand général d’Arcole
Se distingua par le cas d’école
Que fut son coup du 18 Brumaire
Rien de sectaire. Seulement le nécessaire.

Retenu par ses ambitions planétaires
Il s’affirme comme génie militaire.
Ses contradictions fascinent le public.
On le compare aux héros d’effets puniques.

Sa capacité de travail est incroyable
Quand ses desseins furent parfois louables.
L’ascension au faîte de la gloire
Fut aussi subtile que ses déboires.

Un jugement hâtif. 200 ans après.
Face aux mutins, il reste la liberté.
La troika militaire se joue de lui
Mais il ne courbera l’échine ; il n’a fui.
Balham 1h20 le 30 septembre 2018

Isola et plages
Les plages d’un blanc, bleu et vert
Vous rendent un temps distrait. A revers
D’une Histoire conquise sans surprise
C’est dans ce cadre idyllique qu’eut reprise
Sur quoi et comment a t’il main mise
De cette petite Corse en grande frise
Vivre ce moment héroïque d’un despote
C’est revenir dans les ères de redingote.
Alessandria 2h20 le 7 octobre 2018
Un instant napoléolonique
En chair et en os il parvint à ses fins
De transformer l’Europe hors de l’Albion
Le monde avance mais c’est toujours division
Auprès de la légende. Libération par gredins.
Si fort en logique, grec et latin. Salluste. Cicéron
Il disposait très vite des symboliques notions
De ce moment de culture il en retint les stratégies.
Inachevé    Alessandria 2h28 le 7 octobre 2018

L’héros
Le sabre piémontais d’un cheval monté
Est la première vision de cette résidence
En jaune et simple, elle est grande volupté
A l’image de ses jardins et flore d’enfance
L’effigie par la couronne N est offrande connue
De ce mythique héros au parcours qui ne déplut
L’amour, l’intellect, l’esprit politique
Sont les attributs d’un Mulini onirique.
Interrompu    Alessandria 2h45 le 7 octobre 2018


Verve jamais éteinte
Dernier camp de retranchement d’un audacieux
Homme d’Etat hors pair à jamais facétieux
Distribuant impériales attributions. Se sauver
Pour échapper tant aux français qu’aux alliés
Une épopée dont le destin en fascine légions
Doit s’achever très vite dans l’âpre confusion
Le souffle de l’Empereur irradie la verte contrée
L’instinct de survie impérial sert aux Anglais
La compassion de la perfide d’Albion tient bon
Les soutiens du régime déchu voient un chemin long
Car tout périple d’évasion est voué à l’échec
Il est temps d’adopter une realpolitik  ‘high tech’
Sans ambages il aura mené son destin loin
Des rivages corses, des parties champenoises
Son aura restera le plus grand trésor de loin

Des rimes chaotiques   19h15 Dans RER vers St Germain le 21 octobre 2018


Ile d’AIX
Petite île aux plages intrigantes
Dévore les derniers instants. Usurpateur,
Que faites-vous? En ce lieu, déchu d’honneur
Vous, aux grandes batailles, foi de Constituante
Donnez-nous de l’espoir. Feu ceux du Moniteur
La Restauration trouble nos esprits, Hantent
Les Cent Jours d’une jubilation sans ambages
Sauvage souvenir de votre dernier passage
Votre légende dépasse les plus vastes rivages
Interrompu  10h40 entre Marly et la Défense  le 26 octobre 2018

Ile sauvage
C’est une île fortifiée et fortifiante
Victime de pillages de flottes insouciantes
Les arbres et le sol ont végétation diverse
Tandis que la vie paradisiaque souvent renverse
Les préjugés auprès d’une île si souriante
Sa terre fut foulée par un héros. Intenses
Sont les marques de son passage. Que pensent
Les contemporains après cette reddition?
Marly-le-roi 8h50 le 28 octobre 2018



Survival instinct
On his blockade he tried a parade;
Under his tirade his clout was made.
In an era of upheaval, vast spade;
Under resolute action, new grenades.
Prancing horses listen to serenade.
On his return any liberty he forbade
To severe his ties in need of blade.
Northern Line near Clapham Common 15h50 18th November 2018


Humble heritage

Some kind of portent imperial hope
That his policies would not go to rope
That with evil future can stoically cope
Or fear of death lonely way to pave
To die a prince or survive as a slave,
The election is most cruelly brave.
Between royalists and anarchists,
They all know the problem’s gist.
Such duplicity in his actions. A mist
Settles the obscure plebiscite.
From Elba to St Helena, all hope
That with serene retreat Boney
Left to his memoirs, soft prey,
Would subject to what we crave
Would aspire to humility on his grave.

V&A London 14h35 22nd November 2018

Diplomatic Zest
Caricaturist set his trade on nest
Of stifling conquests and policy zest
His tally of foreign ideal officers
Were powerless. Their views a tad nicer
Were dismissed in a barrage of fits
Whilst Volpone and Will praise true Brits
Using the most appaling imagery of business
Reducing Little Boney to loneliness.
On Bakerloo line 12h50 1 December 2018

Nemesis is apotheosis
Vigorous fight for Liberty and Democracy
Was not on the agenda of mean aristocracy
Devoted to a reformed religion without orders
Secluded to a paternalist regime with order
To God his labours, a new symbiosis
For the nemesis would turn into apoteosis.
On Northern Line 13h05 1 December 2018



Remerciements

 

Je tiens à remercier plusieurs personnes et plusieurs institutions pour leur aide et leur soutien.
Je voudrais chaleureusement remercier Mark Philp du département d’Histoire de l’université de Warwick car il m’incita à prendre cette tâche vraiment au sérieux. Il m’a permis aussi de réaliser que je pouvais faire ce travail en français et en anglais.
Je voudrais transmettre mes plus tendres remerciements à ma mère (Nicole Cournier) et mon amie Karine Deslandes pour m’avoir donné des idées, pour être toujours à l’écoute et enfin d’être un soutien dans les bons et mauvais moments de la vie.
Je tiens à dire que durant toute la durée du voyage en Europe j’avais comme compagnon de voyage l’ouvrage Napoléon the Great par Andrew Roberts.
Enfin, je souhaite remercier le staff sympathique à la bibliothèque d’Art du Victoria & Albert Museum de Londres, au musée Napoléon à l’île d’Aix, à la villa Mulini à Portoferraio et à la Malmaison pour apporter des souvenirs chouettes à ce projet.




L’histoire de l’Art en Europe n’aurait point été différente si Napoléon n’avait pas existé. Delacroix confie dans son Journal que « la vie de Napoléon est l’épopée du siècle à travers les arts ».
«Qui pourra jamais expliquer, peindre ou comprendre Napoléon?  Un homme qu’on représente les bras croisés, et qui a tout fait ! […] Un homme qui pouvait tout faire, parce qu’il voulait tout[1]».
Une citation de Balzac qui nous laisse un peu pantois quant à la portée de nos recherches et le caractère hybride du personnage et de la perception de son œuvre artistique et politique.

L’influence est un mécanisme qui peut être négatif, positif ou neutre. En général l’art requiert une tutelle. L’initiative de sponsoring suppose un biais dans la relation de l’artiste avec son œuvre. Le projet de l’artiste peut être différé ou abandonné tandis que l’œuvre finale peut être perdue, détruite ou endommagée. Le niveau d’influence est politique, financier et philosophique. Napoléon était opposé aux idéologies ; il était néanmoins attiré par toute opportunité d’élever son profil. L’artiste influence les desseins politiques à travers des messages symboliques et/ou la création d’un univers de valeurs.
Au cours du voyage à travers les villes d’Europe[2] de Napoléon, nous avons pu rencontrer les différents modes esthétiques suivants:-
-          Porcelaine et orfèvrerie pour décoration et set de table montrant portraits et/ou batailles
-           Mobilier incluant notamment lits, tables et horloges
-           Sculptures et bustes sculptés
-           Colonnes et obélisques
-           Statues équestres
-           Médailles, médaillons et monnaies faites de portraits et/ou batailles et/ou événements
-           Gravures faites de portraits et/ou batailles et/ou événements
-           Peintures à l’huile faites de portraits et/ou batailles et/ou événements
-           Croquis correspondant à des caricatures, dessins ou bande-dessinée

 



La créativité artistique est impactée par les données politiques. Des artistes sont requis pour établir un culte de la personnalité et accompagnent les desseins politiques du grand chef d’Etat.  Le Musée du Louvre est ainsi devenu sous l’impulsion de Denon le musée Napoléon en 1802. Louis XVIII donna l’instruction de faire disparaitre toute peinture, sculpture ou encore gravure a l’effigie de Bonaparte des palais royaux et des maisons. Cela fait de nombreuses années que je ne suis pas rentré dans les ailes du musée du Louvre ; malheureusement je n’ai pas pris du temps pour faire une visite au cours de mes différentes haltes à Paris. Le musée a bien sûr son aile ‘Denon’ et son hall ‘Napoléon’. L’influente Ecole du Louvre est un legs significatif de l’investissement dans les Beaux-Arts et les prestigieuses Grandes Ecoles impulsé par Napoléon.  Dans le court terme tant une visite des expositions et/ou œuvres permanentes qu’une synthèse de l’histoire du musée et des ressources digitales[4] de celui-ci amélioreraient ce travail académique.
Bonaparte est dépeint en général fougueux et héroïque de la République. L’objectif est double. Les accents romantiques sont mis en valeur. Son caractère séduit un public éclectique.
Dans ma chambre à Marly-le-roi, je dispose d’images d’Epinal de ces faits historiques à l’intérieur d’une bande dessinée ‘Bonaparte’[5]. Les buste(s) de Bonaparte par le sculpteur Corbet ont été commissionnés par le Directoire, mais les originaux ont été perdus.  Les sculptures de Bonaparte sises dans les musées arpentés à ce jour, notamment celles de l’île d’Aix, étaient soit d’un autre matériau utilisé par Corbet soit réalisées par un autre sculpteur[6]. Quant aux deux tableaux sur huile Bonaparte haranguant les troupes avant la bataille des Pyramides et Bonaparte au pont d’Arcole par Gros, nos manuels scolaires pollués par la propagande et le livre ‘Napoléon’ orné de cuir vert donné par ma grand-mère incluent ces deux magnifiques items. Je pense avoir vu des copies dans les lieux visités en Octobre.

Napoléon est dépeint en empereur romain tel un Grand Homme ‘classique’. Contrairement à Napoléon, le latin était parmi mes matières préférées. Voilà la raison pour laquelle j’étais scotché devant les impressionnantes horloges Napoléon aux effigies classiques et les bustes augustes sculptés à l’île d’Aix[7]. Quant au château de Fontainebleau[8], considéré comme un des palais favoris de Napoléon, un buste romain est visible dans la galerie extérieure et un autre dans une des premières salles de la visite. Napoléon en César est le thème du buste noirci ayant survécu au feu du château de Saint-Cloud. Il devient aussi législateur ‘classique’ pacificateur (Canova représentant Napoléon comme Mars à Apsley House) en dépit d’une manipulation historique des esprits[9] (Napoléon au cheval cabré au col du Grand Saint Bernard, château de Versailles et île d’Aix). Dans un des portraits les plus fidèles de l’empereur, tel que la gravure de Vigneux, la célébration de l’Antiquité[10] n’est pas présente.


L’expédition en Egypte (voir les objets égyptiens du musée du Louvre, du musée Wellington et les croquis relatifs à La Description de l’Egypte au musée Victoria & Albert de Londres) est le laboratoire idéal pour ce prince illustre qui souhaite diriger la destinée des nations et notamment leur libération. Les historiens anglais de la fin du 19ème siècle (dont Mitchell mais pas seulement) insistent sur les mensonges du plus grand despote au sujet de cette campagne[11].
Désormais, le personnage historique est présenté comme homme civil aux prouesses diplomatiques et réalisations politiques, comme le montre le portrait avec redingote rouge par Laurent Dabos ou bien une redingote en noir et blanc par Robert Lefèvre vu(s) tant à Apsley House[12] qu’à la Malmaison et l’île d’Aix respectivement. Du portrait rouge se dégage une sensation de calme et j’étais ravi de le découvrir.
Ou bien il dispose de vertus thaumaturges en sauvant les malades et ceux qui souffrent. J’ai ainsi un faible pour les amphores grecques du château de Fontainebleau montrant Napoléon réalisant des miracles. Grace à cette période sabbatique je me suis rendu à l’île d’Elbe où les gravures dans la Villa Mulini[13] traitent de ce sujet. Au cœur d’un quartier cossu et verdoyant, je découvrais le musée Marmottan. Je suis arrivé au bon moment, j’ai profité des œuvres de peintres impressionnistes et la présentation du ‘bon’ Napoléon dans la collection napoléonienne.
Ou bien encore il est mis en avant ses vertus de clémence auprès des ennemis défaits puisqu’il représente un conquérant qui a de la compassion pour les conquis[14] (Napoléon pardonnant les rebelles du Caïre par Guérin) ou bien faire montre de bonne volonté (Napoléon à la bataille d’Eylau par Gros, où l’Empereur a le temps après la bataille de bénir les défunts[15]) et/ou d’affection (L’arrivée de l’Impératrice Marie-Louise à Compiègne par Pauline Auzou et peinture bucolique[16] à la Malmaison) et/ou de courage pour convaincre les soldats de l’absence de danger (biographie de Napoléon par Max Gallo[17], récemment disparu, qui fait vivre le tableau de Gros du Général Bonaparte visitant les pestiférés à Jaffa[18]).

Compte-tenu des changements politiques, il est maintenant empereur des Français (Ingres - Napoléon sur le trône impérial), monarque impérial de droit divin (Gérard - Napoléon dans ses habits de sacre vu au Château de Fontainebleau), dont le mariage civil avec Marie Louise s’accompagne de vastes fêtes populaires (musée Marmottan et musée du château de Saint-Cloud).
Ou bien encore couronné par la renommée (Château de la Malmaison), guidé ou couronné par la Victoire. Houdon le ceint du laurier. Chaudet le drape de la toge antique en législateur au Palais Bourbon. Cartellier enveloppe Bonaparte de son grand costume impérial[19]. A la Malmaison, Joséphine est aussi représentée comme une déesse de l’Antiquité comme si elle était couronnée par Minerve.
Et mettre en scène une vie simple de bons villageois, fiancés attendris, époux fidèles, soldats valeureux, bref de petites histoires
la gloire ainsi que les actions des gouvernants (comme par exemple portrait flatteur de Joseph par Gérard au musée Napoléon au château de Fontainebleau[20]) et
maréchaux, généraux et soldats belliqueux (Table d’Austerlitz à la Malmaison, portrait du général Leclerc à la Malmaison, portrait(s) de Duroc et Murat, passage du Danube avant Wagram by Fontaine à Apsley House,  Officier au cheval cabré de Géricault, portrait de Desaix par Appiani) et
Tandis que l’on peut admirer de belles sculptures de la famille impériale (augustes parents de Napoléon, frères et sœurs de Napoléon) au musée Marmottan, on peut également admirer des portraits en peinture à huile du roi d’Espagne Joseph et de l’impératrice Joséphine par Robert Lefèvre à Apsley House. 
C’est ainsi que Napoléon insiste sur l’exécution d’édifices commémoratifs, comme des colonnes en souvenir des guerriers[21] telles que celle Place Vendôme et à Boulogne et les projets d’un temple de gloire en l’honneur des soldats de la Grande Armée en l’emplacement de la Madeleine. Des plans pour l’Arc de Triomphe et l’Arc du Carrousel sont ainsi formulés. Une approche similaire s’applique à la reconnaissance de la campagne égyptienne à travers la commande d’un obélisque Place des Victoires en l’honneur du général Desaix, au Pont-Neuf en honneur de la Grande Armée et enfin celui de Baltard pour la place de la Concorde.  Cependant l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde actuelle date de la Restauration. D’un côté la grandeur des édifices publics, d’un autre le faste de la Cour et des châteaux tant en France que dans les Etats annexés et royaumes satellites. Une transformation pour une amélioration des conditions de vie ; seulement la plupart des constructions, embellissements et travaux de désinfection sont pour Paris[22].
On remarquera les médaillons de Jupiter (île d’Aix), les colliers Bonaparte (musée Marmottan) et les pièces de monnaie célébrant la paix d’Amiens (château de Fontainebleau). De manière plus prosaïque, mes clefs de maison sont dans un porte-clefs en cuir noir avec l’aigle et la lettre N brodés provenant d’un magasin du musée du Louvre.
On citera également les horloges impériales célébrant l’empereur disposées à l’Ile d’Aix arrêtées à l’heure de sa mort comme pour signifier l’aspect immortel de la légende napoléonienne.
A la villa Mulini à l’île d’Elbe les visiteurs sont accueillis avec des meubles de Style Empire restaurés et de nombreuses gravures parmi lesquelles des batailles perdues, des scènes de vie à l’île d’Elbe ainsi que des portraits de famille tristes. J’ai été fasciné par les lieux. J’ai vraiment aimé la vue depuis les jardins J’étais si fatigué que je ne me suis pas rendu compte que la plupart de mes photos étaient brouillées. Quand les deux employés du musée m’ont vu avec le costume et la bicorne[23] ils ont dit que j’étais comme à la maison, maître des lieux, et que par conséquent je n’avais pas à payer la visite. J’ai bien aimé le fait d’avoir la visite gratuite grâce au costume de Napoléon.
Sans hésitation on peut parler de nomination d’artistes ‘officiels’. Une liste non exhaustive inclut : Gros (éternisant les fastes de l’Empire), Meynier, David, Gérard (portraits flatteurs de la famille impériale et des rois européens), Ingres, Girodet (élève de David mais trouva difficile de peindre sous l’Empire), Canova. 
D’autres fascinants portraits ou évènements de l’époque napoléonienne proviennent d’artistes comme Spalla, Benvenuti, Piat Joseph Sauvage et Carle Vernet (gravure La traversée du pont de Lodi[24]).
Certains artistes comme Otto Runge et Friedrich utilisent la peinture comme refuge face à l’occupation de l’armée française.
Des sculpteurs sont utilisés afin de développer un mobilier fastueux et mémorable, tel un testament de la gloire impériale.
On exploite l’art décoratif à des fins politiques. Isabey est l’exemple accompli. Par exemple on remarquera les objets en porcelaine de la manufacture de Sèvres (Saint-Cloud, les petits portraits de Napoléon anonymes ou d’après Isabey au Musée Marmottan, Ile d’Aix, Château de la Malmaison, Wallace Collection à Londres, Apsley House). Je suis vraiment sous le charme des objets en porcelaine et la richesse du design est inouïe.
On vante les résultats du régime nouveau en conservant les allégories révolutionnaires : Beauvallet expose la Force guidée par la Raison qui ramène la Paix, le Commerce, l’Abondance et les Arts, Boizot le Génie victorieux de la France présentant la Paix, Bocquet le Génie de la Liberté traçant sur des tablettes les victoires des Français[25]. On y rajoute la correction du trait et l’élégance de la ligne, les thèmes héroïques : c’est l’école romaine et Quatremère de Quincy sans oublier l’apologie des vertus guerrières et civiques, comme la série des grands hommes de la galerie des Tuileries par Angiviller[26].
D’après Timothy Wilson Smith[27] et Hautecoeur[28], les architectes et décorateurs de l’Empire dont Percier et Fontaine ont singulièrement transformé les palais et monuments réputés des villes en Europe ; leurs décorations intérieures colossales comportent des motifs antiques et permettent de développer l’artisanat local.
Il existait une véritable mode impériale. Les inspirations des peintres pouvaient être très éclectiques. Certains artistes, qu’ils fussent peintres ou sculpteurs, étaient très proches de la dynastie impériale ou des monarques européens ou encore de l’aristocratie.
Il semblerait qu’il puisse exister une tendance à analyser de trop le message véhiculé par certains tableaux comme le Venus et Adonis de Prud’hon montrant une déesse vieillissante tentant de garder son jeune amant[29].
La diffusion du décor d’Empire fut clairement un moyen de se souvenir de l’Empire napoléonien. Cependant, l’effet combiné du blocus continental et des échecs militaires a concouru au déclin du style Empire.

Les œuvres servent les intérêts de Napoléon : préserver les traits immortels et relater les épopées afin qu’elles appartiennent à la postérité. La reproduction des événements est parfois duale : les peintures de Boilly confirment sa fascination pour le sacre impérial tandis que les gravures de Gillray mettent en lumière la colère de ce dernier à travers le travestissement de la procession impériale.
Des reconnaissances à la nation sont mises en place à travers la création de la Légion d’Honneur. Ces hommes utiles et au service de la Nation sont stimules par l’auguste présence de l’Empereur comme semble le montrer le tableau d’Isabey représentant Napoléon et Oberkampf.
Il s’appuie sur des soutiens et des goûts éclectiques, une propagande redoutable d’efficacité et enfin une personnalité charismatique. Il est ainsi voué à jouer le rôle de mécène des Beaux-Arts, de l’Académie de France. Comme chaque Grand Homme il souhaite disposer d’une période d’apogée[30]. C’est ainsi que la propagande officielle conquiert les manifestations à la fois littéraire et architecturale tels que le salon annuel qui fut dénommé en 1808 comme l’hommage au second anniversaire de la bataille d’Iéna.
Il se montra particulièrement intéressé au sort des petits artisans. Il se dégage une obsession pour le prestige. Les œuvres doivent être achetées ou construites à grande échelle[31]. Une tutelle des arts comme le théâtre se traduit par une délimitation du nombre de lieux et de représentations ainsi que du choix du contenu de celles-ci.
Comme l’explique Boime, un régime politique en place par usurpation ne peut se suffire à lui-même. Mobiliser, manipuler et surveiller chaque croquis ou image devient indispensable afin de maintenir le contrôle des mouvements au sein de ce système hégémonique[32].
La propagande artistique provient également de la déclaration selon laquelle en période de paix (par exemple la paix suite au Traité d’Amiens) les arts et la science prospèrent. Il suffit de regarder au-dessus d’un tableau sur huile du musée Napoléon à l’île d’Aix où cette phrase en question est inscrite comme s’il s’agissait d’une chronique picturale harmonieuse annoncée.
Disposant d’une connaissance très poussée des différentes formes d’art, il inspira la mise en place de missions et d’actions à la fois paternalistes et aristocratiques. Il délégua certaines de ses prérogatives à des personnes clef, comptait sur le rôle de deus ex machina divertissant des gazettes et des nouveaux instituts. Il n’était néanmoins pas la seule source d’inspiration et avait un contrôle limité sur le type et la quantité d’œuvres littéraires et artistiques subversives. Ses Muses ne lui donnaient pas toujours satisfaction. Parfois les artistes ou gouvernants les plus inattendus changeaient d’opinion sur sa capacité à influer sur la veille artistique.


 

2-     Une spoliation lors des conquêtes

Les lieux de batailles et territoires sous le joug français sont soumis à une mise à sac. Certains monuments sont détruits.
Comme l’atteste l’expédition en Egypte, Denon fut un pilleur invétéré d’œuvres d’art et il était entendu qu’il faisait du zèle au niveau de ses prérogatives[33].
Des œuvres d’une valeur certaine sont soustraites. C’est l’impérialisme culturel de Napoléon, exécuté de manière importante et impitoyable par ses généraux et maréchaux au sujet de collections privées et pinacothèques à travers le monde. Le principe cardinal était que Paris fût la capitale européenne des Arts. Les artistes britanniques séjournaient à Paris  afin de partager le bon goût des protégés de Napoléon.
Le retour de bâton du congrès de Vienne en 1815 ne sera que partiel et incomplet. Le retour des tableaux accumulés au Louvre est la rétrocession des œuvres. On rappellera les vaines protestations de Denon au sujet du tableau de Murillo Sainte Elisabeth s’occupant des malades qui aurait été transmis à titre gratuit par la ville de Séville au maréchal Soult[34].
Il est intéressant de noter qu’un des ouvrages favoris de Napoléon est Ossian de l’auteur écossais Macpherson, cette fascination ayant été développée au château de la Malmaison par Gérard et Girodet (Ossian recevant la vertu des héros français), l’ayant emmené avec lui à Sainte-Hélène.
L’imagerie britannique est la peur d’une invasion des mœurs de la Révolution et du bonapartisme comme en témoignent les caricatures. Napoléon est ainsi présenté comme ou comparé à Hannibal ou un boulanger ou un jardinier ou un matador ou encore maitre-nageur. Les sujets voient leurs choix de société exposés. Le travail prodigieux d’organisation méthodique et ludique de Broadley est en tout point fascinant[35]. C’est le parfait anti-climax face à la propagande impériale. A coup sûr le meilleur de la satire par le dessin. Voici une sélection de mes favorites : “Britannia weighting the Fate of Europe”, “The Bone A Part in a Fresh Place”, “Boney at Bayonne having a Spanish bubble”, “Napoleon the little in a rage with his great French eagle”, “The Sorrows of Boney at Elba Island”. Chaque estampe ou gravure a sa propre histoire. Il en existe parfois différentes versions.
La civilisation française est en fait en déclin d’où la comparaison établie avec Carthage par le peintre Turner[36], lequel avait déjà dépeint la fameuse Bataille de Trafalgar que l’on peut voir à la Tate Gallery de Londres. On remarquera la combinaison du mécénat et du patriotisme agrémentée d’une critique des guerres contre Napoléon dispendieuses dans les peintures historiques et paysages de Turner[37].
En y regardant de plus près, la relation des éditeurs, des hommes politiques, des artistes, des écrivains ou encore poètes avec les conquêtes réelles ou anticipées de Napoléon est beaucoup plus nuancée qu’on essaie de nous faire croire. La spoliation est une recherche de sa propre identité. C’est aussi un rendez-vous avec les chefs d’œuvre sous la bénédiction des autorités du pays. Les caricatures étaient aussi utilisées par Napoléon pour prendre à défaut ses ennemis à leur propre jeu. Je souhaite proposer la typologie suivante quant à l’héritage artistique et politique:
-Intense rejet et/ou admiration et parfois la combinaison des deux: Allemagne, Grande-Bretagne, Italie
-Invasion répudiée et mal acceptée: Espagne et Pays Bas
-Doux ennemis : Suède et Suisse
-Pugnaces rivaux pour suprématie : Autriche et Russie
-Des signaux très positifs : Pologne
-Des signaux insoupçonnés ou relativement positifs : Belgique, Croatie, Hongrie et République Tchèque


Figure 32:
Bonaparte et le destin de l’Europe
Edité par William Holland, Bodleian Library & Broadley

Figure 33: Bone-a-part dans un nouvel endroit,
Gravure de William Charles [voir thèse de Dupuy, livres de Broadley et Ashton]

Figure 34: Les jeux consulaires -  Les Jeux prétentieux – Le jeu du Hasard
Broadley, fait partie des British Cartoon Prints collection Library of Congress Washington DC (loc.gov), Bodleian Library et British Museum: d’après gravure de Woodward éditée par  Piercy Roberts d’Holborn

Figure 35: Boney à Bayonne soufflant la bulle de l’Espagne, gavure de Charles Ansell 
Broadley, fait partie des British Cartoon Prints collection Library of Congress Washington DC (loc.gov et image disponible), éditée par Thos Tegg de Cheapside

Figure 36: Le Tyran démasqué
Attribué à l’artiste Jean Baptiste l’Ainé Gautier, Musée Napoléon d’Arenenberg & Broadley

Figure 37: Les chagrins de Boney, pensées à l’île de Sainte Hélène, gravure par anonyme,
Broadley et éditée par McCleary à Dublin, copie renversée de celle de l’île d’Elbe]

Les chagrins de Boney, pensées à l’île d’Elbe
British Museum, éditée par John Wallis

Les Trois Plaies de l’Europe
o   Dessin original édité par Holland et attribué à G. M. Woodward par Broadley dans son livre
o   Adaptation version 1 [fait partie de la British Cartoon Prints collection Library of Congress Washington DC  (loc.gov) ou le British Museum, dessiné par Mr West, édité par Roberts d’Holborn
o   Adaptation version 2 [fait partie de la John Johnson collection of Political and Satirical prints, édité par McCleary à Dublin, Bodleian Library] [vads.ac.uk]

  

3-     Les reconstitutions

L’industrie artisanale au service de Napoléon était protéiforme : de la réalisation de mobilier, médaillons et des planchers à la fabrication d’habits à la mode et d’uniformes militaires.  Ironie du sort. J’ai réussi à trouver mon costume de Napoléon en 2013 dans un petit magasin de Granollers, qui était jadis une ville importante de la guérilla espagnole contre les afrancesados.
Les manifestations qui permettent la reconstitution de la vie sous Napoléon sont légion et constituent un large succès encore aujourd’hui. J’ai raté la reconstitution au château de Rambouillet au début du mois d’octobre 2018 parce qu’il n’y avait plus de places disponibles. Les reconstitutions du bicentenaire de la bataille de Waterloo ont été noires de monde et il pleuvait beaucoup ce week-end là. Je suis parti avant la fin de la victoire anglaise lors de la deuxième journée, ce qui m’empêcha de rejoindre pour déjeuner un collègue de travail anglais qui se passionne pour l’histoire napoléonienne.
De fin 2017 à fin 2018 la ville d’Arras a organisé, en collaboration avec le château de Versailles, sur une durée de 12 mois un calendrier d’événements relatifs à l’héritage culturel et politique de Napoléon. Il ferait sens d’étudier en profondeur les conclusions des différents ateliers du symposium.
Les villes disposent de souvenirs multiples: les artères de Paris sont connues comme les boulevards des maréchaux. La proportion de stations du métro parisien ayant un rapport direct ou indirect avec Napoléon est significative. Il existe une histoire d’amour[38] entre Napoléon et Paris : la description la plus accomplie à ce jour revient à Maurice Guerrini dans Napoléon et Paris (1967). Il devint le maître absolu et l’administrateur de sa paisible citée. Les travaux dans Paris étaient à la fois un moyen de maintenir l’ordre et de manifester sa puissance : l’exécution des grands travaux est aussi nécessaire à l’intérêt de mon peuple qu’à ma propre satisfaction[39]. Une transformation pour rendre la vie plus facile, mais les constructions, embellissements et assainissements concernent principalement Paris.
Le Retour des Cendres fut un grand événement populaire et entretint la légende napoléonienne c’est-à-dire notamment le concept des 8 épopées (Ile d’Aix et exposition Sainte Hélène à la Malmaison)


4-     Comment auteurs et artistes réagissent ?

Les auteurs ou artistes sont soit sous le charme ou critiques ou font preuve d’une duplicité à l’égard du personnage et de son influence à travers les arts et la littérature.
Lorsqu’ils arrivent à la fin de l’exposition sur les derniers jours de Napoléon à Sainte Hélène à la Malmaison les visiteurs peuvent lire sur un écran bleu fonce lumineux la citation suivante d’Henri Heine dans Lutèce : « […] ce n’est point pour ce Napoléon liberticide, le héros mitrailleur de vendémiaire, le Jupiter Tonnnant de l’ambition, qu’on vous demande de décréter les obsèques et les arcs de triomphe les plus magnifiques ! Non, c’est l’homme qui représenta la jeune France vis-à-vis de la vieille Europe qu’il s’agit de glorifier : car c’est le peuple français qui vainquit et qui fut humilié et outragé en sa personne, et qui en sa personne s’honore, se célèbre et se réhabilite lui-même. » Cette déclaration m’a interpellé car l’auteur indique le bon, le mauvais et l’abject du personnage historique. C’est un compliment éloquent. Il n’en reste pas moins trop emphatique. Cette assertion est également plus complexe qu’elle n’y apparait de prime abord.
Stendhal fut ma principale inspiration pour le trajet sur les traces de Napoléon. Au cours des voyages en train à travers l’Italie (région d’Udine, Milan et la Lombardie, Toscane, Piedmont) nous avons fait un saut rapide parmi de nombreuses villes qui faisaient partie du Royaume d’Italie de 1805. Ces villes ont souffert de l’invasion des armées de Napoléon ; malgré cela Stendhal organisa son propre pèlerinage des lieux visités par l’Empereur[40]. Jeune adolescent, j’eus la chance de pouvoir acheter un magazine littéraire qui était composé d’un classeur de couleur rose pâle rempli de notes de synthèse sous format A4 de pièces/romans des auteurs les plus grands de la littérature. Ils nous ont offert une copie gratuite du roman ‘Le Rouge et le Noir’. Je suis attaché à cette copie mais aussi à l’édition spéciale anglaise du ‘The Red and the Black (aussi connu comme ‘The Scarlet and the Black’) puisqu’elle contient une typographie sur le nom d’Henri Beyle. Julien Sorel, le fameux héros du roman ‘Le Rouge et le Noir’ se sert énormément des aphorismes de Napoléon. Une citation connue provenant de La Chartreuse de Parme se lit comme suit : « Le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur»[41]. Ceci revêt de la pure idolâtrie de la gloire impérissable de Napoléon ainsi que son souvenir perpétuel[42]. Tandis qu’Henri Beyle admettait que « Napoléon était sa seule religion», il reconnaissait être brouillé avec Napoléon, ce qui traduit une dévotion plus mesurée.

Le père d’Alexandre Dumas, général n’ayant été honoré par Napoléon, il est attendu que l’auteur du roman Le Comte de Monte Cristo rappelle avec sournoiserie malicieuse le principe d’égalité et les bienfaits de Napoléon (p55) malgré la chute d’influence (p53). Coûte que coûte il faudrait se défaire de Napoléon et rompre les traités indique la marquise (p57). Aussitôt la folie gagnerait l’Usurpateur. « Grand Homme, héros, demi-dieu » déchu (p57) au soutien duquel la France reste divisée (p118)
La biographie de Napoléon Bonaparte par Alexandre Dumas ne contient pas autant d’ironie et de satire que la pièce de théâtre Napoléon Bonaparte ou les 30 ans d’Histoire de France et les 23 tableaux. La plume sert les avis politiques car Alexandre Dumas en veut à Napoléon pour son manque de respect vis-à-vis de son père défunt.

Napoléon est le héros hégelien par excellence. « J'ai vu l'Empereur - cette âme du monde - sortir de la ville pour aller en reconnaissance ; c'est effectivement une sensation merveilleuse de voir un pareil individu qui, concentré ici sur un point, assis sur un cheval, s'étend sur le monde et le domine ». L'être vrai de l'homme est bien plutôt son acte ; c'est en cet acte que l'individualité est effective […] l'homme individuel est ce que cet acte est. C’est le concept de La Ruse de la Raison de Hegel. Napoléon est un homme d’action qui a révélé à l’homme ses possibilités créatrices. Dans Principes de la philosophie du droit et La raison dans l'histoire: introduction à la Philosophie de l'histoire, il se félicite du 18 Brumaire et du Code Civil dans un style enflammé dont les plus ardents admirateurs de Napoléon seraient jaloux. On aurait besoin de la version originale allemande pour encore mieux apprécier l’influence.

Au cours des 100 Jours Benjamin Constant, ancien adversaire libéral[43], sera chargé par Napoléon de créer une nouvelle constitution ; l'idée fondamentale étant de changer la souveraineté absolue (d'un roi, d'un empereur, ou même du peuple) par la notion de souveraineté relative du peuple, limitée par le respect d'autrui. Villepin[44] met l’accent sur le rôle de Constant dans la tentative de renouveau philosophique et politique orchestrée par Napoléon.
L’intensité de la propagande du régime napoléonien était telle qu’une guerre fratricide pouvait avoir lieu dans l’art et la politique. Au même endroit mentionné ci-avant, on peut lire l’extrait suivant de Servitude et grandeur militaires par Alfred de Vigny : « J’appartiens à cette génération née avec le siècle, qui, nourrie de bulletins par l’Empereur, avait toujours devant les yeux une épée nue, et vint la prendre au moment même où la France la remettait dans le fourreau des Bourbons ».
A travers des subtilités de style la pièce de théâtre L’Aiglon par Edmond Rostand fait l’apologie et entretient le mythe napoléonien mais aussi en souligne son ignominie comme l’atteste la représentation de 1993 à quelques encâblures du château de Vincennes.
Le Génie du Christianisme par Chateaubriand propose une symbiose entre religion et idées romantiques. Atala est le symbole de la licence spirituelle[45]. Dans Les Mémoires d’Outre-Tombe Chateaubriand s’attache davantage à railler Napoléon Bonaparte que l’encenser pour son génie militaire. Napoléon Bonaparte aurait empoisonné les citoyens de Jaffa contrairement à ce que fit Saint-Louis[46]. Par conséquent « Bonaparte n’est plus le vrai Bonaparte. C’est une figure légendaire composée des lubies du poète, des devis du soldat et des contes du peuple».

Madame de Staël formula une courageuse critique de la répression autoritaire de Napoléon dans son apologie du système allemand dans ‘De l’Allemagne’: « Le joug que l’empereur de France fait peser sur tous les Etats du continent est tel, qu’on se croit dans une république dès que l’on arrive dans un pays où la tyrannie de Napoléon ne peut plus se faire sentir»[47].


Goya : une représentation des exactions et excès du régime en place contrebalancée d’une certaine admiration. Godoy était le mécène du peintre et ce dernier était proche du roi Joseph. C’est donc pour sa propre survie qu’il se rapprocha du nouveau régime[48].
La déception de Beethoven fut si grande à l’heure de la proclamation de l’Empire qu’il retira son apologie de Napoléon comme héritier de la Révolution Française entendue dans la symphonie Eroica[49].
A travers A History of Europe, Norman Davies semble nous faire partager son irritation et sa tristesse quant à l’influence globale de Napoléon tant d’un point de vue esthétique que politique.

5-     L’insolence du cinéma et de l’historiographie

Au projet pharaonique inachevé de Stanley Kubrick s’opposent trois types de films relatifs au mythe napoléonien (voir table 2). Je n’ai jamais vu (à ce jour) les classiques de Guitry ni ceux d’Abel Gance ni ceux de Bondarchuck donc il m’est difficile d’établir un jugement. Le réalisateur de films historiques dispose d’un tableau de route bien compliqué comme l’expliqua Bertrand Tavernier lors d’entretiens avec Priska Morrissey.[50]. En terme de pourcentage par rapport aux ouvrages sur le personnage, le nombre de films de Napoléon est réduit et pourquoi donc ne pas retravailler les scénarios et dialogues de Stanley Kubrick afin de proposer un nouveau produit cinématographique à un producteur et un réalisateur?


Bien qu’il soit possible que plus d’ouvrages sur notre incorruptible héros ont été publiés que de jours depuis le jour de sa mort en 1821, il existe cependant un nombre limité d’experts du fait napoléonien. Je citerai Lentz, Tulard, Lefebvre, Roberts.

Napoléon est hanté de rêves immenses mais veut à défaut de la liberté donner à ses sujets confort et bien-être[51] ; c’est pourquoi amour des théories et respect de la réalité animent aussi bien les gouvernants que les architectes, les peintres, les décorateurs. D’un ton assurément romantique, on considère que la plupart des sculptures et peintures de la période napoléonienne ont une beauté si pure qu’elles semblent porter en elles calme et paix immortels en adéquation avec les aspirations politiques les plus belles:- 
« A thing of Beauty is a joy for ever :
Its loveliness increases ; it will never
Pass into nothingness ; but will still keep
A bower quiet for us, and a sleep
Full of sweet dreams, and health and quiet breathing […] »
Endymion, Keats

L’influence dans la Politique

Le sous-titre du ‘18 Brumaire’ par Thierry Lentz est ‘Les Coups d’Etat de Napoléon Bonaparte’.  Ceci permet de montrer comment un seul événement politique peut être analysé de différents points de vue. Il s’agit d’un voyage fascinant au cœur d’un moment clef qui est par ailleurs sous-estimé par les historiens. C’est également la plate-forme idéale pour l’analogie avec ‘Le Bon, La Brute et le Truand’. Napoléon n’a pas attendu Nietzsche afin de le guider ‘au delà du bon et du diabolique’ dans ‘la volonté du pouvoir’[52] ; c’est le Nietzsche le nomma ‘Ens realissimum’ et l’unique bon résultat de la Révolution (Française). « Les hommes forts sont bons ; seuls les faibles sont méchants»[53] disait le jeune Bonaparte.
Le soin méticuleux avec lequel les aphorismes politiques de Napoléon ont été recensés, conservés et ordonnés justifie, au delà de tout jugement positif ou négatif, une influence significative dans les desseins politiques de la France, l’Europe ainsi que les autres contrées du monde

 

II- L’influence dans les politiques


1-     Les nouveaux textes juridiques

Les droits sociaux et les règles en société sont codifiés : le Code Civil est mis en place.  L’art sert la politique comme prouvé par la peinture allégorique de Mauzaisse[54]. Il établit le sacro-saint principe de propriété privée ainsi que la vie de famille dirigée par le père. Ce corpus législatif aussi connu sous le nom de code Napoléonien est toujours actuellement utilisé dans plusieurs pays à travers l’Europe. L’influence désigne le legs législatif à travers l’Europe.
Le tissu administratif de la Révolution grandit avec les cadastres et la collecte des impôts est rendue plus efficace.
La liberté religieuse est proposée ainsi que le gallicanisme. Il réussit à réconcilier le Saint-Siège et la France révolutionnaire.  L’aval du Pape est obtenu avec le Concordat. Une avancée significative de telle sorte que les artistes louent cet événement avec de prodigieuses allégories. Durant le voyage en Europe, j’ai vu un tableau allégorique par un artiste anonyme[55], une gravure par Monnet[56] et une autre allégorie par François[57]. J’ai été captivé par l’allégorie d’un artiste anonyme sise à la Malmaison. La lumière semblait atteindre les visiteurs !
Une empreinte de la chose publique[58] voit le jour avec la mise en place et la distribution des Légion(s) d’Honneur. J’ai à la maison un puzzle de collection lequel représente Napoléon distribuant la Légion d’Honneur[59]. Et le Conseil d’Etat est établi. Il était divisé en sections rapportant sur les questions de littérature, science, lois, affaires civiles, navales, militaires et religieuses[60]. A mesure que l’empire grandissait, les hommes les plus brillants étaient choisis pour enrichir le conseil. Tant la médaille prestigieuse que l’institution sont toujours au cœur de la présente vie politique française.

Une logique de concentration des activités s’impose d’où la volonté de créer le palais de la Bourse.

2-     La Politique Extérieure


a)      La place de la France

Le leadership de la France débuta avec les guerres révolutionnaires. Une nouvelle Confédération du Rhin et du Danube se met en place. Elle sera à géométrie variable en raison des guerres incessantes ainsi que des annexions.
L’influence des ministres des affaires étrangères sur la période 1793-1815 est souvent sous-estimée.
En terme d‘influence et de durée je ferais probablement une scission en trois groupes comme suit:
Forte influence: Talleyrand, Maret (Duke of Bassano), Caulaincourt
Influence moyenne: Colchen, Delacroix, Reinhard,
Faible influence:  Lebrun-Tondu, Deforgues, Buchot, Mangourit, Melito, Champagny, Laforêt

Convention = Lebrun-Tondu / Deforgues / Buchot / Mangourit / Melito / Colchen
Directoire = Delacroix / Talleyrand / Reinhard 
Consulat = Reinhard / Talleyrand
Empire = Talleyrand / Champagny / Maret (Duc de Bassano) / Caulaincourt / Laforêt
Première Restauration (Louis XVIII) = Talleyrand
Cent Jours = Caulaincourt
Deuxième Restauration = Talleyrand

Il y avait tellement d’états satellites sous domination française et/ou sous la protection de la famille impériale napoléonienne ainsi que de différends avec les Alliés dont la Grande Bretagne que les ministres français des affaires étrangères se devaient de maintenir avec tact l’hégémonie diplomatique de la France.

En disposant les membres de sa famille sur les trônes étrangers, les intérêts de la France devaient prévaloir.
Ancien ministre des Affaires Etrangères, Mr Dominique de Villepin était toujours disposé à faire la promotion des intérêts de la France. Quand il écrivit ‘Les 100 Jours, l’Esprit de Sacrifice’ quelques années plus tard, l’analogie entre les deux hommes d’Etat pouvait s’analyser comme un palimpseste.
Un système de valeurs esthétiques créé par des artistes soutient la fierté nationale et le colonialisme[61]. Le Directoire a créé un précédent[62] en choisissant l’expansion impériale vers l’Orient afin d’étouffer les querelles ou divisions internes. Tandis que la France a perdu la bataille militaire en aout 1801, le travail scientifique et académique d’un collège d’experts connu sous le nom de ‘Description de l’Egypte’ confirme le début de l’égyptologie sous le leadership de la France.
Le développement de la culture française s’observe à l’aune de trois stratégies superposées[63]: celle de la mémoire historique, des conflits de valeurs et d’avancées scientifiques. L’Art sert le pouvoir : Napoléon ordonna la création d’un tableau gigantesque représentant la bataille de Nazareth et Gros fut sélectionné par le jury. On citera par ailleurs la Bataille du Mont Tabour de Lejeune où l’on identifie facilement l’impérialisme religieux chrétien. Le tableau La Bataille d’Aboukir par Gros rassemble les trois stratégies[64]. Vincent, Hennequin et Lejeune reproduisent le même thème avec la Bataille des Pyramides[65].
En d’autres termes, la rédemption de la France passe par le retour d’Egypte (tableau de Franque correspondant à l’Allégorie de l’état de la France avant le retour d’Egypte, 1810). Quelques années après la mort de Napoléon, Gros fit le tableau ‘Le Génie de la France animant les Arts et au secours de l’Humanité’. C’est une empreinte visuelle des missions diplomatiques et messianiques de la France en tant que nation prééminente dans la quête de la grandeur politique et la défense des droits de l’Homme.

Lors de mon adolescence je lisais les livres de Jean Tulard sur Napoléon[66] tandis qu’une année pendant le Lycée j’achetais début mars lors du fameux Salon du Livre un livre de Thierry Lentz[67]. Ce qui resta gravé dans mon esprit ce sont les complications diplomatiques. Tulard a sans doute simplifié son argumentaire afin de rendre l’histoire de Napoléon accessible à tous. Au final je devrais probablement faire une analyse comparative de leurs vastes bibliographies en utilisant l’art et la politique étrangère comme vecteurs d’influence.
Le but primordial est une saine rivalité avec l’Angleterre : dès que l’échec du blocus continental était devenu patent, il a cédé le pas au pax mercanti. Le respect mutuel est essentiel.
              

b)      Quelle Europe?


Une Europe de la Révolution qui éveille les nationalismes en Prusse, en Italie[68] mais aussi en Autriche et Illyrie pour des raisons opposées.
C’était le premier grand souci de Napoléon, dès son arrivée au pouvoir, de réconcilier la France avec l’Europe et de faire la paix avec le monde[69]. La France en avait assez de la guerre, mère de la destruction. Il fallait tourner la page de l’agitation révolutionnaire.
Mon voyage européen ne peut inclure la Russie car cette dernière n’est pas couverte par mon pass InterRail Global mensuel). L’objet du voyage devait se faire comme le chemin à l’envers des principaux traités napoléoniens.

Une Europe des Traités (BACALUAPRESTIVIPAPA)
Bâle
Campo-Formio, près d’Udine
Lunéville
Amiens
Presbourg (Bratislava)
Tilsitt (enclave d’Oblast Kaliningrad en Russie)
Vienne
Paris
Paris

Les coalitions étaient souvent divisées mais de plus en plus hostiles envers Napoléon et ses représentants. Le traité bilatéral signé à Paris en 1806 reconnaissant l‘indépendance de la Hollande n’est pas respecté par la France. Quant au royaume d’Italie, son indépendance présentée dans le traité de Presbourg n’est pas respectée par la France.
Les différences politiques entre le tsar et l’Empereur qui avaient conduit au sommet d’Ertfurt semblaient tant s’estomper que les souverains paraissaient se quitter de manière amicale. Il demeurait néanmoins de véritables poudrières géopolitiques (Turquie, Pologne, Finlande, Suède).  Napoléon fut ainsi force de polir certains de ses discours à l’égard de la Russie car ils ont dû provoquer des querelles diplomatiques.
Le train à grande vitesse ICE entre Liège et Francfort était très populaire ce jour là et légèrement en retard. J’avais hâte de prendre le train reliant Francfort à Munich avec un arrêt historique sur le chemin : la ville d’Ulm qui fait écho à une bataille victorieuse de la Grande Armée. Des supporters du Bayern montaient dans le train car le soir c’était le duel Bayern-Ajax. Moi, je restais devant la cathédrale d’Ulm, la principale attraction de la ville et prenais une photo de mon costume de Napoléon.

Quand je fis mon trajet de train d’Ulm à Salzbourg puis enfin vers Vienne, je fus choqué par le prix extrêmement élevé du logement dans la capitale autrichienne (qu’il s’agisse d’un hôtel ou d’un ‘hostal’). J’ai marché dans le centre de la ville dans les quartiers proches de la gare ferroviaire centrale (Wien Hbf) aux alentours de 22.45 mais j’étais dans l’impossibilité d’aller vers le palais de Schönbrunn. Il était trop tard pour aller au centre d’information touristique de Vienne. Austerlitz qui se situe en République Tchèque n’est pas en loin en train mais je n’étais pas en mesure de passer la nuit sur Vienne. Je décidais par conséquent de procrastiner le trajet de train Vienne - Brno - Slavkok u Brna. A la place je sautais dans le dernier train pour Presbourg (Bratislava) juste avant 1h du matin. Les alentours de la gare sont ceux d’une ville à l’abandon et les nouveaux gratte-ciels vus au loin a quelques milles sur la gauche du pont autoroutier donnaient l’impression d’un capitalisme chancelant. Je commençais à fatiguer. La pluie fine ainsi qu’une petite brise me tenaient éveillé jusqu’à ce que la station n’ouvrât à nouveau.
Je suis ensuite retourné sur Vienne puis Salzbourg pour ensuite me diriger vers Villach et enfin Udine. Le jour suivant je me dirigeais vers Venise, Verne et Milan. Un retard de 3 heures pour le train vers Livourne conduit à une nuit sans sommeil. Je pris le premier train pour Piombino Maritimo et ce fut la course pour sauter dans le ferry matutinal en direction de l’ile d’Elbe.
En fonction de l’opinion de l’artiste, l’atmosphère des réunions avec Metternich était dépeinte de manière totalement différente. De même les améliorations de l’hygiène et santé publique à Venise sont oubliées à cause des pillages et nombreux meurtres commis par les soldats français.
Comme Stendhal et l’Armée d’Italie jadis, je voyageais de Milan à Turin via Alessandria, qui est proche du musée Marengo (lieu de bataille). Impossible de le visiter au milieu de la nuit mais je fus stupéfait de la richesse architecturale de la ville. 


Une Europe de Noblesse Impériale existe[70]. L’Empereur introduisit une nouvelle aristocratie en conférant aux membres de sa famille, ses maréchaux[71], certains membres de l’administration et de grands savants. L’Europe se construit également à l’aune d’une dynastie impériale. On citera les exemples de portraits de la famille impériale maîtresse de l’Europe par Appiani: d’un jeune général Bonaparte commandant l’Armée d’Italie en 1797 à roi d’Italie, le beau-fils de Napoléon Eugène de Beauharnais, Joséphine de Beauharnais, Paolina Bonaparte Borghese. Le portrait de famille par excellence fut Le Sacre de l’Empereur par David[72].
On peut évoquer le destin des trois sœurs[73] de Napoléon : Elisa, Pauline et Caroline, reines et princesses italiennes, symbole d’une Europe en construction. Il s’agit d’une dynastie en Europe aux portraits saisissants selon Charles Edwards Lester dans son The Napoleon Dynasty (1853).  Napoléon était dispose à divorcer de Joséphine dans le but de forger une alliance avec la plus ancienne et plus noble des familles royales en Europe (i.e. celle d’Autriche) en épousant Marie-Louise, ayant été rejeté par la sœur du tsar.
Son idéal politique était une fédération d’états européens ou continentaux gouvernés depuis Paris, la capitale du monde, pour leurs affaires de politique extérieure. Dans cette ‘Association Européenne’ chaque Etat aurait la même monnaie, unité de poids, unité de mesure ainsi que les lois fondamentales et il n’y aurait pas d’entraves politiques aux voyages, transport et commerce[74].
L’Europe impériale de Napoléon était une Europe fédérale d’états vassaux puisqu’ils étaient souvent annexés de manière arbitraire (comme par exemple les 16 nouveaux départements rattachés à l’Empire d’un seul décret en date du 16 juin 1811).
Un voyage à travers les villes d’Europe napoléonienne est une expérience de désolation et déclin ainsi que de perte des valeurs si chères aux hommes. Ceci est probablement la raison pour laquelle la plupart des personnes étaient indifférents ou ne semblaient vouloir parler avec moi quand je portais, dans les trains à travers l’Europe, mon costume de Napoléon sous mon manteau.
Cependant, si j’étais allé jusqu’à Austerlitz (Slavkok u Brna), je n’aurais pas été très loin de la ville libre de Cracovie, un joyau de la culture européenne et site de l’euro 2016 de handball masculin. Les soldats polonais ont eu un rôle primordial dans le maintien de l’influence de Napoléon en Europe, son exil à l’Ile d’Elbe inclus. L’hymne national polonais (la Mazurka de Dabrowski) contient une ode à Napoléon: «Bonaparte nous a montré le chemin / Comment remporter des victoires » [« Dał nam przykład Bonaparte jak zwyciężać mamy »].


3-     Des erreurs stratégiques et politiques


La retraite de Russie est un itinéraire de désolation pour les grognards.

L’échec cuisant de Napoléon en territoire espagnol impose un retour hâtif et pensif. «J’admets que je m’y suis très mal pris dans le cas de la campagne d’Espagne : le côté immoral était bien trop évident, l’injustice trop cynique, et les choses vont de mal en pis depuis mon abdication ; car la tentative est seulement vue par sa cruelle laideur, dépourvue de toute majesté et de tous les bienfaits que mon dessein incluait», indiqua Napoléon à Sainte-Hélène[75]. Il est intéressant de noter que le corps législatif, d’habitude servile, était réticent à l’invasion de l’Espagne. Le train dans lequel je montais à Avila s’arrêta quelques minutes à Valladolid. Les gros nuages noirs rappelaient le court séjour de Napoléon avant qu’il ne quitte avec célérité l’Espagne, l’empêchant par la même occasion d’assouvir une conquête de la Grande Bretagne. On peut observer une gravure représentant la bataille de Talavera à Apsley House. La statue de Wellington et l’arche de Wellington près d’Hyde Park Corner m’ont fait penser au livre intriguant d’Andrew Roberts Napoléon et Wellington ou l’on apprend qu’ils avaient beaucoup de choses en commun. L’ironie veut que Wellington ait vécu 52 ans du 19ème siècle, soit le nombre d’années de vie de Napoléon.

Le TGV qui relie Paris à Hendaye s’arrête à Bayonne mais je n’ai pas eu le temps de m’y arrêter. Les lettres confidentielles[76] de Napoléon à son frère Joseph, entre mai et juin 1808 sont écrites depuis Bayonne. Le trajet de Joseph doit être discret comme précisé dans la lettre no.384 en date du 11 mai 1808. Les instructions limpides de Napoléon apparaissent dans la lettre no.386 en date du 16 juin 1808: «tu devras faire part de ton chagrin dont les troubles en Espagne te remplit, ainsi que ton regret d’être obligé d’obtenir par une répression autoritaire ce qui pourrait se réaliser par la raison et la conviction uniquement».  
Il existe un nombre conséquent de lettres de Napoléon en date de juillet 1808 lesquelles détaillent les plans militaires, le financement de l’expédition de Joseph ainsi que les lieux clefs du voyage (Burgos et Vitoria notamment). Irún est mentionné comme un poste d’arrêt d’une nuit ; je me suis aussi arrêté pour dormir à Irún dans un vieux hôtel spacieux en route vers la France après quelques jours passés à Salamanque. La lettre no. 401 en date du 18 juillet 1808 présente un Joseph soucieux et en difficulté, ce qui provoque le courroux de l’Empereur. A la fin de la lettre no.746 en date du 20 février 1812 du Volume 2 Napoléon rappelle l’importance de Salamanque comme forteresse.

Vitoria était un arrêt du trajet du Sud Express qui relie Hendaye et à Lisbonne.  Elle abrite de nos jours le gouvernement et le Parlement de la communauté autonome du Pays Basque ; sous l’ère napoléonienne, la bataille de Vitoria donna de l’espoir  à de millions de citoyens à travers l’Europe quant la faillibilité de l’armée napoléonienne et la montée des identités nationales.

A travers The Fall of Napoleon, an historical memoir, Mitchell lance une attaque virulente contre la propagande déployée par les historiens qui ont tendance à surestimer le rôle de Napoléons dans les guerres de la Révolution Française et le Directoire tandis qu’ils semblent passer sous silence les faits ignominieux commis lors des premières expéditions d’Italie, d’Egypte ainsi qu’au Moyen-Orient. Il explique comment “cet ignoble personnage était arrogant quand le succès l’accompagnait et faible face à l’adversité. En outre Mitchell est choqué par les déclarations et récits historiques inadéquats de Thiers dans sa biographie de Napoléon. Il abhorre la comparaison avec l’expédition d’Hannibal. Sa fuite vers l’Opéra, suite aux événements tragiques rue Saint Nicaise n’est pas bien perçue. Il considère que “Napoléon a choisi d’assujettir le monde à son oppression quand il aurait pu en être le bienfaiteur”. Il poursuit en indiquant que Napoléon est plus cruel et moins ingénieux que le Tibère de Tacite.

Les historiens hostiles à Napoléon l’ont stigmatisé et les opinions contradictoires sur Napoléon sont stupéfiantes. Abbott, dans sa préface explique avec éloquence pourquoi il admire le personnage historique et politique. Il simplifie alors le jugement fondé sur les réponses aux trois questions suivantes:
-Est-ce que Napoléon a usurpé la souveraineté de la France?
-Ayant atteint le pouvoir suprême, était-il un tyran, utilisant ce pouvoir pour la promotion égoïste de son propre agrandissement?
-Les guerres dans lesquelles il était sans cesse engagé étaient-elles causées par son arrogance?
La voix du peuple l’exhorte vers le trône, la carrière due au talent.
L’auteur américain poursuit en indiquant que si le pouvoir qu’il adorait était le pouvoir d’élever la multitude vers l’intelligence, le respect de soi-même et le bonheur matériel, il pourrait être comparé Washington[77].
«Parmi toutes les calomnies et pamphlets par lesquels les ministres anglais ont inondé l’Europe, il n’y en a aucun ou aucune qui restera pour l’éternité […] mes victoires et mon œuvre d’amélioration de la vie publique sont la seule réponse adéquate[78]».

J’étais supposé faire une croisière vers Sainte Hélène le 4 novembre ; au lieu de cela j’étais l’heureux invité d’un dîner surprise au fameux café littéraire et historique de Paris Le Procope. Une habitude de Bonaparte[79]!


4-     Révolution ou contre-révolution(s)

a-      Pérenniser les acquis de la Révolution

Les limites administratives du Directoire et de la Constituante non seulement conservées mais amplifiées suite aux conquêtes.
L’adhésion aux principes révolutionnaires s’applique aux concepts suivants:-
o   Le principe d’égalité devant l’impôt / la loi est consolidé
o   Suffrage Universel
o   Séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire)
o   Vente des biens Nationaux
o   Répression des vendéens

Stabilité monétaire: suite au contexte favorable de la paix d’Amiens l’étalon du franc germinal est mis en place. Le monopole d’émission du papier-monnaie attribué à la Banque de France est encadré.
Une déclaration du Consulat en date du 15 décembre 1800 : «la Révolution est enracinée dans ses principes premiers ; elle est terminée»[80].

b-      Un système politique hybride pour un bilan mitigé

Roberts indique ainsi que les concepts de liberté, d’égalité et fraternité ne peuvent coexister tous les trois. J’appelle cela l’axiome Liberté Egalité Fraternité d’Andrew Roberts. Pour le triangle impossible, on observe ensuite l’assertion suivante ‘ a society can be formed around two of them, but never all three’[81].
-          Si la liberté et l’égalité sont respectées scrupuleusement alors la fraternité en pâtit
-          Si l’égalité et la fraternité sont satisfaites alors cela fait disparaître la liberté
-          Si la liberté et la fraternité interviennent alors c’est aux dépens de l’égalité.
-          Et inversement une égalité poussée à son paroxysme anéantit liberté et fraternité
« Si je devais choisir entre la monarchie d’Ancien Régime et le chaos jacobin, je préfèrerais toujours la première. […] Il considérait que la France avait besoin d’un pouvoir solide, soutenu par une illustre noblesse et une armée toute puissante, qui transmette de manière progressive et contrôlée des droits civiques au sein du peuple»[82].
De Consulat tripartite à Consul à vie. Napoléon est ainsi considéré comme un despote autocrate éclairé[83].
Révolution bourgeoise mais noblesse d’Empire et dynastie impériales. La conservation de la symbolique monarchique confirme l’existence d’une hiérarchie sociale tout en laissant imaginer que le commun des mortels puisse gravir l’échelon social[84]. La mise en place d’une noblesse d’Empire en 1808 avec des titres héréditaires et des propriétés était un flagrant manquement au principe
Figure 54 Remise en cause des principes révolutionnaires et dynastie de Bonaparte
révolutionnaire de l’égalité[85]. Napoléon considérait que sa dynastie était légitime suite à son sacre en 1804, son mariage autrichien et la naissance du Roi de Rome. Stendhal rappelle que Napoléon fit l’erreur d’un parvenu car le système monarchique était parti avec Louis XVI et que la bourgeoisie était prête à accepter une dictature temporaire de Napoléon mais un jour ou l’autre elle demanderait une place dans le gouvernement du pays.
Dans le cadre de son marketing politique, il s’aventure vers l’absolution ou l’amnistie des royalistes provoquant un retour des émigrés[86], ce qui contraste profondément avec ses missions (révolutionnaires) durant le Directoire.
L’éducation se développe mais c’est un embrigadement élitiste (Lycée(s) et Grandes Ecoles dont Ecole Polytechnique) avec une discipline de fer[87].
Les citoyens autorisés à voter sont seulement des hommes d’une certaine nubilité, ce qui diminue la portée du suffrage universel.
La nomination de prêtres et évêques par Napoléon est un mélange de leaders religieux réfractaires d’Ancien Régime et de prêtres ou évêques proches des disciples de Robespierre. L’Etat continue à s’immiscer dans le fait religieux. Le nouveau Catéchisme Impérial, organisé par Portalis pour l’Empereur est susceptible de défier le Saint-Empire et nourrit la nouvelle génération avec les idées impériales et un code d’instruction religieuse[88]. Quand le Pape refusa d’appliquer le blocus continental, Napoléon occupa le Saint-Siège en février 1808. L’arrestation du Pape au Vatican était probablement une action qui dépassait les instructions de l’Empereur.
Le mécanisme de patronage limite fortement l’autonomie locale et l’auto-détermination.
Le recours à la conscription est brutal car il est difficile d’y échapper et les batailles militaires en continu sont sanguinaires.
En dépit de sa clairvoyance et sa passion pour les faits, la vision politique de Napoléon avait des limites qui lui furent fatales et il semblait incapable de voir ou se refusait à corriger les contradictions de sa politique[89].
L’illusion de pouvoir des Cent Jours et le Congrès de Vienne annonce une nouvelle ère comme le soulignent Henry Kissinger[90] et Norman Davies[91]. L’université de Warwick a réalisé un de mes rêves avec son exposition virtuelle: nous suivons les pas de Napoléon à travers la présentation de 100 œuvres d’art ou de souvenirs. J’aurais souhaité faire la même chose pour mon parcours européen. Le retrait du soutien des maréchaux, les motifs de colère grandissants des citoyens, l’effondrement de la dynastie impériale, la révolution industrielle, l’influence de la Grande Bretagne sur la politique européenne ont fait que ce retour de l’homme d’état était comme anachronique. C’est une fin terrible mais la Grande-Bretagne se comporta plutôt en gentleman.

c-      Fragile légitimité d’un tyran fossoyeur de la République?


Il incarne les acquis de la Révolution mais s’en émancipe (‘masses de granite’) ;
la politique est la fatalité. Par une sorte de manœuvre, Goethe rétorqua à Napoléon[92].

La Fondation Napoléon a une quantité prodigieuse de documents sur l’influence politique de Napoléon. Je suis tombé, un peu par hasard, sur un article de 33 pages mal agencé au titre  Le pouvoir napoléonien et ses légitimités dans lequel Durand (1972) semble expliquer dans un style assez alambiqué que les différents changements de système politique (et de Constitution) depuis 1789 ont conduit à la situation suivante : deux écoles de pensée aux allégeances diamétralement opposées ont laissé un homme d’Etat s’embarquer dans un régime révolutionnaire fabriqué sur mesure, qui au final ne satisfait ni les partisans de la Révolution Française ni les monarchistes.
J’ai adoré lire le Napoléon par Lefebvre car il s’agit d’un historien très reconnu qui sait mettre en lumière le bon, le mauvais et l’abject du général, du Consul, de l’Empereur et du souverain déchu. 
J’avais à peine 15 ans quand j’ai pris connaissance de la pièce importante de Corneille Cinna. Grant[93] fait référence avec éloquence et un peu d’ironie envers Napoléon à la citation suivante:-
 “César tu vas règner. Voici le jour auguste
Où le peuple romain pour toi toujours injuste”
Il a établi un régime dictatorial sous un joug oppresseur. Son régime politique a une dimension machiavélique.  Il est entendu qu’il avait étudié Machiavel : une copie annotée du livre Le Prince a été trouvée dans ses affaires à Waterloo[94]. La suppression manu militari des opposants existe (assassinat du Duc d’Enghien, arrestation de Stapz, et tant d’autres[95]). La liberté de la presse/d’expression est bafouée. La censure prévaut. Le Moniteur est un vecteur essentiel de la propagande d’Etat.
La déférence politique auprès du Premier Consul était remise en cause par une minorité de courageux artistes : le patriotique Canova considérait que Bonaparte était un oppresseur de l’Italie et que des trésors éternels de Rome étaient dans les mains d’étrangers, par conséquent il refusait d’exécuter le buste mais dut finalement obéir comme un esclave obéit à son maître[96].
La déliquescence des libertés est à son paroxysme à travers le prisme du commerce triangulaire international qui voit la traite des esclaves reprendre avec vigueur du fait de sa légalisation par décret en date du 20 mai 1802. Les colonies se révoltent. Mais il convient de remarquer l’existence d’un décret impérial abolissant la traite des noirs en date du 29 mars 1815.
Karl Marx a écrit le 18 Brumaire de Louis Bonaparte et l’analogie rappelle d’emblée la tragédie absolue que fut le régime politique napoléonien. Friedrich Engels écrivit de Manchester dans ses lettres à Karl Marx en utilisant un langage très agressif au sujet des événements politiques napoléoniens.
Napoléon indiqua qu’il était le chantre de la franc-maçonnerie et son influence sur ce thème était bien présente aux archives de la Guerre Civile à Salamanque car la moitié de leur exposition permanente était consacrée à l’histoire de la franc-maçonnerie. Quel heureux hasard !
Malgré son aura, il est la cible de multiples caricatures. Il est “little Boney”. La Bodleian Library d’Oxford en 2004, le British Museum en mars 2015 et le musée historique d’Arras en 2018 ont mis en exergue les railleries auprès de l’Usurpateur déchu.
Nombreuses sont les œuvres satiriques ou caricatures anglaises déployant une image abjecte et péjorative de Napoléon, le grand ennemi. Ceci grâce à l’adroite combinaison d’anecdotes, de poésie et de dessins. On reconnaitra la puissance de l’image et de l’art poétique dans le cas de l’arrivée à l’Ile d’Elbe[97]. L’ironie du sort veut que les caricatures cessèrent à la fin octobre 1815.  Faciles à comprendre, les acronymes de prénom et nom en latin[98] se lisent comme ci-après:- 

Nationibus               Bona
Auctoritatem           Usurpavit
Principibus               Omnium
Obedientiam            Neutrorum
Libertatem               Aurum
Ecclesiae                   Populorum
Omni Modo              Animas
Negans                      Revera
                                   Tyrannus
                                   Execrandus

Les dessins sont principalement de Rowlandson, Gillray, Woodward ou bien les deux Cruikshanks. Pour des raisons de copyright, je dois demander une licence académique et apposer un texte standard aux reproductions des gravures de Gillray formant partie de la collection de la National Portrait Gallery. La richesse prodigieuse des aphorismes politiques dans les estampes correspond aux conséquences anticipées ou effectives de la napoléonisation des esprits en Europe et en Grande Bretagne. Je visitais les archives Heinz dans le but de mieux saisir ces bijoux, à l’odeur si spéciale, aux détails savoureux en calligraphie et des contrastes en couleur, reposant dans de larges boîtes vertes. Je profitais de trois visites pour faire autant de photos que le temps me permettait[99]. Cette opportunité inestimable compense mon impossibilité d’approcher (de nouveau) la collection du British Museum ainsi que celle de la bibliothèque du Congrès à Washington DC.  Elles sont aussi reconnaissables dans les livres lus à la bibliothèque d’art du V&A dont le cadeau de ma sœur Napoleon and the invasion of Britain, Franklin and Philp (2003), Ed. Bodleian Library. A travers la lecture de Broadley, Ashton, Bryant, Dupuy, Semmel ainsi que Godfrey, je crois que les historiens et les chercheurs n’ont pas toujours exploité les caricatures et la satire au maximum ainsi que les bénéfices provenant des œuvres pérennes. Londres devint la plateforme politique des fans de Gillray mais aussi celle des nostalgiques des politiques napoléoniennes.


D’un point de vue de l’influence politique, une analyse à géométrie variable des croquis faits à l’époque en France, Allemagne, Russie, Italie, Espagne, Pays-Bas, Suisse ou Scandinavie permettrait d’avoir une idée plus claire de la capacité d’expression
démocratique des sujets à l’heure de donner leur avis et d’éventuelles critiques en Europe et hors du Royaume-Uni. J’ai déjà noté une discrétion latente quant aux sources des dessins espagnols que je souhaiterais rompre. J’ai aussi en vue de me rendre compte en personne des histoires guère disséminées abstruses dans les musées et bibliothèques de Berlin.


A travers son ouvrage Die Karikatur der Europäishen Völker, Edward Fuchs démontre l’extrême susceptibilité de Napoléon envers la satire puisqu’il désirait en 1802 introduire une clause dans le traité d’Amiens qui indiquait que toute personne s’aventurant à ridiculiser sa personne ou sa politique serait considéré comme assassins ou conspirateurs, et soumis à extradition.

La preuve la plus éclatante de l’influence politique exercée réside au Royaume-Uni où le gouvernement de William Pitt est souvent remis en cause par des auteurs et hommes politiques qui convergent dans une représentation équilibrée de Napoléon,

Voici pourquoi un morceau de poésie ad hoc en guise de déclaration finale équilibrée est offert:-
Little Nap is having a nap
Good news for his European subjects
Thereupon Corsican despot so abject
Has influence cut to tiny map.

   


Dans le monde d’aujourd’hui, l’influence artistique et politique en Europe s’observe à l’aune des nombreuses représentations esthétiques de l’ère napoléonienne omniprésentes ainsi que l’héritage bonapartiste.

Tandis qu’il ne semblait pas retenir la leçon de temps de paix impératifs, il est possible qu’il eût fait la guerre par nécessité politique laquelle provenait de circonstances inattendues.

Si l’art a été prospère sous son mécénat et son autorité, il a contribué à la destruction et le pillage de joyaux uniques lors de ses conquêtes à travers l’Europe.

Sa dynastie impériale causa des querelles diplomatiques avec l’Autriche, la Russie et la Grande-Bretagne. Il a aussi souhaité établir un réseau d’états européens partageant monnaie et lois communes.

Sa duplicité est le fait de sa relation complexe avec la Révolution française mais aussi les contradictions dans ses affaires domestiques et internationales.
Les artistes hostiles ou les fervents admirateurs sont tout aussi convaincants dans la mesure où ils utilisent les véritables faits historiques et des sources fiables. Dans le cas contraire, l’influence est une distorsion qui a des conséquences artistiques et politiques.

En résumé je pense que je devrais me consacrer désormais à travailler plus en détail sur les six sujets suivants:
·       Le pillage et la reconstitution du patrimoine du Louvre (et celui des autres musées ou galeries quand cela s’applique)
·       Une analyse comparative des ouvrages de Lentz et de Tulard
·       Une analyse comparative de l’influence militaire, artistique et politique des maréchaux et frères de Napoléon
·       Une analyse comparative des ministres des affaires étrangères quant à leur influence et leur gestion des nationalismes en éveil
·       Une approche européenne des caricatures et satires de l’époque sur Napoléon et sa politique
·       Scénario et dialogues d’un film sur Napoléon

J’ai aussi remarqué qu’il me faut encore rendre visite à un nombre significatif d’endroits marqués positivement ou négativement par les traces de Napoléon.



Table 1 Typologie des maréchaux de noblesse impériale


Liste des 26 maréchaux d'Empire [1804-1815] (basée sur historyofwar.org)
Augereau (1757 - 1816) Duc de Castiglione
Bernadotte (1763 - 1844) Prince and Duke of Ponto-Corvo, plus tard Roi Charles XIV de Suède
Berthier (1753 - 1815) Prince de Neuchâtel, prince de Wagram
Bessières (1768 - 1813) Duc d'Istrie
Brune (1763 - 1815) a eu des postes diplomatiques et militaires prestigieux mais ne fut jamais annobli
Davout (1770 - 1823) Duc d'Auerstadt, prince d'Eckmuhl
Gouvion Saint-Cyr (1764 - 1830) Comte de l'Empire en 1808. Plus tard, en 1817, Marquis de St Cyr
Grouchy (marquis de) (1766 - 1847) Comte de l'Empire
Jourdan (1762 - 1833) Ne fut pas annobli
Kellermann (1735 - 1820) Duc de Valmy
Lannes (1769 - 1809) Duc de Montebello
Lefebvre (1755 - 1820) Duc de Dantzig
MacDonald (1765 - 1840) Duc de Tarente
Marmont (1774 - 1852) Duc de Raguse
Masséna (1758 - 1817) Duc de Rivoli, prince d'Essling
Moncey (1754 - 1842) Duc de Covegliano
Mortier (1768 - 1835) Duc de Trévise
Murat (1767 - 1815) Grand duc de Berg et de Clèves, roi de Naples
Ney (1769 - 1815) Duc d'Elchingen, prince de la Moskowa
Oudinot (1767 - 1847) Duc de Reggio
Pérignon (marquis de Grenade) (1754 - 1818) Comte de l'Empire en 1811.
Poniatowski (1763 - 1813) Prince du Saint-Empire
Sérurier (1742 - 1819) Comte de l'Empire
Soult (1769 - 1851) Duc de Dalmatie
Suchet (1770 - 1826) Duc d'Albufera
Victor (1764 - 1841) Duc de Bellune

Table 2   Films de Napoléon


Austerlitz 

1960
Abel Gance
Napoléon
1927
Abel Gance
Napoléon
1955
Sacha Guitry
Adieu Bonaparte
1985
Youssef Chahine
Guerre et Paix
1966
Sergey Bondarchuk
Waterloo
1970
Sergey Bondarchuk


Table 3 Villes ou lieux visités


Journée 1 Bruxelles - Bruges (canal de Damme) - Anvers - Liège - Maastricht
Journée 2 Augsburg - Ulm - Munich – Salzbourg - Vienne
Journée 10 Bâle - Dusseldörf - Coblence
Journée 5 Ile d’Elbe (Portoferraio - Lacona - Rio Marina - Cavo)
Journée 26/27 Fouras - Ile d’Aix - Rochefort
Journée 3 Vienne - Bratislava (Presbourg)

Journée 3 Bratislava (Presbourg) - Vienne - Salzbourg - Villach - Udine
Journée 10 près de Brienne
Journée 11 Luxembourg (du train) - Nancy
Journée 11 Lunéville
Journée 8 Paris (de l’extérieur uniquement - Invalides, Arc du Carrousel, Musée du Louvre)
Journée 8 Paris (de l’extérieur uniquement - église Saint-Roch, Notre Dame)
Journée 21 Paris (Musée Marmottan rue de Rivoli, place de la Concorde, Tuileries, Colonne
                               Vendôme)
Journée 35 Paris (Procope)
Journée 25 Saint-Cloud
Journée 29 Château de La Malmaison
Journée 12 Château de Fontainebleau
Journée 7 Alessandria (Marengo) et sa province
Journée 3/4 Udine (Campo-Formio)
Journée 5 Livourne
Journée 6 Piombino
Journée 7 Turin
Journée 4/7 Milan
Journée 4 Venise
Journée 4 Vérone (Arcola)
Journée 16/17/18/19 Salamanque
Journée 19 Valladolid
Journée 19 Avila
Journée 16/19 Vitoria
Journée 41 Londres (Apsley House / Musée Wellington)
Journée 60 Londres (Archives Heinz de la National Portrait Gallery)

 Table 4  Lieux non encore visités ou qui doivent être re-visités
Autun
Montereau
Brienne le Château – Musée Militaire
Pontivy
Châteauroux
Rome – Musée Napoleonico
Albenga
Altare
Balestrino
Boissano
Borghetto Santo Spirito
Capraia
Cengio
Cherasco
Cosseria
Dego
La Maddalena
Loano
Mantova
Pontinvrea
Santa Teresa
Savona
Torresina
Dubrovnik
La Valette
Kaliningrad Oblast (Tilsitt)
Kaliningrad Oblast (Eylau)
Kaliningrad Oblast (Friedland)
Vilnius
Borodino
Boleslawiec
Klodzko
Lidzbark Warmiński
Pultusk
Vienne Palais de Schönbrunn
Vienna – Deutsch Wagram
Grossbeeren
Hanau
Hövelhof
Kassel
Mainz
Auerstedt (Iéna)
Slavkov u Brna & Tvarozna (Austerlitz)
Bailen
Parc de Bois Préau         [dejà allé]
Ajaccio - Maison natale de Napoléon     [dejà allé]
Bocognano
Calvi      [dejà allé]
Corte    [dejà allé]
Perinaldo
Zuccarello
Paris (Hôtel des Invalides) [dejà allé]
Paris (Musée des Archives Nationales)
Paris (Musée du Louvre)  [dejà allé]
Paris (Musée Carnavalet)
La Roche s/Yon
Laffrey
Valence              [dejà allé]
Montmirail
RN7 (Route Napoléon)
Monaco - Antibes - Grasse - Vallauris - Toulon
Château de Versailles et Grand Trianon               [dejà allé]

Château de Rambouillet
Château de Grosbois
Château de Compiègne
Amiens
Seclin
Boulogne s/ Mer
Château de la Pommerie
Colpo
Coudekerque-Branche
Millesimo
Anvers (palais du Meir)
Luxembourg      [dejà allé]
Arenenberg (Suisse)
Aranjuez
Ciudad Rodrigo
Fuentes de Onoro
Granada             [dejà allé]
Lerma (Burgos)
Mostoles (Espagne)
Saragosse          [dejà allé]

Ucles
Almeida (Portugal)
Torres Vedras (Portugal)

Campagne de France et de Belgique
Fleurus
Charleroi
Sombreffe – Ligny
Wavre
Ferme du Caillou (Waterloo) - Braine l’Alleud [deja allé]
Domaine français de Sainte Hélène


Table 5 Bibliographie

 

Institutions


La Fondation Napoléon: site d’histoire en anglais et en français http://www.napoleon.org
La Fondation Napoléon: Archives et documents napoléoniens  http://www.napeolonica.org
http://www.napoleoncities.eu et destinations «Napoléon Le Magazine»

 

Opuscules


Revue Napoleonica
Revue des études napoléoniennes

 

Bibliothèques virtuelles


https://www.musees-nationaux-malmaison.fr/musees-napoleonien-africain/phototheque/oeuvres
Bibliothèque numérique napoléonienne  http://www.napoleon.org
Bibliothèque de la Fondation Napoléon http://www.napoleon.org
Estampes, gravures et tableaux relatifs à Napoléon Bonaparte de la National Portrait Gallery (NPG) de Londres http://www.npg.org.uk

 

Livres


Napoleon in Caricature [1795-1821] in two volumes, Broadley & Holland Rose (1910), Ed. John Lane, The Bodley Head
English Caricature and Satire on Napoleon I, John Ashton (1884)
Napoleonic Wars in Cartoons, Mark Bryant (2009), Ed. Grub Street

Bonaparte and the British: Prints and Propaganda in the age of Napoleon, T. Clayton and S. O’Connell (2015), Ed. The British Museum Press
Napoleon, Bailly (1908), Ed. The Connoisseur Magazine, London

Les 100 Jours, l’esprit de sacrifice, Villepin (2001), Ed. Librairie Académique Perrin
Le 18 Brumaire, les coups d’Etat de Napoléon Bonaparte, Lentz (1997), Ed. Jean Picollec
Napoléon, Lefebvre (1935)
Napoleon the Great, Andrew Roberts (2014), Ed. Penguin Books
Napoleon and Wellington, Andrew Roberts (2002), Ed. Phoenix Press
The Napoleon dynasty, Charles Edwards Lester (1853)
The History of Napoleon Bonaparte, John S C Abbott (1855)
The fall of Napoleon, an historical memoir, John Mitchell (1845)             
The Fall of Napoleon, the final betrayal, David Hamilton Williams (1994), Ed. Arms and Armour Press

Art in the age of Bonapartism, Boime (1990), Ed. University of Chicago Press

Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917), Ed. Grant Richards, Londres
Napoleon and his artists, Timothy Wilson-Smith (1996), Ed. Constable, Londres
The allure of empire : art in the service of French imperialism, 1798-1836, Todd B. Porterfield (1998)
L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953), Ed. Guy Le Prat, Paris
L’Empire des Muses Napoléon, les Arts et les Lettres, Bonnet et alia (2004), Ed. Belin
“The Confidential Correspondence of Napoleon Bonaparte with his brother Joseph, some time King of Spain” (1855)(traduction anglaise)
History of Europe, Norman Davies (1997), Ed. Pimlico
War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W. Crawley (1965), Vol IX in The New Cambridge Modern History, Ed. Cambridge University Press
Napoléon and Paris, Maurice Guerrini (1967) (English translation)

 

Articles


https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-heros-hegelien/
Comprendre l’Histoire, Spécial Napoleon 1er, août 2018 (129 pages)
Histoire Magazine, Napoléon de l‘intime à la légende, octobre-novembre 2018 (98 pages)
Le pouvoir napoléonien et ses légitimités, Durand (1972)
Murat et la question italienne de 1815, Dufourcq (1898) Mélanges de l’école française de Rome pp207-270

Table 6 Illustrations

Pour des motifs de copyright je supprimais tant mes photos personnelles des lieux visités que les images des caricatures et/ou peintures bien connues de ce travail de recherche à titre personnel.  La version la plus récente est en date du 30 décembre 2018. La version 'blog' en français date du 1er février 2019. 


Tandis que les institutions britanniques sont relativement flexibles, les organismes français sont beaucoup plus contraignants. Ce dossier est un travail de recherche à titre personnel. Afin de faciliter la lecture j'ai laissé dans la version blog la liste des figures et une description de certaines caricatures.


·       Corbet - Buste du Général Bonaparte

·       Gros - Bonaparte haranguant les troupes avant la bataille des Pyramides

·       Gros - Bonaparte au pont d’Arcole

·       Montorgeuil - Bonaparte

·       Canova - Napoléon comme Mars le pacificateur

·       David - Napoléon au cheval cabré au col du Grand Saint Bernard

·       Vigneux - Portrait de Bonaparte

·       Janssens - Napoléon en César

·       Description de l’Egypte

·       Guérin - Napoléon pardonnant les rebelles du Caïre

·       Dabos - Portrait de l’Empereur

·       Lefèvre - Portrait de Napoléon

·       Amphore grecque montrant Napoléon thaumaturge

·       Gros - Napoléon à la bataille d’Eylau

·       Auzou - L’arrivée de l’Impératrice Marie-Louise à Compiègne

·       Du Vigneau – Napoléon entouré des femmes de sa cour a Malmaison

·       Gros - Général Bonaparte visitant les pestiférés à Jaffa

·       Théière en porcelaine représentant l’Empereur

·       Girodet - Napoléon dans ses habits de sacre et le Code Civil

·       Costume impérial

·       Gérard - Joseph Bonaparte

·       Brongniart (œuvre collective) - Table d’Austerlitz

·       Célébrations du mariage de Marie-Louise

·       Carle Vernet - Une promenade de l’Empereur dans le parc de St Cloud

·       Le coup d’Etat du 18 Brumaire

·       Un aperçu de Saint-Cloud

·       Un héritage par la bière a l’île d’Elbe

·       Hennequin - Napoléon distribuant les croix de la Légion d’Honneur au camp de Boulogne le 16 août 1804

·       Caricature montrant le gouvernement de Bonaparte en Egypte que la Grande Bretagne veut éviter

·       Dessin justifiant l’influence de Napoléon jusqu’à la postérité en dépit de Waterloo

·       Médaillon familial emporté par Napoléon à Sainte-Hélène

·       Caricature - Britannia weighting the Fate of Europe

·       Caricature - The Bone A Part in a Fresh Place

·       Caricature - Consular Games

·       Caricature - Boney at Bayonne having a Spanish bubble

·       Caricature - Le Tyran démasqué

·       Caricature - The Sorrow of Boney at Elba Island

·       Reconstitution bicentenaire bataille de Waterloo

·       Milan et la bataille de Lodi dans Rome, Naples et Florence par Stendhal

·       Carle Vernet - La traversée du pont de Lodi

·       Goya - 3 de mayo 1808

·       Goya - 2 de mayo 1808

·       Pièce satirique d’Alexandre Dumas

·       Mauzaisse - Napoléon couronné par le Temps écrit le Code Civil

·       Anonyme - Allégorie du Concordat

·       Gros - Bataille d’Aboukir

·       Lejeune - Bataille des Pyramides

·       Franque - Allégorie de l’état de la France avant le retour d’Egypte

·       La convention d’Alessandria

·       L’hommage de Cracovie à Napoléon

·       Poésie satirique - Le Triomphe de l’Europe sur Bonaparte

·       Carte de l’empire français en 1809

·       La bataille de Vitoria et Salamanque en tant que forteresse

·       Principes révolutionnaires et dynastie de Bonaparte contestés

·       David - L’Armée prêtant serment après la distribution des aigles

·       La paix alimente sciences et arts

·       Allégorie du Catéchisme Impérial

·       In Memoriam

·       Bureau de Napoléon à l’île d’Elbe

·       Gérard - Le tombeau de Napoléon à Sainte Hélène

·       La colonne Vendôme en double

·       Bouvier - Les 8 épopées

·       Les Invalides

·       Appiani - Portrait de Desaix

      ·       Prud’hon - Vénus et Adonis

·       Isabey - Napoléon et Oberkampf

·       Fontaine - Le passage du Danube avant Wagram

·       Girodet - Ossian recevant la vertu des héros français

·       Turner – La bataille de Trafalgar

·       François - Allégorie du Concordat de 1801

·       Monnet - Napoléon venant au devant du Pape à Fontainebleau le 25 Novembre 1804

·       Gros - Bataille de Nazareth

·       Lejeune - Bataille du Mont Tabour

·       Vincent - Bataille des Pyramides

·       Hennequin - Bataille des Pyramides

·       Gros - Le Génie de la France animant les Arts et au secours de l’Humanité

·       David - Le Sacre

·       Appiani - Général Bonaparte commandant l’Armée d’Italie en 1797

·       Appiani - Napoléon roi d’Italie



[1] Cette citation présentée à la fin de l’exposition de ‘Napoléon à Sainte Hélène’ à la Malmaison fait partie de “Une conversation entre onze heures et minuit”, Contes bruns, Honoré de Balzac (1832)
[2] Le premier voyage est limité à 31 jours en Octobre 2018. Le mois de Novembre est consacré principalement à la recherche académique à la bibliothèque d’Art du musée Victoria & Albert (V&A)
[3] Ars longa, vita brevis
[4] Voir la rubrique historique et la galerie virtuelle à http://www.louvre.fr
[5] La bande dessinée se nomme ‘Bonaparte’ par G Montorgeuil (1910), Ed. Boivin
[6] La liste des sculpteurs et le type de matériau ne sont pas ici précisés.
[7] La dame qui s’occupe des tickets n’était pas présente donc ma visite fut gratuite. L’entrée se fit exceptionnellement par la porte principale. J’avais attendu quinze minutes en tapant sur la porte au fond du jardin. Je fis beaucoup de photos durant ma visite de 90 minutes.
[8] En dépit de mon costume de Napoléon si chaud et encombrant, je n’ai pas eu de souci avec la sécurité. L’éclairage tamisé dans le palais a nuit à mes photos.
[9] pp39-41 dans Art in the age of Bonapartism, Boime (1990)
[10] Note préliminaire dans Napoleon and the Artists, Hamil Grant (1917)
[11] Voir Volume 1 de The fall of Napoleon, an historical memoir, John Mitchell (1845)
[12] Les photos ne sont pas autorisées dans la demeure (Apsley House). J’ai acheté le guide de la fondation de conservation des monuments et musées de l’Angleterre pour 5 livres sterling
[13] Il s’agit de la résidence principale de Napoléon à Portoferraio.
[14]p164 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[15] p163 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[16] Voir Figure 16 Du Vigneau fit cette peinture. Une de mes photos favorites du voyage.
[17] pp 357-365 du chapitre 34 dans Le Chant du Départ (Volume 1) de Napoléon (1997), Ed. Robert Laffont
[18] Veuillez noter qu’il y a différentes versions de ce tableau par le même artiste.
[19] p59 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, Hautecoeur (1953)

[20] Napoléon était très autoritaire et sélectif, en tant que sponsor, dans son élection des personnes à glorifier. Par exemple son refus auprès de Junot. Voir p96 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953). J’ai remarqué que les mots ‘Le Directoire’ visibles sur la couverture du livre sont ôtés du titre principal du livre comme pour augmenter l’influence de Napoléon.
[21] pp23-24 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[22] p28 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[23] Le costume avec le fameux bicorne est présenté au château de Fontainebleau dans une salle très sombre.
[24] La source est http://www.napoleonexhibit com/item.php?id=9
[25] p54 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[26] p59 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[27] Une description détaillée des œuvres architecturales fascinantes de Percier et Fontaine pour Napoléon comme mécène dans les différentes villes de mon voyage en Europe se trouve dans le chapitre Imperial Designers pp100-133 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[28] p23 et pp38-43 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953). Il convient de noter que Napoléon faisait davantage confiance aux ingénieurs et officiers militaires qu’aux dispendieux architectes
[29] p186 dans Napoleon and his artists, Wilson-Smith (1996)
[31] p31 dans L’art sous la Révolution et l’Empire en France, 1789-1815: architecture, sculpture, peinture et arts appliqués, Louis Hautecoeur (1953)
[32] page xxvi de l’introduction dans Art in an age of Bonapartism, Boime
[33] p259 dans Napoleon and his Artists, Wilson-Smith (1996)
[34] p272 dans Napoleon and his Artists, Wilson-Smith (1996)
[35] Respectivement p209/210/266/278/354 dans Napoleon in Caricature [1795-1821] en deux volumes, Broadley (1910)
[36] pp113-115 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[37] pp106-110 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[38] p71 et p146 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[40] Stendhal prit de nombreux itinéraires en l’honneur de l’Empereur en Italie et son ‘Rome, Naples et Florence’ est un trésor d’anecdotes d’histoire de l’art.
[41] Cette citation est exposée sur un mur bleu à la Malmaison dans le cadre de l’exposition ‘Napoléon à Sainte Hélène’
[42] pp269-271 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[43] Constant montra son opposition à Napoléon quand ce dernier devenu Premier Consul indiquait des désirs de pouvoir absolu. pp302-308 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[44] pp 271-298 du chapitre intitulé ‘Le Malentendu’ dans 100 Jours, l’Esprit de Sacrifice, Villepin (2001), Ed. Librairie Académique Perrin
[45] p81 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[47] pp309 et suivantes dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975). J’avais choisi les même auteurs (Chateaubriand et Madame de Staël) comme auteurs s’opposant au régime de Napoléon. Le meilleur résumé sur l’antipathie réciproque avec Mme de Staël est en pp233-252 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917) et pour Chateaubriand ce sont pp259-264 du même ouvrage.
[48] On peut scinder les influences et intérêts de Goya comme suit: proximité de la cour et de Godoy p226/231/234 et pp243-248, satire via ‘los caprichos’ pp264-271, 3 de mai pp210-212, ‘afrancesados’ et 2 de mai pp296-302, sous les ordres de Joseph pp302-303, Napoléon en tyran p305, désastres de la guerre pp308-312 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[49] p234 War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W. Crawley (1965) et pxxvi de l’introduction dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[50]pp35-38, pp47-48, pp93-95, pp 99-100, p122, p124, p133, p152, pp239-247 dans Historiens et Cinéastes, rencontre de deux écritures,  Morrissey (2004), Ed. L’Harmattan
[51] Comme le concède Hautecoeur en page 17 dans L’Art sous la Révolution, le Directoire et l’Empire (1953)
[52] p251 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[53] Cette maxime date de 1791 et serait devenu le point cardinal de sa politique. Voir The Mind of Napoleon, a selection from his written and spoken words, Herold (1955)


[54] Le tableau est à la Malmaison. Je pris une photo de celui-ci: ‘Napoléon couronné par le Temps écrit le Code Civil’
[55] L’Allégorie du Concordat est à la Malmaison.
[56] La gravure de Napoléon venant au devant du Pape à Fontainebleau le 25 Novembre 1804 est aussi à la Malmaison.
[57] L’Allégorie du Concordat de 1801 est à la Malmaison.

[58] Napoléon déclarait : ‘Il est de mon devoir de favoriser les avancées des institutions populaires ainsi que les réformes dans chaque branche de l’administration publique’. p38 Volume 1,The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855)
[59] Napoléon distribuant les croix de la Légion d’Honneur au camp de Boulogne le 16 août 1804, Hennequin
[60] pp571-573 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855)
[61] p5 dans Allure of Empire, Art in the Service of French Imperialism, Todd Porterfield (1998).
[62] Ibid. p44
[63] Ibid. p47
[64] Ibid. pp50-52
[65] Ibid. pp61-67
[66] Tulard a écrit beaucoup de livres sur Napoléon. Mes meilleurs souvenirs sont avec Le Temps des passions : espérances, tragédies et mythes sous la Révolution et l'Empire, Tulard (1996)
[67] D’un point de vue académique les travaux de Lentz sont plus puissants. Mon achat opportuniste était: Le 18-Brumaire: les coups d’État de Napoléon Bonaparte (novembre-décembre 1799), Lentz (1997)
[68] Cette section devrait être plus développée. Pour l’Italie il existe notamment l’essai Murat et la question italienne de 1815, Dufourcq (1898) Mélanges de l’école française de Rome pp207-270
[69] Juste avant le traité de Lunéville, un traité d’amitié franco-américaine fut établi. pp348/349 dans Volume 1, The Life of Napoléon Bonaparte, Abbott (1855)
[70] p270 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[71]Voir table 1 comme récapitulatif d’anoblissement des maréchaux. Tous n’ont pas été fidèles à l’Empereur jusqu’au bout : mort précoce, conspiration, trahison ou bien encore éloignement politique
[72]p205 dans Art in the Age of Bonapartism, Boime. Force est de constater que Joseph, Louis et Jérôme sont l’objet de beaucoup de portraits, souvent à leur initiative. Seul Lucien ne fut pas dans ce cas.
[73]Le musée Marmottan fit une exposition en 2013/2014 faite de parures, accessoires, bijoux, sculptures et peintures relatifs aux sœurs de Napoléon. Des institutions et musées prestigieux ont prêté leurs œuvres. J’ai acheté le livre de l’exposition : Les Sœurs de Napoléon, trois destins italiens, Ed. Musée Marmottan
[74]p257 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[75] Ceci est une traduction non officielle. La source anglaise est à vérifier
[76] p318/319/320-334/332 dans Volume 1 et pp213-215 dans Volume 2 of The Confidential Correspondence of Napoleon Bonaparte with his brother Joseph, some time King of Spain (1855) (English translation)

[77] p273 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855)
[78] p171 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855)
[79] p7 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[80] p33 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[81] p465 dans Napoleon the Great, Andrew Roberts
[82] p46 dans Volume 1, The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855)
[83] La terminologie est utilisée en page 126 dans The Fall of Napoleon, the final betrayal, David Hamilton Williams
[84] page xxv de l’introduction dans Art in the Age of Bonapartism, Boime
[85] p321 dans War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W. Crawley (1965)
[86] p32 dans Napoleon and Paris, Guerrini (1967)
[87] «Si nos troupes ne sont pas instruites de fait à obéir aux instructions de l’exécutif, nous serions soumis à l’intenable folie des passions démocratiques, ce qui rendrait la France le pays le plus misérable de l’univers». p38 dans Volume 1,The Life of Napoleon Bonaparte, Abbott (1855) 
[88] pp209-215 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[89] p319 dans War and Peace in an age of upheaval 1793-1830, Edited by C. W. Crawley (1965)
[90] Voir pp67-80 dans Diplomacy, Kissinger (1994)
[91] p731, p733, pp747-748, pp 761-763 dans History of Europe, Davies (1997)
[92] p111 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[93] p82 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[94] p251 dans The Age of Napoleon, A History of European Civilization from 1789 to 1815, Will&Ariel Durant (1975)
[95] La liste d’assassinats ou éxécutions sommaires peut être vue dans The fall of Napoleon, an historical memoir, John Mitchell (1845)
[96] L’explication complète est aux pages 159-161 et 167-171 dans Napoleon and the artists, Hamil Grant (1917)
[97] pp390-391 Chapitre LVI dans Volume 1 of English Caricature and Satire on Napoleon I, John Ashton (1884)
[98] p7 Chapitre II dans Volume 1 of English Caricature and Satire on Napoleon I, John Ashton (1884)
[99] J’ai fait un inventaire détaillé des photos de mes gravures favorites de Gillray dont la description meta-historique pourrait provenir du Historical and Descriptive account of James Gillray Caricatures, Wright and Evans (1851), Ed. Bohn, London ainsi que du Napoléon en images, estampes anglaises, John Grand-Carteret (1895).

Commentaires